Au Venezuela, vers la fin du phénomène Guaido ?

Depuis 2019, le Venezuela a deux présidents : Nicolas Maduro, qui détient en pratique le contrôle absolu du pays, et Juan Guaido, qui en dépit du soutien d'une cinquantaine de pays, n'a pas réussi à évincer le gouvernement. (AFP)
Depuis 2019, le Venezuela a deux présidents : Nicolas Maduro, qui détient en pratique le contrôle absolu du pays, et Juan Guaido, qui en dépit du soutien d'une cinquantaine de pays, n'a pas réussi à évincer le gouvernement. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 04 janvier 2021

Au Venezuela, vers la fin du phénomène Guaido ?

  • Le 23 janvier 2019, Juan Guaido, alors président de l'Assemblée nationale, avait prêté serment en tant que président intérimaire du Venezuela
  • Il avait invoqué la vacance à la tête de l'Etat, après que les députés avaient approuvé un texte qualifiant Nicolas Maduro d'«usurpateur» car élu, selon eux, à la suite d'un scrutin frauduleux en 2018

CARACAS : Depuis 2019, le Venezuela a deux présidents : Nicolas Maduro, qui détient en pratique le contrôle absolu du pays, et Juan Guaido, qui en dépit du soutien d'une cinquantaine de pays, n'a pas réussi à évincer le gouvernement. Or, cette situation inédite ne devrait pas durer, selon des analystes. 

Mardi entrera en fonctions la nouvelle Assemblée nationale, élue le 6 décembre à l'issue d'élections législatives boycottées par l'opposition. Désormais dominé par le parti au pouvoir (256 sièges sur 277), ce Parlement unicaméral était jusque-là la seule institution encore contrôlée par l'opposition.

Pour Benigno Alarcon, directeur du Centre d'études politiques de l'Université catholique Andrés Bello, avec cette nouvelle donne, la dualité présidentielle ne devrait «pas se poursuivre longtemps, du moins selon les modalités de 2019». D'autant, estime le chercheur, que M. Maduro «va utiliser» les mesures de restrictions liées à la pandémie de Covid-19 pour étouffer toute manifestation, comme il l'a fait en 2020. 

Le 23 janvier 2019, Juan Guaido, alors président de l'Assemblée nationale, avait prêté serment en tant que président intérimaire du Venezuela. Il avait invoqué la vacance à la tête de l'Etat, après que les députés avaient approuvé un texte qualifiant Nicolas Maduro d'«usurpateur» car élu, selon eux, à la suite d'un scrutin frauduleux en 2018. 

L'opposant avait été officiellement reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays, États-Unis en tête, marquant un tournant dans la crise politique et impulsant une nouvelle vague de manifestations massives contre le pouvoir. Il jouissait alors d'une cote de popularité de 80%, selon l'institut de sondage Datanalisis. 

Pas de bases constitutionnelles

Le 26 décembre, lors d'une session virtuelle, l'Assemblée nationale, dont les décisions sont systématiquement invalidées par la Cour suprême, considérée par l'opposition comme inféodée au pouvoir, a approuvé un texte qui assure sa «continuité administrative» avec Juan Guaido à sa tête. 

«La continuité (du pouvoir législatif) sera exercée par l'Assemblée nationale élue le 6 décembre 2015», selon le texte. Elle fonctionnera à travers une «commission déléguée jusqu'à ce qu'aient lieu des élections présidentielle et parlementaires libres».

«Mais cette continuité administrative n'a pas de fondements légaux constitutionnels», souligne le politologue Jesus Castillo-Molleda. 

Et cette dualité exécutive et législative «pèse plus à l'extérieur qu'à l'intérieur» du pays, renchérit Benigno Alarcon. «Au Venezuela, nous savons tous que ce poste est plus symbolique qu'autre chose», car Nicolas Maduro, qui jouit toujours du soutien de l'armée, contrôle le pays et les institutions «par la force».

«Il est fort probable qu'en ne parvenant pas à régler la crise, Juan Guaido se retrouve dans la position d'un opposant en exil», estime Rafael Alvarez, analyste pour la société Luriscorp.

Même si, dans un entretien récent à l'AFP, le chef de file de l'opposition a exclu de quitter le pays malgré les menaces d'emprisonnement. 

Peu d'avancées démocratiques

Le rôle de l'administration américaine, aux mains du démocrate Joe Biden à partir du 20 janvier, sera également crucial, compte tenu du fort appui octroyé à Juan Guaido par le sortant Donald Trump, artisan de lourdes sanctions économiques contre le pouvoir.

Mais «le schéma de la police extérieure américaine envers le Venezuela est ne peut pas changer du jour au lendemain, surtout si l'on pense aux sanctions politiques, financières et diplomatiques» mises en œuvre, relève Rafael Alvarez. Il est «possible que nous assistions à des stratégies différentes en termes d'approche de la crise, sans abandonner la pression». 

Parallèlement, sur le plan intérieur, Juan Guaido fait face à un «rejet très important», souligne Benigno Alarcon. 

Pour preuve, la faible participation au référendum organisé par l'opposition pour rejeter les résultats des élections du 6 décembre et assurer la continuité de son pouvoir législatif. 

Le scrutin symbolique, organisé sur internet et en présentiel du 7 au 12 décembre, n'a guère mobilisé, même si l'opposition assure que plus de 6 millions de Vénézuéliens ont participé. 

Pour 2021, Benigno Alarcon prédit avant tout «une année de persécution, de renforcement de l'autocratie (...) une année avec peu d'avancées démocratiques». 

 

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Short Url
  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Short Url
  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Short Url
  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.