Victoire annoncée des conservateurs aux élections en Iran

Cette photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, Ali Khamenei, le 28 février 2024, le montre lors d'une réunion avec des jeunes qui peuvent voter pour la première fois, avant les élections du mois prochain, à Téhéran (Photo, KHAMENEI.IR / AFP).
Cette photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, Ali Khamenei, le 28 février 2024, le montre lors d'une réunion avec des jeunes qui peuvent voter pour la première fois, avant les élections du mois prochain, à Téhéran (Photo, KHAMENEI.IR / AFP).
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Publié le Mercredi 28 février 2024

Victoire annoncée des conservateurs aux élections en Iran

  • Les experts s'attendent à une abstention élevée, supérieure à 50%
  • Lors des législatives de 2020, 42,57% des électeurs s'étaient déplacés, soit le taux le plus faible depuis la proclamation de la République islamique en 1979

TÉHÉRAN: Plus de 61 millions d'Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour élire le Parlement et l'Assemblée des experts, où les conservateurs devraient renforcer leur emprise en l'absence d'alternative.

Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, est traditionnellement le premier à déposer son bulletin, dès 08H00 (04H30 GMT), dans l'un des 59.000 bureaux de vote répartis surtout dans des écoles ou des mosquées d'Iran.

Il a appelé mercredi les Iraniens à se déplacer nombreux pour que les élections soient "fortes et ferventes" car "il est important de montrer au monde que la nation est mobilisée".

"Les ennemis de l'Iran veulent voir si le peuple est présent" car, dans le cas contraire, "ils menaceront votre sécurité d'une façon ou d'une autre", a-t-il ajouté en s'adressant à de jeunes Iraniens votant pour la première fois.

Le chef de l'Etat a de nouveau ciblé les Américains, les Occidentaux en général et Israël comme étant les "ennemis", surtout dans le contexte de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, soutenu par l'Iran.

«Intérêt du peuple»

Les experts s'attendent à une abstention élevée, supérieure à 50%.

Lors des législatives de 2020, organisées au début de la crise du Covid, 42,57% des électeurs s'étaient déplacés, soit le taux le plus faible depuis la proclamation de la République islamique en 1979, selon les chiffres officiels.

"L'atmosphère politique reste glaciale", a titré mardi à la une le quotidien réformateur Hammihan, en faisant le parallèle avec la météo hivernale qui a plongé dans la neige et le froid une partie du pays ces derniers jours.

Le journal conservateur Vatan-e-Emrouz s'est pour sa part félicité de "l'intérêt du peuple pour la campagne", essentiellement dans les régions rurales.

A Téhéran, où 26% des électeurs avaient voté en 2020, le nombre d'affiches de candidats est inférieur à celui des précédentes élections.

La capitale avait été l'un des épicentres du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays après la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police pour non-respect du strict code vestimentaire du pays.

A cela s'ajoute le mécontentement grandissant face à la cherté de la vie en raison d'un taux d'inflation proche de 50%.

"Les poches des gens sont vides" et "je ne pense pas que le prochain Parlement pourra inverser cette situation", a témoigné Mohsen Omidbakhsh, un salarié de 40 ans interrogé aux abords du grand bazar de Téhéran.

Les Iraniens sont appelés à élire en un tour les 290 membres du Parlement (Majlis) pour les quatre prochaines années. Un nombre record de 15.200 candidats ont été approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution, qui en a cependant disqualifié plus de 30.000.

Les électeurs doivent aussi choisir les 88 membres de l'Assemblée des experts, un organe composé uniquement de religieux qui sont chargés de nommer et éventuellement de démettre le guide suprême.

Pour ce scrutin, 144 candidats sont en lice mais des personnalités notables ont été disqualifiées, au premier rang desquelles l'ancien président modéré Hassan Rohani (2013-2021), qui siège pourtant depuis 24 ans dans cette assemblée.

«Elections dénuées de sens»

Malgré cela, l'ex-président n'a pas appelé au boycott du scrutin, au contraire des opposants en exil, qui présentent toute participation comme un signe de compromis avec le système.

"Cela doit être un vote sanction de la part de ceux qui protestent contre la situation actuelle" et "veulent plus de liberté", a-t-il déclaré mercredi.

L'Iran est "très éloigné d'élections libres et compétitives", a également regretté l'ancien président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).

La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, a pour sa part annoncé son refus de participer à ces "élections dénuées de sens". Une autre plateforme réformatrice présente des candidats dans plusieurs circonscriptions en province.

Ce scrutin va confirmer la nette perte d'influence du camp réformiste et modéré, marginalisé par les conservateurs et ultraconservateurs, qui détiennent tous les pouvoirs depuis l'élection d'Ebrahim Raïssi à la présidentielle de 2021.

Les résultats permettront de juger du poids électoral de chacune des différentes tendances du camp conservateur au Parlement comme à l'Assemblée des experts, alors que se profile la perspective de la succession du guide suprême, qui fêtera ses 85 ans en avril.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com