Au Brésil, un G20 divisé et bloqué par «  l'impasse » sur l'Ukraine et Gaza

Le ministre brésilien de l'Économie Fernando Haddad arrive pour une conférence de presse dans le cadre de la réunion des ministres des Finances du G20 à Sao Paulo, au Brésil, le 29 février 2024. (AFP).
Le ministre brésilien de l'Économie Fernando Haddad arrive pour une conférence de presse dans le cadre de la réunion des ministres des Finances du G20 à Sao Paulo, au Brésil, le 29 février 2024. (AFP).
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

Au Brésil, un G20 divisé et bloqué par «  l'impasse » sur l'Ukraine et Gaza

  • Le Brésil, qui depuis décembre est à la tête du groupe, a un programme ambitieux pour combattre les inégalités et le changement climatique et porter la voix du "Sud global"
  • Depuis son début il y a deux ans, la guerre en Ukraine a déchiré le G20 et le groupe est aussi divisé sur Gaza

SAO PAULO: La première réunion de l'année des ministres des Finances du G20 s'est achevée jeudi à Sao Paulo sans parvenir à un communiqué conjoint, en raison de "l'impasse" créée par les divisions sur les guerres en Ukraine et à Gaza.

Le Brésil, qui depuis décembre est à la tête du groupe, a un programme ambitieux pour combattre les inégalités et le changement climatique et porter la voix du "Sud global", dont le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva se pose en champion.

Mais ces priorités ont été éclipsées durant les deux journées de réunion des grands argentiers du G20 dans la mégalopole brésilienne.

"Comme cela arrive assez fréquemment, un communiqué (conjoint) n'est pas possible" en raison des désaccords liés aux "conflits géopolitiques", a expliqué le ministre brésilien des Finances Fernando Haddad en conférence de presse.

Il n'a pas mentionné explicitement l'invasion russe de l'Ukraine ni l'offensive militaire israélienne contre le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

"Nous avions l'espoir que les thèmes les plus sensibles relatifs à la géopolitique seraient débattus exclusivement par des diplomates", a poursuivi le ministre brésilien, faisant allusion à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui s'est tenue la semaine dernière à Rio de Janeiro.

"Comme il n'y a pas eu de rédaction conjointe (d'un communiqué à Rio), cela a fini par contaminer l'obtention d'un consensus" à Sao Paulo, a-t-il déploré en faisant état d'une "impasse".

Pas de « business as usual » 

Depuis son début il y a deux ans, la guerre en Ukraine a déchiré le G20, entre d'un côté les pays occidentaux alliés de Kiev et de l'autre la Russie, qui soigne ses relations avec d'autres membres importants comme le Brésil, la Chine ou l'Inde.

Le groupe est aussi divisé sur Gaza, les Etats-Unis et leurs alliés étant plus réticents à condamner Israël que d'autres nations qui dénoncent la crise humanitaire catastrophique vécue par les Palestiniens dans le territoire.

Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, avait dit jeudi matin à des journalistes qu'il importait que les conflits du moment soient évoqués sans détour.

"Il n'y a pas de +business as usual+ (on ne peut pas faire comme si de rien n'était, ndlr) lors du G20, car nous avons une guerre contre l'Ukraine, nous avons la terreur du Hamas et nous avons la situation humanitaire à Gaza, et tout cela ne peut pas nous laisser indifférents, tout cela doit également être discuté ici", avait-il insisté.

Une source de l'entourage du ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, avait aussi souligné que la France souhaitait "citer la Russie comme agresseur, l'Ukraine comme la victime de l'agression russe".

Les réunions ministérielles servent à préparer le terrain pour la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement, en novembre à Rio.

Taxer les milliardaires 

Faute de communiqué conjoint, le Brésil a dû se contenter de publier un "résumé de la présidence" brésilienne du G20 sur la réunion.

Parmi les "multiples défis" pesant sur l'économie mondiale figurent "les conflits dans de nombreuses régions du monde, les tensions géo-économiques, les inégalités persistantes, la pauvreté, la malnutrition et les maladies", détaille ce document.

Le Brésil avait choisi parmi les thèmes prioritaires de la réunion de Sao Paulo la réduction des inégalités, la taxation minimale des "super-riches" à l'échelle internationale et la dette des pays en développement.

Le ministre brésilien a exhorté à "trouver des solutions efficaces pour que les super-riches paient leur juste part d'impôt" par le biais d'un système de taxation minimale des milliardaires à l'échelle internationale.

Il espère un accord sur une déclaration commune sur ce sujet d'ici la prochaine réunion ministérielle du G20 en juillet. Mais ce thème n'a pas trouvé sa place dans le document publié par les autorités brésiliennes.

Fondé en 1999, le G20 représente plus de 80% du PIB mondial, les trois quarts des échanges mondiaux et les deux tiers de la population mondiale.

Il compte aujourd'hui 21 membres: les 19 premières économies de la planète, ainsi que l'Union européenne et, pour la première fois cette année, l'Union africaine.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.