L’artiste originaire de Gaza, Malak Mattar, évoque son œuvre Last Breath

Last Breath dépeint des scènes infernales se déroulant à Gaza, la ville natale de Malak Mattar. (Photo fournie)
Last Breath dépeint des scènes infernales se déroulant à Gaza, la ville natale de Malak Mattar. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

L’artiste originaire de Gaza, Malak Mattar, évoque son œuvre Last Breath

  • Malak Mattar a créé une scène troublante de visages terrifiés, de bâtiments brisés et de graffitis poignants, difficiles à accepter
  • Certains comparent le tableau au chef-d’œuvre de Picasso, Guernica, créé pendant la guerre civile espagnole

DUBAÏ: «Je n’ai jamais rien fait de plus important dans ma vie», déclare Malak Mattar, artiste palestinienne basée à Londres. Elle fait allusion à sa peinture rectangulaire en noir et blanc, Last Breath, achevée en février. Cette déclaration est vraie, tant au sens propre que figuré. 

Last Breath dépeint des scènes infernales se déroulant dans la ville natale de Mme Mattar, Gaza, cible de l’agression militaire israélienne depuis octobre 2023. «Je pense que cette œuvre résume tout ce que je cherche à exprimer», confie-t-elle à Arab News. 

Lorsque la guerre actuelle a commencé, elle n’avait aucune envie de créer. «C’était comme une paralysie artistique: je ne pouvais ni tenir un morceau de papier, ni peindre, ni regarder des tableaux. Pour ne rien vous cacher, plus rien n’avait de sens pour moi», explique-t-elle. 

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Malak Mattar est une artiste palestinienne basée à Londres. (Photo fournie) 

Mais les choses ont commencé à changer lorsqu’elle a passé le mois de décembre à réaliser plus de cent croquis sur du papier brun, en se basant sur des photos explicites. On y voit, dans la plupart, des victimes des bombardements israéliens, qui ont commencé quelques jours seulement après le retour de l’artiste au Royaume-Uni à la suite d’une visite dans sa ville natale. 

Malak Mattar a passé un mois à créer Last Breath, en utilisant parfois une échelle pour travailler sur la toile, qui mesure plus de deux mètres de haut. Au cours de ce mois, elle a passé deux semaines sans nouvelles de sa famille à Gaza. 

«La ville de Gaza était plongée dans l’obscurité totale: il n’y avait aucun message, aucun appel, aucune nouvelle», se souvient-elle. «Mais cela ne m’a pas arrêtée. Pour continuer à peindre une œuvre comme celle-ci, il faut se mettre la pression. Pendant un moment, j’ai mis mes émotions en sourdine; l’urgence du moment et l’engagement étaient plus importants que tous les sentiments que je pouvais ressentir.» 

Le résultat est percutant. Malak Mattar a créé une scène terrible de visages terrifiés, de bâtiments brisés et de graffitis poignants, difficiles à accepter. Au centre de la toile se trouve un cheval. Il tire une charrette chargée d’objets ménagers – un matelas, une chaise, des couvertures –, ainsi qu’un cadavre enveloppé dans un tissu blanc. Mais il y a aussi un jeune garçon, vivant, à l’avant de la charrette. 

«Le cheval a une dimension symbolique et occupe une place particulière dans la guerre actuelle», souligne l’artiste peintre. «Son rôle est passé du transport de fruits et légumes à celui d’ambulancier. Il y a une force et une certaine dureté chez un cheval. C’est ainsi que je vois aussi Gaza; pour moi, ce n’est pas une ville faible. Dans ma mémoire, c’est un lieu qui déborde de vie et qui se relève toujours après chaque guerre.» 

Mme Mattar précise que la partie la plus difficile à peindre a été le côté gauche du tableau, où l'on voit de grands oiseaux noirs s'acharner sur des cadavres. 

«Le plus choquant, c’était de voir les oiseaux manger les corps des martyrs. Même les animaux ne trouvaient pas de nourriture», explique-t-elle. 

Le tableau met également en évidence la perte du patrimoine culturel, illustrant à quel point des monuments importants, comme la Grande Mosquée de Gaza (Al-Omari), l’église grecque orthodoxe Saint-Porphyre et le centre culturel Rachad Shawa, ont été gravement endommagés. 

On voit également des jouets d’enfants, qui symbolisent la jeunesse et l’innocence perdues. 

«Il y a un adulte qui sommeille en chaque enfant. Lorsqu’un enfant commence à parler comme un adulte, c’est dangereux», déclare Malak Mattar. «Une génération entière n’a pas vécu son enfance et son adolescence.» 

Last Breath est délibérément une œuvre difficile, pénible. «Nous vivons une période très sombre et ce tableau n’apporte aucune lueur d’espoir», indique-t-elle. «Nous ne nous en remettrons jamais.» 

Certains comparent le tableau au chef-d’œuvre de Picasso, Guernica, créé pendant la guerre civile espagnole, à la suite du bombardement d’une ville. L’artiste a été particulièrement flattée lorsqu’un commentateur a décrit son tableau comme le «Guernica Al-Jadida» («le nouveau Guernica»). 

Last Breath se trouve actuellement dans la chambre forte de la National Gallery de Londres. L’œuvre sera présentée lors d’une exposition personnelle qui se tiendra du 6 au 10 mars à l’espace Cromwell, dans la capitale britannique. Malak Mattar espère que Last Breath deviendra une pièce permanente de la collection d’un musée ou d’une institution publique, mais pas d’une collection privée. 

«Le but de cette œuvre est qu’elle soit vue», insiste-t-elle. «Elle n’est pas à vendre, car il est impossible d’en évaluer le prix. Pour la première fois, j’ai l’impression que mon travail appartient à une cause plus grande.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.