La Jeune fille triste attribuée à Banksy, volée au Bataclan, retrouvée en Italie

Des carabinieri entourant la Jeune fille triste, œuvre attribuée à Banksy, peinte sur une porte du Bataclan, à Paris, volée en 2019 et retrouvée en Italie. (Filippo Monteforte/AFP)
Des carabinieri entourant la Jeune fille triste, œuvre attribuée à Banksy, peinte sur une porte du Bataclan, à Paris, volée en 2019 et retrouvée en Italie. (Filippo Monteforte/AFP)
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Publié le Samedi 01 août 2020

La Jeune fille triste attribuée à Banksy, volée au Bataclan, retrouvée en Italie

  • Il s'agit de la porte arrière de la salle de spectacle parisienne sur laquelle le street artiste Banksy a peint La jeune fille triste en hommage aux victimes de la série d'attaques jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.
  • Un an plus tard les gendarmes interpellent trois hommes suspectés de cambriolage dans un magasin de bricolage en Isère, le lien est alors fait entre ces suspects et le vol de l’oeuvre

PARIS : Une disqueuse volée en Isère, de la vidéo surveillance, des écoutes, des suspects bavards... : voici comment "la jeune fille triste" du street artiste Banksy, peinte sur une porte du Bataclan à Paris en hommage aux victimes des attentats de 2015, a été retrouvée en Italie un an et demi après son vol.

Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019 à 4h du matin, trois hommes, capuche sur la tête et masque sur le visage, découpent à la disqueuse une porte du Bataclan. Ce n'est pas n'importe quelle porte.

Il s'agit de la porte arrière de la salle de spectacle parisienne sur laquelle le street artiste Banksy a peint "the sad young girl" (la jeune fille triste), en hommage au 90 personnes tuées le 13 novembre 2015 lors d'un concert dans ce lieu, au cours d'une série d'attaques jihadistes à Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts au total ce soir-là.

L'opération n'aura duré que quelques minutes. Les trois voleurs embarquent la porte dans une camionnette Citroën dont la plaque d'immatriculation a été dissimulée, selon les images de vidéo surveillance recueillies par les policiers du deuxième district de police judiciaire (2e DPJ) chargés des investigations.

"C'était une enquête importante pour eux", souligne une source proche de l'enquête qui raconte le déroulé des recherches, "certains avaient effectué les constatations au Bataclan lors des attentats". Un travail sur la téléphonie fait "borner" des téléphones au Bataclan puis sur le trajet de la fourgonnette suivie grâce à la vidéo surveillance. Les numéros sont mis sur écoute.

Un an plus tard les gendarmes interpellent trois hommes suspectés de cambriolage dans un magasin de bricolage en Isère. Des faits qui remontent à quelques jours avant le vol du Bataclan. Une disqueuse fait partie des objets volés. L'un des suspects se vante d'avoir participé à un vol à Paris.

Le lien est alors fait entre ces suspects et le vol de "La jeune fille triste". Une mise sur écoute et une surveillance permettent d'identifier trois receleurs. Les enquêteurs apprennent ainsi que l’œuvre de Banksy a voyagé en Isère, puis dans le sud de la France, puis en Italie.

"Difficilement revendable"

En Italie, elle est d'abord stockée dans un hôtel de Tortoreto, dans la région des Abruzzes (centre), puis l'établissement effectuant des travaux, elle est transférée dans une ferme de Sant'Omero, à une quinzaine de km. Le propriétaire de l'hôtel, connaissance d'un des receleurs présumés, Mehdi Meftah, dira qu'il ne savait pas ce que contenait ce paquet encombrant.

Les enquêteurs décident alors d'interpeller toute la bande. L'opération est malheureusement stoppée pour cause de confinement, explique la source proche de l'enquête. Le 10 juin, l’œuvre est saisie dans les Abruzzes lors d'une opération commune avec la police italienne. La publicité faite autour de la saisie oblige à accélérer les interpellations. Dans les jours qui suivent, neuf personnes sont interpellées en Isère, Haute-Savoie, Var, Rhône et Puy-de-Dôme. L'un des voleurs est toujours en fuite.

Deux personnes ont été mises en examen et écrouées du chef de vol en bande organisée et quatre autres pour recel de vol en bande organisée, dont Mehdi Meftah.

Cet homme âgé de 39 ans, physique de boxeur aux bras tatoués, a grandi dans une cité de Lyon. Il est le créateur d'une marque de T-shirt de luxe appelée "BL1.D" dont la particularité est de coudre un véritable lingot d'or 18 carats sur l'encolure. Il est soupçonné d'être le commanditaire du vol. "Ses complices disent qu'il voulait garder la porte pour une de ses maisons qu'il aménage", selon la source proche de l'enquête qui reconnaît que ce type d'œuvre "est difficilement revendable".

"Autant revendre la Joconde", selon son avocat Maître Yves Sauvayre, cité par le Journal du dimanche et qui dément le rôle de commanditaire de son client. "Il a été mis devant le fait accompli. Il a accepté cette porte pour dépanner d'anciennes connaissances du temps des vaches maigres. Il n'a pas versé un sou", a-t-il assuré au JDD.

A l'heure actuelle, la porte "La jeune fille triste", remise à la France par les autorités italiennes, a été placée sous scellé et sous haute surveillance dans les locaux de la police judiciaire parisienne.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".


Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

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  • Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations
  • De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense

CHOBRA BELOULA: Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s'évanouit.

"C'est la chaleur", soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.

A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois.

Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense.

Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.

D'autres, comme M. al-Sayed, s'accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l'aider sur leur parcelle de 350 m². "On n’a pas le choix", explique-t-il, résigné.

Trop chaud pour fleurir 

Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l'Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.

Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.

Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. "Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant", dit-il.

Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.

Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. "Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (...) et diminuer le rendement", explique-t-il.

Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.

La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l'huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.

A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l'ampleur des dégâts: "Des dizaines d'ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.

Revenus dérisoires 

Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.

Ces derniers sont "complètement livrés à eux-mêmes", dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont "aucun pouvoir" dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.

Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.

"Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien", tranche M. al-Sayed.

Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.

En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu'une maigre augmentation de 10 livres.

D'année en année, les revenus s'érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l'existence même de cette communauté. "Des villages entiers pourraient devenir invivables", prévient M. Elgendy.