Inquiète des contaminations au Covid-19, la Banque mondiale révise en baisse la croissance

Le siège de la Banque mondiale à Washington, DC le 1er octobre 2020. La pandémie de coronavirus a aggravé les risques entourant l'augmentation de l'endettement dans les pays en développement, et il faudra un effort mondial pour éviter une nouvelle crise, le La Banque mondiale a mis en garde le 5 janvier 2021. (AFP)
Le siège de la Banque mondiale à Washington, DC le 1er octobre 2020. La pandémie de coronavirus a aggravé les risques entourant l'augmentation de l'endettement dans les pays en développement, et il faudra un effort mondial pour éviter une nouvelle crise, le La Banque mondiale a mis en garde le 5 janvier 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 janvier 2021

Inquiète des contaminations au Covid-19, la Banque mondiale révise en baisse la croissance

  • L'institution a abaissé sa prévision de la croissance dans le monde pour 2021 qu'elle évalue désormais à 4% au lieu de 4,2%, prévu en juin
  • Pour 2020, la chute de l'économie a finalement été moins sévère qu'estimée à -4,3% au lieu d'une première évaluation de -4,5%, a précisé la Banque mondiale dans ses perspectives économiques mondiales

WASHINGTON : La Banque mondiale a livré mardi un diagnostic pessimiste de l'économie mondiale, malade du Covid-19, et averti que son rétablissement dépendra en grande partie de la rapidité du déploiement des campagnes massives de vaccination.

L'institution a abaissé sa prévision de la croissance dans le monde pour 2021 qu'elle évalue désormais à 4% au lieu de 4,2%, prévu en juin.

Pour 2020, la chute de l'économie a finalement été moins sévère qu'estimée à -4,3% au lieu d'une première évaluation de -4,5%, a précisé la Banque mondiale dans ses perspectives économiques mondiales.

Cette révision en baisse de la croissance mondiale cette année a été provoquée par la hausse, au cours des derniers mois de 2020, des contaminations au Covid-19 et l'apparition des nouveaux variants du coronavirus. Elles entraînent des restrictions supplémentaires perturbant encore un peu plus l'activité économique aux Etats-Unis et en Europe notamment .

Ces contretemps, dont la conséquence est le ralentissement de la croissance, ont aussi entraîné, selon la Banque mondiale, une réduction «considérable» des revenus publics et privés. D'un côté, les recettes fiscales ont chuté, tandis que les cortèges de licenciements ont affecté le pouvoir d'achat des ménages.

«La reprise risque (...) de rester modeste si les responsables politiques ne passent pas résolument à l'action pour endiguer la pandémie et mettre en oeuvre des réformes propices aux investissements», prévient l'institution, qui estime que les «perspectives à court terme sont hautement incertaines».

Le scénario le plus pessimiste -- hausse continue des contaminations au Covid-19 et retards dans le déploiement des vaccins -- table sur une croissance de seulement 1,6% en 2021. L'hypothèse la plus optimiste -- avec une maîtrise de la pandémie et une accélération de la vaccination -- penche pour une croissance de pratiquement 5%.

Crises de la dette

Le tableau devrait être varié en fonction des régions.

Après une contraction estimée à -3,6% en 2020, le PIB américain devrait rebondir à 3,5% en 2021, soit 0,5 point de pourcentage en moins comparé à la précédente prévision, publiée en juin.

La zone euro devrait afficher une croissance de 3,6%, après un repli de -7,4% en 2020, tandis que le Japon, autre économie avancée, verrait son activité ne progresser que de 2,5% en 2021 après une contraction de -5,3% en 2020. Dans le premier cas c'est bien moins que précédemment anticipé, tandis que la prévision nippone reste inchangée.

L'activité économique sera un peu plus importante dans les marchés émergents, Chine comprise, et les économies en développement. La Banque mondiale table pour ces pays sur une croissance du PIB de 5% cette année, principalement grâce à la Chine dont la progression sera de 7,9%, après une contraction de -2,6% en 2020.

L'inégalité face à cette crise est «dramatique» et a entraîné une «augmentation dévastatrice de l'extrême pauvreté», a déploré le président de la Banque mondiale David Malpass, lors d'une conférence téléphonique mardi.

«Les personnes au bas de l'échelle des revenus ont été les plus durement touchées» par la récession, et «seront probablement les dernières à retrouver un emploi, obtenir des soins de santé, se faire vacciner et s'adapter à l'économie post-Covid», a-t-il ajouté.

«La pandémie a (...) plongé des millions d'individus dans la pauvreté», dit encore dans son rapport la Banque mondiale, qui enjoint les gouvernements à engager des réformes et des programmes d'investissements massifs pour améliorer les services de santé, d'éducation et les infrastructures numériques.

L’institution s'inquiète, comme à son habitude, de l'accumulation de la dette par les pays en développement et les économies émergentes.

«La communauté internationale doit agir rapidement et avec détermination pour éviter que l'accumulation récente des dettes publiques ne débouche sur des crises de l'endettement en série», met en garde Ayhan Kose, responsable de la division Croissance équitable, finance et institutions, cité dans un communiqué. Il souligne que «les pays en développement n'ont pas les moyens d'assumer une nouvelle décennie perdue».

David Malpass a même fait état d'une «alerte rouge», certains pays à faible revenu étant confrontés à un très important surendettement. Or, plus ils doivent payer pour rembourser la dette, moins ils ont d'argent pour les soins de santé et les investissements.

Il a également mis en lumière le rôle clé de la Chine, qui détient 65% de la dette des pays à faible revenu, et a une nouvelle fois appelé le pays à faire preuve de transparence sur les conditions des prêts.

 


L’Arabie saoudite enregistre une hausse de 26% de l’IDE net, selon Gastat

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
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  •  Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s’est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril
  • Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif

RIYAD: Les investissements directs étrangers nets en Arabie saoudite ont atteint 22,1 milliards de riyals saoudiens (5,89 milliards de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) au quatrième trimestre 2024, soit une hausse de 26% par rapport aux trois mois précédents, selon des données officielles récemment publiées.

Selon l'Autorité générale des statistiques, ce chiffre est le plus élevé de l'année, dépassant les 15,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours des trois premiers mois de 2024, les 19 milliards de riyals saoudiens enregistrés au cours du deuxième trimestre et les 17,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours du troisième trimestre.

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici la fin de la décennie, car elle cherche à faire des progrès significatifs dans la diversification de son économie et à réduire sa dépendance aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En ce qui concerne les entrées, Gastat a révélé que 23,8 milliards de riyals saoudiens ont été reçus au cours des trois derniers mois de 2024, marquant une augmentation de 17 pour cent par rapport au troisième trimestre.

La valeur des sorties d'IDE s'est élevée à 1,8 milliard de riyals saoudie,s au cours du quatrième trimestre, soit une baisse de 39% par rapport aux trois mois précédents.

Comparaison avec 2023

La valeur nette totale de l'IDE au quatrième trimestre a diminué de 13 pour cent par rapport à la même période de 2023, où le chiffre s'élevait à 25,5 milliards de riyals saoudiens.

Par rapport au dernier trimestre de 2023, la valeur des entrées a diminué de 11% au cours des trois derniers mois de 2024.

Gastat a ajouté que la valeur des flux sortants a enregistré un taux de croissance de 20 pour cent par rapport à la même période de 2023.

Les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'IDE prennent de l'ampleur

Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s'est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril.

Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif, ce qui témoigne d'une confiance mondiale continue dans sa stratégie de transformation.

Kearney a déclaré que la progression de l'Arabie saoudite dans le classement reflète l'approche audacieuse et réformatrice du pays pour construire une économie compétitive à l'échelle internationale et prête pour l'avenir.

En octobre, le Royaume a également approuvé une loi sur l'investissement actualisée afin d'accroître les flux d'IDE, le ministère de l'Investissement déclarant que cette loi renforcerait la transparence et simplifierait le processus d'investissement.

La règle promet également des protections accrues pour les investisseurs, y compris l'adhésion à l'État de droit, le traitement équitable et les droits de propriété, ainsi que des garanties solides pour la propriété intellectuelle et les transferts de fonds en continu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Oman: pose de la première pierre d'une usine de GNL de TotalEnergies

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
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  • "La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais
  • Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat

PARIS: La première pierre de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) Marsa LNG a été posée jeudi à Oman, un site qui doit notamment servir à alimenter le transport maritime, ont annoncé TotalEnergies et son partenaire local, la compagnie OQEP.

"La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais.

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration.

Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat.

L'installation est construite par une coentreprise de TotalEnergies (80%), qui revendique la place de troisième acteur mondial du GNL, et OQEP (20%).

"Bénéficiant d’un emplacement idéal à l’entrée du Golfe, le site de Marsa LNG a été choisi pour établir le premier hub de soutage de GNL marin du Moyen-Orient", soulignent les deux partenaires.

Selon eux, l'utilisation du GNL pour le transport maritime permet de réduire d'environ 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul.

L'utilisation de ce gaz est toutefois contestée par certains experts et défenseurs de l'environnement. L'ONG européenne Transport et environnement estime ainsi que les entreprises ont "mis sous le tapis un énorme problème, à savoir les fuites de méthane", puissant gaz à effet de serre, qui "concernent les navires utilisant le GNL et les infrastructures terrestres associées à la production, au transport et au stockage".

TotalEnergies et OQEP affirment par ailleurs que Marsa LNG, fonctionnant à l'électricité et associée à un parc solaire, sera "l’une des usines de GNL ayant la plus faible intensité carbone au monde".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.