Nigeria: les forces de sécurité mobilisées pour retrouver plus de 200 élèves kidnappés

Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu (4e à droite) arrive à la gare d'Ikeja pour monter à bord du train de la ligne rouge lors de son inauguration à Lagos, le 29 février 2024. (AFP).
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu (4e à droite) arrive à la gare d'Ikeja pour monter à bord du train de la ligne rouge lors de son inauguration à Lagos, le 29 février 2024. (AFP).
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Publié le Vendredi 08 mars 2024

Nigeria: les forces de sécurité mobilisées pour retrouver plus de 200 élèves kidnappés

  • Les enlèvements de masse contre rançon sont un problème majeur et touchent tout le pays, l'un des plus peuplés d'Afrique
  • Les autorités locales de l'État de Kaduna ont confirmé l'enlèvement, dans l'école de Kuriga jeudi, sans toutefois préciser le nombre d'élèves kidnappés, en cours d'évaluation

KANO: Des hommes armés ont enlevé plus de 280 élèves lors d'une attaque contre une école dans le nord-ouest du Nigeria, ont affirmé un enseignant et un habitant, les autorités ne donnant de leur côté aucun chiffre.

Le président du Nigeria a mobilisé vendredi les forces de sécurité pour retrouver plus de 200 élèves kidnappés par des hommes armés lors d'une attaque contre une école dans le nord-ouest, dans l'un des plus importants enlèvements de masse en trois ans dans ce pays.

Cet enlèvement survenu jeudi dans l'Etat de Kaduna est le deuxième en une semaine dans le pays le plus peuplé d'Afrique, où des bandes criminelles lourdement armées ciblent régulièrement des victimes dans des villages, écoles, églises, ou sur l'autoroute, à des fins de demande de rançon.

Un enseignant et plusieurs habitants ont dit à l'AFP qu'au moins 200 élèves, voire 280, avaient été enlevés. Les autorités locales de Kaduna ont confirmé l'enlèvement dans l'école de Kuriga, sans toutefois préciser le nombre d'élèves kidnappés, en cours d'évaluation.

Au moins une personne a été tuée lors de l'attaque, ont dit des habitants.

Selon Sani Abdullahi, l'un des enseignants de l'école GSS Kuriga, dans le district de Chikun, le personnel a réussi à s'échapper avec de nombreux élèves alors que les hommes armés tiraient en l'air.

"Nous essayons de déterminer le nombre réel d'enfants enlevés", a-t-il déclaré jeudi soir à des responsables locaux.

"À l'école secondaire de Kuriga, 187 enfants sont portés disparus, tandis qu'à l'école primaire, 125 enfants étaient portés disparus, mais 25 sont revenus", a-t-il détaillé.

Selon un habitant interrogé par l'AFP, Muhammad Adma, "plus de 280 enfants ont été enlevés".

Un autre habitant, Musa Muhammed, a rapporté avoir entendu tôt le matin "des tirs provenant de bandits (...) Ils ont enlevé les étudiants et leurs professeurs, près de 200 personnes". "Nous implorons le gouvernement (...), qu'ils nous aident sur la sécurité", a-t-il ajouté.

Deux autres habitants ont dit qu'environ 200 élèves avaient été enlevés.

Cet enlèvement survient quelques jours après un précédent kidnapping de plus de 100 femmes et enfants la semaine dernière dans un camp de déplacés dans l'Etat du Borno (nord-ouest) par de présumés jihadistes. Ces faits illustrent l'immense défi sécuritaire auquel est confronté le président Bola Ahmed Tinubu, au pouvoir depuis l'an dernier.

"J'ai reçu des informations des chefs de la sécurité sur les deux incidents, et j'ai bon espoir que les victimes vont être secourues", a dit M. Tinubu dans un communiqué où il ordonne aux forces de sécurité de traquer les ravisseurs. "La justice sera rendue de manière décisive", a-t-il promis.

Bola Ahmed Tinubu est arrivé au pouvoir en promettant, comme ses prédécesseurs, de s'attaquer à l'insécurité, alimentée par les groupes jihadistes, les bandits dans le nord-est et la flambée de violence intercommunautaire dans les Etats du centre.

«Lieux de sécurité»

Aucun chiffre officiel sur le nombre de personnes kidnappées n'a été communiqué à ce stade. "Pour l'instant, nous ne connaissons pas le nombre d'enfants ou d'étudiants qui ont été enlevés", a déclaré le gouverneur de l'État de Kaduna, Uba Sani, aux journalistes sur place. "Aucun enfant ne sera abandonné", a-t-il assuré.

Les estimations concernant le nombre de personnes enlevées ou portées disparues au Nigeria baissent souvent après le retour chez elles des personnes ayant réussi à fuir les assaillants.

Amnesty International a condamné les enlèvements à Kaduna en appelant les autorités nigérianes à mieux protéger les écoles.

"Les écoles devraient être des lieux de sécurité, et aucun enfant ne devrait avoir à choisir entre son éducation et sa vie", a déclaré l'association de défense des droits sur X. "Les autorités nigérianes doivent prendre immédiatement des mesures pour empêcher les attaques contre les écoles".

Au cours des dernières années, des centaines d'enfants et d'étudiants ont été kidnappés lors d'enlèvements de masse dans le nord-ouest et le centre du Nigeria. La plupart ont été relâchés après versement d'une rançon, au bout de plusieurs semaines ou mois de captivité dans des camps cachés dans les forêts des Etats du nord-ouest du pays.

Voici près de dix ans, des jihadistes de Boko Haram avaient kidnappé plus de 250 écolières de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, suscitant un tollé international. Certaines d'entre elles sont toujours portées disparues.

En février 2021, des hommes armés avaient attaqué une école pour filles dans la localité de Jangebe, dans l'Etat de Zamfara (nord), enlevant plus de 300 personnes.

Entre juillet 2022 et juin 2023, 3.620 personnes ont été kidnappées lors de 582 attaques dans le pays, selon la société nigériane de conseil en gestion des risques, SBM Intelligence.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.