Grève pendant les JO-2024? La CFDT n'a pas «envie de gâcher» la fête

Marylise Léon, la secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), prononce un discours lors d'une conférence sociale avec les syndicats et le patronat au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
Marylise Léon, la secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), prononce un discours lors d'une conférence sociale avec les syndicats et le patronat au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris le 16 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 mars 2024

Grève pendant les JO-2024? La CFDT n'a pas «envie de gâcher» la fête

  • La CGT a annoncé jeudi qu'elle allait déposer des préavis de grève dans la fonction publique pour la période des Jeux (26 juillet - 11 août)
  • Le président du comité d'organisation des Jeux olympiques Tony Estanguet avait souhaité la semaine dernière «une trêve» sociale pendant les Jeux olympiques

PARIS: La CFDT ne déposera pas de préavis de grève dans la fonction publique "à ce stade" pour les Jeux olympiques de Paris, n'ayant "aucune envie de gâcher ce moment festif", a assuré vendredi sur France 2 Marylise Léon, la secrétaire générale de la confédération.

"Ce n'est pas à l'ordre du jour pour la CFDT. Nous, on est dans le cadre des négociations, donc à ce stade, pas de préavis de grève dans les fonctions publiques pour la CFDT", a-t-elle déclaré.

La CGT a annoncé jeudi qu'elle allait déposer des préavis de grève dans la fonction publique pour la période des Jeux (26 juillet - 11 août).

Marylise Léon a ajouté qu'actuellement, c'était "le temps de la négociation" sans toutefois exclure de recourir à la grève si celle-ci échouait.

"Il faut que les deux parties fassent des efforts" mais "à ce stade, c'est non", a-t-elle répondu sur l'opportunité d'appeler à cesser le travail durant les J.O.

"Pour la CFDT, il n'y a aucune envie de gâcher ce moment festif des Jeux olympiques. Donc raison de plus pour que les employeurs (...) soient au rendez-vous et fassent des efforts dans le cadre des négociations qui sont ouvertes", a argumenté la responsable du premier syndicat français.

Le président du comité d'organisation des Jeux olympiques Tony Estanguet avait souhaité la semaine dernière "une trêve" sociale pendant les Jeux olympiques.

Plus largement sur la question de la fonction publique, le leader de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, s'insurge que "les fonctionnaires et agents publics exercent leurs missions dans des conditions en perpétuelle dégradation".

Dans un courrier adressé jeudi au Premier ministre, il annonce avoir déposé des préavis de grève du "mardi 19 mars et pourra se poursuivre jusqu'au 8 septembre" couvrant la période des Jeux, si le gouvernement ne répond pas aux revendications telles que "l'augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d'indice" des fonctionnaires et "l'amélioration de la grille indiciaire", entre autres.

"Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, qui voulait ouvrir des négociations salariales avant l'été et une amélioration de la grille indiciaire au second semestre, est aux abonnés absent depuis l'annonce inacceptable du ministre de l'Economie de 10 milliards de réduction de la dépense publique en 2024 et 12 milliards en 2025", écrit-il dans cette lettre, dont l'AFP a obtenu une copie.

Vendredi soir, Gabriel Attal a indiqué sur France 5 que "le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini recevra les organisations syndicales la semaine prochaine sur le sujet des JO pour continuer à avancer, à clarifier un certain nombre de choses sur ce qui se passera".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.