JO-2024: Macron inaugure le Village olympique et salue «l'aventure d'un siècle»

Le président français Emmanuel Macron lors de l'inauguration du village olympique de Paris 2024 à Saint-Denis, au nord de Paris, le 29 février (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron lors de l'inauguration du village olympique de Paris 2024 à Saint-Denis, au nord de Paris, le 29 février (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 février 2024

JO-2024: Macron inaugure le Village olympique et salue «l'aventure d'un siècle»

  • Construit en sept ans, il regroupe quelque 82 bâtiments, 3.000 appartements et 7.200 chambres sur un site qui s'étend sur 52 hectares
  • Pour pouvoir accueillir les 206 délégations olympiques, les organisateurs vont avoir du pain sur la planche d'ici à l'ouverture des Jeux

PARIS: "L'aventure d'un siècle" : Emmanuel Macron a salué la réalisation "dans un temps record" du Village olympique des Jeux de Paris, inauguré jeudi à Saint-Denis et capable d'accueillir plus de 14.000 athlètes, ainsi que son "exemplarité sociale et environnementale".

"On est tous en train de participer à l’aventure d'un siècle", a-t-il lancé aux équipes qui ont réalisé le site, gigantesque épicentre des JO bâti en sept ans, martelant que tout ce qui a été fait aura "marqué le siècle".

"Nous sommes au rendez-vous des engagements qui avaient été pris", le chantier a été réalisé "dans les temps", "malgré le Covid", et dans des "conditions sociales exemplaires", notamment en termes de "sécurité" des ouvriers, a-t-il ajouté. "C’est une étape essentielle de ces Jeux" qui se tiendront du 26 juillet au 11 août).

Point d'orgue de ce moment festif, le directeur général de la Solideo (la Société de livraison des ouvrages olympiques), Nicolas Ferrand, a symboliquement remis la clé du site au président du comité d'organisation des Jeux, Tony Estanguet.

"On a fait du Village olympique non seulement une vitrine mais aussi un manifeste sur les grandes questions urbaines du 21e siècle", s'est félicité Nicolas Ferrand.

«Un village pour les athlètes»

Construit en sept ans, il regroupe quelque 82 bâtiments, 3.000 appartements et 7.200 chambres sur un site qui s'étend sur 52 hectares entre Saint-Denis, l'île Saint-Denis et Saint-Ouen, au nord de Paris.

"C'est assez fort ce que la Solideo et les constructeurs sont parvenus à faire, il faut le souligner", note un cadre d'une société ayant travaillé sur cet immense chantier. "Le milieu était sceptique sur la capacité à monter un village de cette taille en si peu de temps".

Hormis un retard, évalué à "quelques semaines" par Nicolas Ferrand, pour les bâtiments situés sur l'île Saint-Denis, le calendrier prévu pour la livraison a été tenu.

Mais le travail n'est pas terminé: pour pouvoir accueillir les 206 délégations olympiques, les organisateurs vont avoir du pain sur la planche d'ici à l'ouverture des Jeux.

Les appartements sont en effet livrés nus et il faut désormais les équiper, installer le mobilier (lits, tables de chevet...), aménager les centres de services pour les athlètes.

"Cela représente plus de 345.000 pièces en tout qui vont être acheminées. Des couettes, des tables de chevet, des lits - il y en aura 14.250 -, 8.200 ventilateurs et 5.535 sofas", détaille Laurent Michaud, directeur des villages olympiques et paralympiques au comité d'organisation de Paris 2024.

"Il y aura deux athlètes par chambre de 12 m2 et une salle de bains pour quatre personnes. Tout le monde sera logé à la même enseigne".

L'équipement de ces appartements, tout comme les nombreux services dont vont jouir les athlètes et leur staff pendant leur séjour, vont être assurés par les sponsors.

"C'est un village qu'on a travaillé avec des athlètes pour des athlètes (...) pour que chaque athlète puisse retrouver l'ensemble des besoins dont il aura besoin", résume Laurent Michaud.

Cité éphémère 

Le temps des JO, le village va fonctionner comme une cité classique mais éphémère.

Les athlètes pourront par exemple faire laver leur linge dans des laveries temporaires avec près de 600 machines à laver et sèche-linge. L'entretien des appartements dans plus de 70 résidences sera assuré par 12 conciergeries disséminées dans le village.

France: Macron ira se baigner dans la Seine... mais ne dit pas quand

Le président français Emmanuel Macron a promis jeudi d'aller se baigner dans la Seine, une possibilité qui sera offerte aux habitants de Paris et sa région à l'été 2025 et constituera "un héritage important" des Jeux olympiques.

"Et comment ! Oui j'irai", a répondu aux journalistes M. Macron. "Mais je ne vais pas vous donner la date, vous risqueriez d'être là", a-t-il plaisanté à l'occasion de l'inauguration du Village olympique des Jeux de Paris.

Les Jeux olympiques doivent inaugurer les retrouvailles de la nage avec le fleuve qui traverse la capitale: les épreuves de triathlon et de nage en eau libre partiront du pont Alexandre-III qui relie le Grand Palais aux Invalides.

La maire de Paris Anne Hidalgo avait indiqué début janvier qu'elle se baignerait dans la Seine en juillet, juste avant les JO et un an avant l'ouverture de trois espaces de baignade dans le fleuve à Paris.

"Pour les Franciliens, on aura fleuve et la Marne (son principal affluent ndlr) qui auront changé là aussi de visage et d'usage", s'est réjoui le chef de l'Etat, en évoquant "les héritages importants" laissés par les JO en matière d'aménagements.

"Pour la Seine et la Marne, il y a eu un investissement extraordinaire qui a été fait", s'est-il félicité.

Depuis 2016, l'État et les collectivités locales franciliennes ont investi environ 1,4 milliard d'euros pour rendre baignables la Seine et la Marne.

Seules les cuisines seront absentes des appartements. Les sportifs auront un accès 24 heures sur 24 à l'imposante nef de la Cité du cinéma transformée en un restaurant géant avec une déclinaison en six thèmes culinaires (Italie, Asie, France...) pour près de 3.200 places assises et 40.000 repas servis par jour. Un deuxième restaurant sera installé sur l'île Saint-Denis et des food-trucks "seront répartis sur le village.

Une épicerie, un commissariat, un salon de coiffure, une salle de fitness, un bar (sans alcool), un centre multiconfessionnel... Les athlètes ne devraient manquer de rien. Même une poste sera installée de façon temporaire dans cette ville qui ne disposera pas de maire.

Une polyclinique de 3.000 m2, à la place de l'école d'ostéopathie Dahnier, sera également à leur disposition 24 heures sur 24 pour des soins, un scanner ou une IRM.

La circulation se fera à vélo ou en navettes électriques "qui tourneront 24h sur 24", ajoute Laurent Michaud.

Une fois les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre) terminés, les appartements seront reconfigurés pour accueillir habitants et entreprises dans ce nouveau quartier au nord de Paris.


JO-2024: la cérémonie d'ouverture «sera inoubliable», selon le président du CIO

Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet  AFP)
Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
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  • Le président du CIO, Thomas Bach, a expliqué que «l'approche très méticuleuse, très professionnelle» des autorités françaises lui donnait «confiance» dans le bon déroulement de la parade
  • «Tout le monde est déterminé à organiser cette cérémonie d'ouverture sur la Seine», a-t-il insisté s'abstenant de commenter les «plans B et C» évoqués par le président français, soit un repli possible au Trocadéro ou au Stade de France

LAUSANNE, Suisse : La cérémonie d'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet sur la Seine, «sera inoubliable pour les athlètes et tout le monde sera en sécurité», a assuré vendredi le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, dans un entretien exclusif à l'AFP.

Interrogé sur les risques d'attentat qui ont poussé Emmanuel Macron à envisager un plan de repli, le dirigeant allemand a expliqué lors d'une interview au siège de l'instance olympique à Lausanne, en Suisse, que «l'approche très méticuleuse, très professionnelle» des autorités françaises lui donnait «confiance» dans le bon déroulement de la parade.

«Tout le monde est déterminé à organiser cette cérémonie d'ouverture sur la Seine», a-t-il insisté s'abstenant de commenter les «plans B et C» évoqués par le président français, soit un repli possible au Trocadéro ou au Stade de France.

La semaine dernière, le président du Comité olympique britannique Andy Anson s'était dit «préoccupé» par les questions de sécurité entourant cette cérémonie, organisée dans un cadre inédit le long du fleuve, en plein cœur de la capitale, malgré la menace terroriste et l'attaque dans une salle de concert de Moscou le 22 mars.

Thomas Bach s'est plus largement réjoui du retour du public après deux éditions olympiques assombries par la pandémie, à huis clos aux JO-2020 de Tokyo puis sans spectateurs étrangers aux JO-2022 de Pékin.

«C'est extrêmement important, parce que l'esprit olympique vit du fait que le monde entier se rassemble et que les spectateurs peuvent encourager des athlètes du monde entier», a-t-il souligné.

Si l'approche des Jeux continue à susciter scepticisme et inquiétudes en France, «ce n'est pas simplement lié aux JO mais c'est une partie de notre +Zeitgeist+ (l'air du temps, ndlr), parce que nous vivons une époque incertaine», a jugé Thomas Bach, disant «comprendre certaines questions et certaines critiques».

Il a aussi rappelé que le «succès» sportif du pays hôte était «important» pour la réussite des Jeux, alors que la France avait ramené 33 médailles des JO-2020, un bilan en-deçà de ses ambitions.

«L'enthousiasme du pays hôte est toujours relié, d'une manière ou d'une autre, à la performance de l'équipe nationale», a-t-il estimé, sans s'aventurer à chiffrer un nombre de médailles à atteindre.

 


A Sciences Po Paris, la mobilisation pro-palestinienne se poursuit

Des manifestants participent à un rassemblement devant l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) alors que des étudiants occupent un bâtiment, avec une barricade bloquant l'entrée, en soutien aux Palestiniens, à Paris le 26 avril 2024. (AFP)
Des manifestants participent à un rassemblement devant l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) alors que des étudiants occupent un bâtiment, avec une barricade bloquant l'entrée, en soutien aux Palestiniens, à Paris le 26 avril 2024. (AFP)
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  • «Le débat, oui. Le blocage, non», a déploré la ministre de l'Enseignement supérieur sur BFMTV qui a tiré à boulets rouges sur le rôle joué par LFI dans la mobilisation
  • «Qu’on fasse preuve de solidarité à l'égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c'est naturel, c’est même digne et noble», a jugé Raphaël Glucksmann

PARIS: La mobilisation pro-palestinienne se poursuit vendredi à Sciences Po Paris avec l'occupation et le blocage de locaux historiques par des étudiants dont les revendications font écho aux contestations qui agitent certains prestigieux campus américains.

Quelques dizaines d'étudiants du comité Palestine de Sciences Po ont occupé dans la nuit de jeudi à vendredi les locaux, rue Saint-Guillaume, au coeur du huppé 7e arrondissement.

Mercredi soir, une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour d'un autre bâtiment, avant que la police ne vienne déloger les étudiants favorables à la cause palestinienne.

Keffiehs sur la tête, drapeaux palestiniens accrochés aux balustrades, slogans fustigeant Israël, plusieurs dizaines étudiants bloquaient encore vendredi en début d'après-midi dans et en dehors le bâtiment nouvellement occupé.

ils ont reçu le soutien de plusieurs figures de LFI dont la militante franco-palestinienne Rima Hassan, candidate sur la liste "insoumise" pour les élections européennes.

"Ces étudiants sont en train véritablement de porter l'honneur de la France", a déclaré à la presse, Mme Hassan reprenant peu ou prou les propos du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a adressé un message audio de soutien aux manifestants.

La direction, qui chiffre à une soixantaine le nombre d'occupants du principal bâtiment, a décidé de fermer plusieurs locaux de son campus parisien. Elle "condamne fermement ces actions étudiantes".

La direction, à qui une partie de la communauté éducative reproche d'avoir laissé les forces de l'ordre intervenir sur le campus, a organisé une rencontre avec des représentants des étudiants vendredi matin.

"Le débat, oui. Le blocage, non", a déploré la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau sur BFMTV qui a tiré à boulets rouges sur le rôle joué par LFI dans la mobilisation.

Fustigeant "le jeu dangereux" de LFI à des "fins électorales", elle a accusé les leaders du mouvement d'être des "irresponsables" faisant la promotion de "l'anarchie" sur les campus.

Le comité Palestine revendique lui "la condamnation claire des agissements d'Israël par Sciences Po" et "la fin des collaborations" avec toutes "les institutions ou entités" jugées complices "de l'oppression systémique du peuple palestinien". Il demande en outre l'arrêt de "la répression des voix propalestiniennes sur le campus".

Comme aux Etats-Unis où la mobilisation d'étudiants pro-Gaza enflamme le débat politique, le militantisme des étudiants pro-Gaza à Sciences Po est accusé d'alimenter l'antisémitisme sur le campus.

Fin des cours

"Qu’on fasse preuve de solidarité à l'égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c'est naturel, c’est même digne et noble", a jugé Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place publique aux européennes, sur BFMTV.

"Après, dans quelle atmosphère on le fait? (...) Est-ce qu'on est capable d'organiser des discussions avec ceux qui ne partagent pas le point de vue? Et jusqu'ici, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas le cas. Donc on a un problème et la direction de Sciences Po a le droit de décider d'évacuer", a complété M. Glucksmann.

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, qui s'exprimait sur LCI, "il n'y a rien de massif" mais "ça fonctionne, ça prend en otage le campus entier, ça empêche la liberté académique et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur une partie des étudiants juifs".

"On n'a rien contre les étudiants de confession juive, il y a des étudiants juifs qui militent avec nous", a plaidé Hubert Launois, 19 ans, étudiant en deuxième année et membre du comité Palestine. "Ce qui nous pose problème, c'est la politique coloniale et génocidaire du gouvernement d’extrême droite israélien", a-t-il ajouté.

Nouvel élan ou chant du cygne alors que ce vendredi marque, pour une majorité des élèves, la fin des cours et le début des révisions des examens?

"On sait aussi que c'est la fin de l'année. On ne veut pas que ce mouvement meure", a résumé une étudiante de 21 ans, mobilisée, qui n'a pas souhaité donner son nom.

"Les revendications sont légitimes" mais "le blocus reste assez radical comme mode d'action", a observé un autre étudiant. "Il faut trouver un moyen d'apaiser le dialogue (...) "La plupart des étudiants ont en tête la fin de l'année."


Européennes : pour Macron, une victoire du RN relèverait d'une «responsabilité collective»

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe devant le slogan «Une Europe puissante» dans un amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe devant le slogan «Une Europe puissante» dans un amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024. (AFP)
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  • L'opposition accuse Macron d'avoir tenu un discours électoraliste et demande qu'il soit pris en compte dans le temps de parole de la tête de liste du camp présidentiel, Valérie Hayer
  • Le chef de l'Etat a semblé écarter toute incidence politique directe en France en cas de victoire de la liste du Rassemblement national le 9 juin

STRASBOURG: Emmanuel Macron a jugé vendredi qu'il était "légitime" en tant que président à parler d'Europe, réfutant tout discours électoraliste la veille à la Sorbonne, et il a estimé qu'une victoire de l'extrême droite aux européennes le 9 juin relèverait d'une "responsabilité collective".

"La voix de la France en Europe c’est au cœur de notre diplomatie, de notre politique. Comme chacun de mes prédécesseurs, je suis légitime à aussi, en tant que président, dire un mot de ce qu'il s’y passe, de ce qui s’y joue", a-t-il déclaré à des journalistes en marge d'un déplacement à Strasbourg.

"C’était une parole de président de la République hier (..) Il ne faut pas être hypocrite sur le sujet", a-t-il affirmé. "Il faut assumer la politique qu'on a conduite, le rôle que la France a mené ces dernières années et le fait que j’ai mis l’Europe au cœur aussi du projet".

L'opposition l'accuse d'avoir tenu un discours électoraliste et demande qu'il soit pris en compte dans le temps de parole de la tête de liste du camp présidentiel, Valérie Hayer.

"Les temps de campagne, si je devais participer à certains d’entre eux -  je n'ai pas encore décidé -  je le ferai à ce moment-là à part, comme je l’avais fait il y a cinq ans", a ajouté Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a par ailleurs semblé écarter toute incidence politique directe en France en cas de victoire de la liste du Rassemblement national le 9 juin.

"C'est une élection européenne", a-t-il pointé. A la question de savoir si une arrivée en tête de la liste RN emmenée par Jordan Bardella serait une forme de désaveu, il a répondu : "Bien sûr. Surtout ça représenterait un responsabilité collective".

Jordan Bardella, en tête d'une quinzaine de points dans les intentions de vote devant Valérie Hayer, a annoncé qu'il réclamerait une dissolution de l'Assemblée nationale s'il l'emporte le 9 juin.

"On voit bien toute cette stratégie, d'ailleurs des extrêmes, qui consiste à nationaliser le débat (...) Au moins parlons d’Europe quand on parle des élections européennes parce que c’est ça dont il s’agit", a relevé Emmanuel Macron.