Contre l'extrême droite et pour l'Ukraine: la majorité souligne le «besoin d'Europe»

Valérie Hayer, députée française au Parlement européen et tête de liste candidate du groupe Renaissance pour les prochaines élections européennes de 2024, arrive pour un hommage à la politicienne et écrivaine française Simone Veil, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes au Panthéon, à Paris, le 8 mars 2024. (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP)
Valérie Hayer, députée française au Parlement européen et tête de liste candidate du groupe Renaissance pour les prochaines élections européennes de 2024, arrive pour un hommage à la politicienne et écrivaine française Simone Veil, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes au Panthéon, à Paris, le 8 mars 2024. (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP)
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Publié le Samedi 09 mars 2024

Contre l'extrême droite et pour l'Ukraine: la majorité souligne le «besoin d'Europe»

  • L'enjeu est de taille pour la liste du camp de Macron et de ses trois partis Renaissance, Horizons et MoDem, distancée de 10 points dans les intentions de vote par celle du président du RN
  • L'exécutif ne cesse d'attaquer depuis plusieurs semaines le RN sur sa mansuétude voire sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine

LILLE: Drapeaux européens et gouvernement quasi au complet auprès de sa candidate Valérie Hayer, la majorité lance samedi à Lille sa campagne des élections européennes en ciblant l'extrême droite et son positionnement dans le conflit en Ukraine.

L'enjeu est de taille pour la liste du camp d'Emmanuel Macron et de ses trois partis Renaissance, Horizons et MoDem, distancée de 10 points dans les intentions de vote par celle du président du Rassemblement national Jordan Bardella.

"Ça paraît compliqué qu'on les double mais il faut qu’on réduise l'écart", confie un cadre de la majorité. Pour le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, il n'y a aucune "fatalité" concernant le résultat qui, en 2019, avait dépassé à l'arrivée les sondages initiaux.

La tête de liste RN, qui a tenu son premier meeting dimanche à Marseille, avait axé son discours sur l'immigration en s'en prenant à Emmanuel Macron, accusé d'être le "grand effaceur" de la France en Europe.

L'eurodéputée Valérie Hayer, inconnue des Français et désignée tardivement, devrait souligner le "besoin d'Europe", slogan officiel de la campagne, après la crise sanitaire du Covid et la guerre en Ukraine, en interrogeant le soutien de ses opposants à ce pays envahi par la Russie.

«Protection»

"C'est l'avenir de l'Europe qui se joue (avec) la progression de ceux dont le projet est de démanteler l'Union européenne et donc d'affaiblir la protection des Français", a souligné vendredi soir sur France 5 le Premier ministre Gabriel Attal, qui s'exprimera juste avant la candidate.

L'exécutif ne cesse d'attaquer depuis plusieurs semaines le RN sur sa mansuétude voire sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine. "Le RN est dans un esprit de capitulation et de soumission", cingle le député et directeur de campagne Pieyre-Alexandre Anglade.

M. Macron, qui compte s'investir ultérieurement dans la campagne, a appelé ses ministres à se "battre pied à pied" et à se mobiliser contre le RN, affirmant qu'il ne fallait poser "aucune limite" dans le soutien de la France à l'Ukraine, après avoir évoqué l'hypothèse d'un envoi de soldats dans ce pays.

Des propos jugés "irresponsables" par les oppositions qui devraient donner de la voix lors des débats, suivis d'un vote, sur ce conflit organisés mardi à l'Assemblée nationale et mercredi au Sénat, manière pour l'exécutif de faire tomber les masques de ses adversaires à l'approche du scrutin.

La stratégie interroge certains alliés: cibler le RN peut "les mettre en valeur", note un député MoDem, qui n'est pas non plus enclin à faire de l'Ukraine "un enjeu de campagne".

Socle

Outre le RN, Valérie Hayer aura à cœur de rallier les électeurs du centre gauche, ceux de la macronie originelle, qui pourraient être attirés par la liste du Parti socialiste menée par Raphaël Glucksmann après le virage à droite du gouvernement sur l'immigration.

Le candidat du PS crédité de 10% des intentions de vote "n'existe pas", tranche un ministre de premier plan, quand Mme Hayer l'accuse d'être "inféodé au PS", lui-même "sous la coupe" de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise.

"L'enjeu, c'est de ne pas perdre notre socle qui s'érode sur sa gauche", explique l'eurodéputé Renaissance issu des Verts Pascal Canfin, qui veut être "à l'offensive" sur le Pacte vert européen. "On n'a pas le Green deal honteux".

Mais après la mobilisation sur l'Ukraine et l'Europe, "qui nous unit tous" dans la majorité, selon Pascal Canfin, le prochain thème de campagne sera l'agriculture, autre ligne de fracture avec le RN et dossier sur lequel Mme Hayer, fille d'agriculteurs, pourra faire jouer sa fibre rurale.

La candidate pourrait s'en prendre aussi à LFI que le chef de file des députés Renaissance, Sylvain Maillard, accuse de courtiser "l'électorat antisémite" à travers la candidature aux Européennes de la militante franco-palestinienne Rima Hassan, attaquée pour des déclarations sur le conflit Israël-Hamas.

Valérie Hayer "a une grande maîtrise des sujets", loue une députée Renaissance, qui compte toutefois sur M. Macron et M. Attal pour "bien l'embarquer" dans le train de la campagne et pallier son défaut de notoriété.

"Nous avons besoin d’une personne puissante (au Parlement européen) et pas d’une personne absente", souligne la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, dans une allusion à Jordan Bardella accusé de peu siéger à Strasbourg.

Les alliés François Bayrou pour le MoDem et Edouard Philippe pour Horizons prendront également la parole, ainsi que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, élu du département, sur fond de batailles à venir pour la présidentielle.

Dans les couloirs du Grand Palais de Lille, où les organisateurs espèrent entre 3.000 et 4.000 personnes, il sera aussi question de la composition de la liste, qui n'est pas terminée et suscite encore des débats.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.