Aux Etats-Unis, les bureaux vidés par le télétravail menacent des banques de faillite

Un immeuble de bureaux vide près de Tysons Corner à Fairfax, en Virginie, le 6 mars 2024. (Photo, AFP)
Un immeuble de bureaux vide près de Tysons Corner à Fairfax, en Virginie, le 6 mars 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Aux Etats-Unis, les bureaux vidés par le télétravail menacent des banques de faillite

  • Les bureaux  aux Etats-Unis voient passer moitié moins de personnes qu'avant la pandémie
  • Cette désertion a fait perdre au secteur des bureaux un tiers de sa valeur

WASHINGTON: Des immeubles de bureaux restent à moitié vides aux Etats-Unis, la faute au télétravail plébiscité depuis la pandémie. Leur valeur a chuté et pourtant les propriétaires vont devoir refinancer les prêts, malgré les taux élevés: ce cocktail explosif, par ricochet, menace certaines petites banques.

"Il y aura des faillites bancaires, mais ce ne seront pas les grandes banques, (...) plutôt les petites et moyennes", a averti le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, jeudi devant une commission du Sénat.

San Francisco, Washington, New York, ...: les bureaux  aux Etats-Unis voient passer moitié moins de personnes qu'avant la pandémie. Car de nombreux cols blancs rechignent à refaire leurs longs trajets quotidiens depuis qu'ils se sont habitués à travailler de chez eux pendant la crise de la Covid.

Le taux de vacance, qui était de 9,5% en 2019, a grimpé à 13,5% en 2023, et pourrait aller jusqu'à 16,6% fin 2025, selon l'agence Fitch.

"Dans de nombreuses villes, le quartier de bureaux du centre-ville est sous-peuplé", avec "des bâtiments vides", et "tous les commerces qui servaient les milliers de personnes qui travaillent dans ces immeubles sont également sous pression", a souligné Jerome Powell.

206 milliards à refinancer

Cette désertion a fait perdre au secteur des bureaux un tiers de sa valeur.

Or, 2024 est une année à risque: un quart des prêts souscrits par les propriétaires pour acquérir ces biens immobiliers arrive à échéance, selon les chiffres de l'Association des établissements de crédit immobilier (MBA).

Soit 206 milliards de dollars à refinancer. Au moment où les taux sont au plus haut depuis 20 ans.

"Les prêts devront être refinancés dans un environnement caractérisé par des taux d'intérêt plus élevés, des valorisations plus faibles et des taux d'inoccupation en hausse", avait détaillé la secrétaire au Trésor Janet Yellen.

Aux Etats-Unis en effet, les emprunts commerciaux doivent être renégociés tous les trois à cinq ans.

Le risque: une "réaction en chaîne", puisque les banques "risquent de voir leur emprunteur faire défaut, et de ce fait, se retrouver avec des tensions sur leurs capitaux", a expliqué à l'AFP Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon.

La principale conseillère économique de Joe Biden, Lael Brainard, anticipe des "tensions", mais pas d'"implications plus larges pour le système financier", a-t-elle dit récemment à des journalistes.

Les "immeubles de bureaux où les taux d'inoccupation sont élevés en raison de changements dans les modes de travail" sont "une catégorie restreinte au sein de l'immobilier commercial", avait-elle ainsi souligné.

Néanmoins, si les grands établissements ont les épaules pour absorber ces pertes, "pour des petites banques, c'est énorme", note encore Gregory Daco.

Fonds de retraite ou assurances, entre autres, sont aussi concernés, dès lors qu'ils possèdent des immeubles commerciaux dans leurs portefeuilles. Ils sont même encore plus vulnérables, car non soumis aux mêmes exigences de règlementation que les banques.

Effet domino

Jerome Powell a ainsi précisé que la Fed travaille avec les établissements à risque: "nous avons identifié les banques qui ont de fortes concentrations dans l'immobilier commercial, en particulier les bureaux et les commerces de détail, (...) et nous dialoguons avec eux".

"Si les propriétés sont vendues à un prix inférieur (...), cela pourrait déclencher un effet domino, obligeant les banques à réévaluer les pertes potentielles auxquelles elles sont exposées", et les provisions "nécessaires pour les couvrir", explique ainsi Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics.

C'est l'une des faiblesses qui a poussé cette semaine la New York Community Bancorp (NYCB) à changer de direction et obtenir plus d'un milliard de dollars de capitaux frais pour repartir d'un bon pied.

Les difficultés de cet établissement sont plus larges que sa seule exposition à ces prêts, mais elle avait annoncé en janvier une provision de 185 millions de dollars pour compenser les impayés ou retards de son portefeuille de prêts immobiliers, entre autres pour les immeubles de bureaux.

Et à plus long terme, "si nous ne voyons pas davantage de personnes retourner au bureau, cela deviendra un problème", avait alerté Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed.

 


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com