Somalie: fin de l'attaque d'un hôtel par les shebab, les assaillants tués

Des véhicules militaires somaliens sont aperçus dans une rue près d'un hôtel à Mogadiscio, le 15 mars 2024. (AFP)
Des véhicules militaires somaliens sont aperçus dans une rue près d'un hôtel à Mogadiscio, le 15 mars 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 15 mars 2024

Somalie: fin de l'attaque d'un hôtel par les shebab, les assaillants tués

  • L'attaque, revendiquée par le groupe islamiste affilié à Al-Qaïda, a commencé jeudi quand des hommes armés ont pris d'assaut l'hôtel SYL dans un déluge de balles
  • Des témoins avaient dit avoir entendu les assaillants tirer sans discernement

MOGADISCIO: L'attaque d'un hôtel jeudi soir par les islamistes radicaux shebab dans la capitale somalienne Mogadiscio est terminée, a annoncé vendredi la police, précisant que "tous les assaillants ont été tués".

Aucun bilan de l'assaut n'a été donné dans l'immédiat.

"Tous les terroristes armés ont été tués et la situation est revenue à la normale, les forces de sécurité procèdent à des contrôles et à des enquêtes", a déclaré à l'AFP Abdirahim Yusuf, un officier de police.

Il s'exprimait près de 13 heures après que les shebab ont lancé l'assaut contre l'hôtel SYL, situé à proximité de l'enceinte ultra-sécurisée de la Villa Somalia, un complexe fortifié abritant la présidence somalienne et les bureaux du Premier ministre.

L'attaque, revendiquée par le groupe islamiste affilié à Al-Qaïda, a commencé jeudi vers 21H45 (18H45 GMT) quand des hommes armés ont pris d'assaut l'hôtel SYL dans un déluge de balles.

"Plusieurs hommes armés sont entrés de force dans le bâtiment après avoir détruit le mur d'enceinte à l'explosif", avait indiqué à l'AFP peu de temps après le début de l'attaque un officier de sécurité, Ahmed Dahir.

Des témoins avaient dit avoir entendu les assaillants tirer sans discernement. Des coups de feu sporadiques et des explosions ont été entendues pendant plusieurs heures.

"Je ne sais pas s'il y a des victimes, mais il y avait beaucoup de monde à l'intérieur quand l'attaque a commencé", avait déclaré Hassan Nur, qui a pu s'échapper en escaladant un mur.

«Attaque très importante»

"Il s'agit d'une attaque très importante qui rompt l'impression de calme qui s'était développée à Mogadiscio ces derniers mois à la suite de certaines réformes sécuritaires", souligne à l'AFP Omar Mahmood, chercheur à l'International Crisis Group.

Cette attaque durant le ramadan "constitue également un signal des shebab: malgré les nombreux efforts annoncés par le gouvernement pour les affaiblir, le groupe reste actif et résilient, et est même capable de frapper le gouvernement près de chez lui", poursuit M. Mahmood.

L'hôtel avait déjà été visé à plusieurs reprises depuis 2015 par les shebab. Lors de la dernière attaque en date, en décembre 2019, cinq personnes, trois civils et deux membres des forces de sécurité, avaient été tuées.

Les shebab combattent depuis plus de 16 ans le gouvernement fédéral somalien, soutenu par la communauté internationale.

Ces rebelles liés à Al-Qaïda contrôlaient la capitale jusqu'en 2011, date à laquelle ils en ont été chassés par les troupes de l'Union africaine. Mais les shebab restent implantés dans de vastes zones rurales du centre et du sud du pays, d'où ils mènent régulièrement des attentats contre des cibles sécuritaires, politiques et civiles.

Ils sont considérés comme un groupe terroriste par Washington depuis 2008.

Le gouvernement du président Hassan Cheikh Mohamoud a lancé en août 2023 une vaste offensive, appuyée par l'armée américaine et la force de l'Union africaine présente dans le pays (Atmis), qui, après avoir permis la reconquête de territoires dans le centre de la Somalie, est actuellement à l'arrêt.

Jeudi, le président somalien a tenu une "réunion stratégique" avec des responsables de la défense pour planifier la reconquête des territoires perdus, a rapporté l'agence de presse nationale Sonna.

"Le président a salué les vaillants efforts des forces somaliennes et souligné la détermination intacte du gouvernement à éradiquer le terrorisme", selon Sonna.

En janvier, les shebab ont pris un certain nombre d'otages après avoir capturé un hélicoptère de l'ONU qui avait été contraint à un atterrissage d'urgence dans le centre du pays.

Représailles 

En août 2020, les shebab avaient lancé une attaque d'envergure contre l'Elite, un autre hôtel de la plage du Lido, tuant dix civils et un policier. Il avait fallu quatre heures aux forces de sécurité pour reprendre le contrôle de l'établissement.

En juin 2023, six civils et trois policiers avaient été tués dans l'attaque d'un hôtel de Mogadiscio par un commando de shebab.

Les shebab, qui réclament l'instauration de la loi islamique, ont été chassés des principales villes du pays en 2011-2012, mais restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.

Ils continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires dans le pays de la Corne de l'Afrique de 17 millions d'habitants.

Le 26 mai, les shebab ont attaqué une base tenue par des soldats ougandais de la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) dans le sud du pays, tuant au moins 54 soldats.

Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333, l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays également touché par une sécheresse historique.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.