La popularité d'Attal et de Macron en baisse

La quasi-totalité des personnes interrogées pour ce sondage l'ont cependant été avant l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron jeudi dernier pour préciser sa position sur l'Ukraine. (Photo, AFP)
La quasi-totalité des personnes interrogées pour ce sondage l'ont cependant été avant l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron jeudi dernier pour préciser sa position sur l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 17 mars 2024

La popularité d'Attal et de Macron en baisse

  • Selon une enquête Ifop pour le JDD, réalisée du 6 au 14 mars, 55% des Français sont mécontents du Premier ministre
  • « Le mécontentement très vif à l'égard du président se concentre principalement sur l'Ukraine et la question de l'envoi de troupes» occidentales au sol

PARIS: La popularité de Gabriel Attal enregistre une baisse, deux mois après sa nomination à Matignon, mais reste cependant nettement au-dessus de celle du président Emmanuel Macron, selon deux baromètres mensuels publiés dimanche.

Selon une enquête Ifop pour le JDD, réalisée du 6 au 14 mars, 55% des Français sont mécontents du Premier ministre, contre 52% en février et 45% sont satisfaits (48% le mois précédent).

De son côté, Emmanuel Macron satisfait 28% des Français (29% en février) et en mécontente 72% (71% en février).

A noter que les "très mécontents" augmentent de quatre points.

"Le mécontentement très vif à l'égard du président se concentre principalement sur l'Ukraine et la question de l'envoi de troupes" occidentales au sol, a expliqué à l'AFP Frédéric Dabi, directeur de l'Ifop.

Il a précisé que "ce n'était pas arrivé dans ce baromètre, s'agissant d'une question internationale, depuis septembre 2013", lorsque François Hollande envisageait d'intervenir en Syrie. Il avait à l'époque enregistré une baisse de popularité de 10 points.

La quasi-totalité des personnes interrogées pour ce sondage l'ont cependant été avant l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron jeudi dernier pour préciser sa position sur l'Ukraine.

Selon une autre enquête Ipsos pour La Tribune dimanche, réalisée du 13 au 15 mars, le président enregistre également une baisse de popularité. En hausse de deux points par rapport à février, 67% des Français ont une opinion défavorable d'Emmanuel Macron, contre 29% une opinion favorable (30% en février).

Une baisse est également observée chez le Premier ministre. La moitié des Français disent avoir une opinion défavorable (45% en février) et 38% une opinion favorable (40% en février).

Selon cette même étude, Edouard Philippe reste à la première place des présidentiables de 2027, avec 36% de personnes satisfaites (+1 point par rapport à février) devant Marine Le Pen (34%, +2 points), Jordan Bardella (33%, +2 points) et Gabriel Attal (31%, + 1point).

Première personnalité de gauche, Jean-Luc Mélenchon est nettement distancé, à 18% (+3 points) devant François Ruffin (17%, +2 points) et Bernard Cazeneuve (17%, +3 points).

Ifop: Enquête menée auprès d'un échantillon de 2.017 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire autoadministré en ligne du 6 au 14 mars.

Ipsos: Enquête menée auprès de 1.000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, du 13 au 15 mars, interrogée par internet selon la méthode des quotas.

 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.