La Russie revendique une nouvelle avancée face à une Ukraine en manque d'armes

Le président russe et candidat à la présidentielle Vladimir Poutine lors d'un rassemblement (Photo, AFP).
Le président russe et candidat à la présidentielle Vladimir Poutine lors d'un rassemblement (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 19 mars 2024

La Russie revendique une nouvelle avancée face à une Ukraine en manque d'armes

  • Le président russe Vladimir Poutine fraîchement réélu martèle l'unité des Russes derrière son assaut contre sa voisine
  • En Ukraine, l'armée russe avance lentement dans le Donbass

MOSCOU: La Russie a revendiqué mardi la prise d'un nouveau village dans l'Est de l'Ukraine, nouvelle avancée face à une armée ukrainienne en manque d'hommes et de munitions du fait de l'essoufflement de l'aide occidentale.

Le président russe Vladimir Poutine, qui fraîchement réélu martèle l'unité des Russes derrière son assaut contre sa voisine, a lui ordonné à ses services de sécurité de "punir" les combattants anti-Kremlin qui multiplient depuis une semaine les attaques en territoire russe.

Ces offensives transfrontalières visaient notamment à perturber la présidentielle russe, qui a abouti à la réélection du président russe, alors que l'opposition a été éradiquée par la répression.

En Ukraine, l'armée russe avance lentement dans le Donbass (est). Les forces russes "ont libéré la localité d'Orlivka", a revendiqué le ministère de la Défense mardi, précisant avoir également "amélioré" ses positions dans la zone.

Celle-ci est située au nord-ouest de la ville d'Avdiïvka, conquise par Moscou en février, une victoire au prix de lourdes destructions mais qui a mis en évidence les difficultés de Kiev.

Fin février, en abandonnant le village voisin de Lastotchkyné, les forces ukrainiennes avaient pourtant indiqué qu'elles allaient se retrancher derrière de nouvelles lignes de défense à Orlivka afin de contenir l'avancée russe.

«Importance critique»

L'armée de Moscou, malgré des pertes importantes, conquiert peu à peu du territoire, en particulier dans la zone d'Avdiïvka et celle, plus au nord, de Tchassiv Iar, une ville clé où l'armée ukrainienne s'est repliée après la chute en mai 2023 de Bakhmout.

L'Ukraine, dont l'armée est sortie très affaiblie de sa contre-offensive ratée de l'été 2023, répète avoir un besoin urgent d'armes et de munitions face aux multiples assauts russes. Elle assure qu'avec assez d'obus, elle pourrait les contenir.

Mais la classe politique américaine se déchire depuis des mois quant au soutien à apporter à Kiev, les républicains de Donald Trump bloquant l'aide que le président démocrate Joe Biden cherche à faire approuver.

Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jugé d'"une importance critique" une décision "rapide" en faveur de cette enveloppe de 60 milliards de dollars.

Mardi, il a réclamé de nouveau des moyens de défense antiaérienne pour contrer les centaines de drones, missiles et bombes aériennes que la Russie largue chaque mois sur l'Ukraine, relevant que ces systèmes sont faits "pour sauver des vies, pas prendre la poussière dans un entrepôt".

Les États-Unis ont tenté de rassurer, par la voix de leur secrétaire à la Défense Lloyd Austin, promettant mardi qu'ils "ne laisseront pas l'Ukraine échouer".

Parallèlement, l'Europe a pris du retard dans ses propres livraisons, ses capacités industrielles restant limitées.

L'Ukraine est aussi confrontée au problème du recrutement de nouveaux soldats dans ce contexte militaire difficile.

Le Kremlin est, au contraire, passé à une économie de guerre, en dédiant une grande part de son budget et de son industrie à la production militaire.

Moscou assure aussi que, tous les mois, des dizaines de milliers d'hommes signent des contrats pour rejoindre l'armée, lui permettant de regarnir ses rangs après ses lourdes pertes.

«Ordures»

Mais la Russie est loin d'une percée et est confrontée à une recrudescence des attaques sur son sol.

Des unités militaires se disant composées de Russes anti-Poutine ont multiplié ces derniers jours les assauts terrestres et aériens, faisant 16 morts et près d'une centaine de blessés en une semaine dans la région de Belgorod, selon les autorités.

Par sécurité, celles-ci ont annoncé mardi l'évacuation d'"environ 9.000" enfants.

Un représentant de ces combattants, répondant à l'alias Fortouna, a indiqué à la télévision ukrainienne que "l'un de (leurs) objectifs militaires est de forcer le transfert des troupes (russes) du front vers la frontière pour la défendre".

Face aux responsables du puissant FSB, les services russes de sécurité qui contrôlent également les frontières du pays, Vladimir Poutine a ordonné de "punir" ces assaillants, les qualifiant d'"ordures" et de "traîtres".

"Nous les punirons de manière imprescriptible, où qu'ils soient", a-t-il lâché.

La Russie a par ailleurs présenté mardi un nouveau commandant de sa flotte, l'amiral Alexandre Moïsseïev, après avoir subi de multiples attaques de drones maritimes et de missiles ukrainiens qui ont coulé ou endommagé plusieurs de ses navires en mer Noire.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.