Réélu président, Poutine promet une Russie qui ne se laissera pas «  intimider  »

Le maître du Kremlin, au pouvoir depuis près d'un quart de siècle, a récolté plus de 87% des suffrages après dépouillement de plus de 99% des bureaux de vote, selon l'agence officielle russe Ria Novosti. (AFP).
Le maître du Kremlin, au pouvoir depuis près d'un quart de siècle, a récolté plus de 87% des suffrages après dépouillement de plus de 99% des bureaux de vote, selon l'agence officielle russe Ria Novosti. (AFP).
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Publié le Lundi 18 mars 2024

Réélu président, Poutine promet une Russie qui ne se laissera pas «  intimider  »

  • Vladimir Poutine, réélu pour six années supplémentaires au Kremlin selon des résultats quasi-complets d'une présidentielle sans opposition, a dressé le portrait d'une Russie "consolidée"
  • S'adressant aux Russes en fin de soirée, M. Poutine a remercié ceux qui sont allés voter et qui ont permis de créer les conditions d'une "consolidation politique interne"

MOSCOU: Vladimir Poutine, réélu pour six années supplémentaires au Kremlin selon des résultats quasi-complets d'une présidentielle sans opposition, a dressé le portrait d'une Russie "consolidée" par sa victoire et qui ne se laissera pas "intimider" par ses adversaires.

Le maître du Kremlin, au pouvoir depuis près d'un quart de siècle, a récolté plus de 87% des suffrages après dépouillement de plus de 99% des bureaux de vote, selon l'agence officielle russe Ria Novosti, citant la commission électorale. Il s'agit de son meilleur résultat, à l'issue d'un scrutin d'où l'opposition a été écartée.

S'adressant aux Russes en fin de soirée, M. Poutine a remercié ceux qui sont allés voter et qui ont permis de créer les conditions d'une "consolidation politique interne", deux ans après le début de l'assaut contre l'Ukraine et de l'adoption de sanctions sans précédent par les Occidentaux.

"Je tiens à vous remercier tous, ainsi que tous les citoyens du pays, pour votre soutien et votre confiance", a-t-il lancé devant son équipe de campagne, avant de promettre que la Russie tiendra tête à tous ses adversaires.

"Peu importe qui veut nous intimider ou à quel point, peu importe qui veut nous écraser ou à quel point, notre volonté ou notre conscience. Personne n'a jamais réussi à faire quelque chose de semblable dans l'histoire. Cela n'a pas fonctionné aujourd'hui et ne fonctionnera pas à l'avenir", a lancé le président, âgé de 71 ans.

Ce scrutin de trois jours, de vendredi à dimanche, a été marqué par des bombardements ukrainiens meurtriers et des incursions de combattants armés se disant être des Russes pro-Ukraine dans des régions russes frontalières, ainsi que par des actions de protestation dans les bureaux de vote.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que M. Poutine était un homme "ivre de pouvoir" voulant "régner éternellement" et le chef de la diplomatie britannique David Cameron a déploré l'absence d'élections "libres et équitables" en Russie. Les Etats-Unis ont critiqué la tenue du scrutin dans les territoires ukrainiens occupés par Moscou.

Les dirigeants du Venezuela, du Nicaragua, de Cuba et de Bolivie ont de leur côté félicité M. Poutine pour sa réélection.

« J'ai écrit Navalny »

Vladimir Poutine, qui pourra se représenter après ce nouveau mandat pour se maintenir potentiellement au pouvoir jusqu'en 2036, a lui salué dans son discours les soldats combattant en Ukraine, qui "risquent leur vie" pour "protéger les territoires historiques de la Russie".

Il a estimé que les forces russes, à l'offensive depuis la prise d'Avdiïvka mi-février face à une armée ukrainienne en manque d'hommes et de munitions, avaient "entièrement l'initiative" sur le front.

En Russie, les autorités n'ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir: les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d'Alexeï Navalny dans une prison de l'Arctique en février.

Vladimir Poutine a assuré lundi que le décès de son principal détracteur était un "événement triste" et qu'il avait été favorable à l'idée de l'échanger avec les Occidentaux. "Il n'y avait qu'une condition: que nous l'échangions pour qu'il ne revienne pas", a-t-il lancé.

Pour cette présidentielle, la veuve du détracteur numéro un de Vladimir Poutine, Ioulia Navalnaïa, avait appelé ses partisans à se montrer en nombre en allant tous voter au même moment, à midi dimanche, contre le maître du Kremlin.

Elle-même a voté après plusieurs heures d'attente dans une foule immense à l'ambassade de Russie à Berlin.

"J'ai écrit (sur le bulletin de vote) le nom +Navalny+ parce qu'il n'est pas possible (...) qu'un mois avant les élections, le principal opposant à Poutine, déjà emprisonné, soit tué", a-t-elle déclaré à la presse après avoir voté.

Frappes et incursions

Devant de nombreuses autres ambassades russes, des foules importantes sont allées voter à midi à travers le monde, des dizaines de milliers de Russes s'étant exilés depuis le début de l'assaut contre l'Ukraine à cause de la répression et de la peur d'être mobilisés dans l'armée.

L'équipe d'Alexeï Navalny a déclaré que le score obtenu par Vladimir Poutine à la présidentielle russe n'avait "pas de lien avec la réalité".

Par endroits à Moscou, comme à Saint-Pétersbourg, des queues importantes se sont formées à l'heure dite. Mais devant d'autres bureaux de vote, l'affluence ne semblait pas particulièrement élevée.

Dans le quartier moscovite de Marino, devant le bureau où Alexeï Navalny votait naguère, quelques dizaines de personnes ont répondu à l'appel.

"J'ai pu rencontrer quelques personnes, leur parler, et j'ai senti qu'ils pensaient la même chose que moi. Je ne suis pas seule", explique Olga, 52 ans, avant de partir avec son fils se recueillir sur la tombe de l'opposant, inhumé dans le quartier.

Dans le cimetière, des dizaines de personnes ont défilé, déposant des fleurs fraîches sur la sépulture ainsi que des bulletins sur lesquels avait été ajouté le nom de Navalny.

Dans l'ensemble, la mobilisation de l'opposition s'est déroulée dans le calme mais l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi de la répression, a fait état d'au moins 85 interpellations en Russie pour diverses formes d'actions de protestation électorales.

Vladimir Poutine a de son côté assuré que les actions de l'opposition n'avaient eu "aucun effet" sur le scrutin, tout en menaçant de poursuites pénales ceux qui ont gâché leur bulletin de vote.

Les hostilités en Ukraine se sont aussi invitées dans le scrutin.

La semaine électorale a été marquée par des frappes aériennes meurtrières et des tentatives d'incursion terrestre à partir de l'Ukraine sur le territoire russe, répliques aux bombardements et assauts quotidiens de la Russie contre sa voisine depuis plus de deux ans.

Dimanche matin, une adolescente de 16 ans a été tuée dans une attaque aérienne sur la ville de Belgorod, proche de la frontière et très souvent prise pour cible. Dans l'après-midi, une autre personne est morte et 19 ont été blessées dans cette même région.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.