Campagne de vaccination anti-Covid: les Marocains s’impatientent

Alors que le vaccin de Sinopharm était censé être administré lors de la première phase de la campagne de vaccination, on nous confie qu’il sera remplacé, dans un premier temps, par le vaccin d’AstraZeneca (Photo, AFP)
Alors que le vaccin de Sinopharm était censé être administré lors de la première phase de la campagne de vaccination, on nous confie qu’il sera remplacé, dans un premier temps, par le vaccin d’AstraZeneca (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 janvier 2021

Campagne de vaccination anti-Covid: les Marocains s’impatientent

  • Où est le vaccin? C’est la question que se posent les Marocains ces derniers jours
  • Les autorités sanitaires, pas plus que le gouvernement marocain, ne daignent apporter le moindre élément de réponse pour rassurer la population

CASABLANCA: Mais où est le vaccin? C’est la question que se posent les Marocains ces derniers jours. Le pays, l’un des premiers au monde à avoir annoncé, en grande pompe, au début du mois de novembre, le lancement imminent d’une vaste campagne de vaccination, tarde encore à vacciner sa population. Pourquoi un tel retard? Les lots de vaccin commandés n’auraient-ils pas encore été livrés? S’agit-il d’un problème d’organisation et de logistique? Si les Marocains s’impatientent, les médias restent sur leur faim. Les autorités sanitaires, pas plus que le gouvernement marocain, ne daignent apporter le moindre élément de réponse pour rassurer la population. 

Le silence laisse place à des rumeurs 

Et pourtant, le Maroc aurait tout verrouillé afin de faire de cette campagne de vaccination une réussite. Au mois de septembre 2020, le pays avait signé deux accords avec le laboratoire chinois Sinopharm et le britannique AstraZeneca pour une livraison de 65 millions de doses de vaccins. Cette dernière devait avoir lieu avant la fin de l’année 2020, l’objectif étant de vacciner vingt-cinq millions de Marocains de plus de 18 ans. Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, avait alors annoncé que la campagne de vaccination aurait lieu pendant le mois de décembre. Il a précisé par la suite qu’elle se déroulerait à partir de la mi-décembre.  

Vingt jours plus tard, le silence laisse place à des rumeurs. Certains parlent d’un simple retard administratif: la commission marocaine d’enregistrement des médicaments n’aurait pas encore approuvé les vaccins d’AstraZeneca et de Sinopharm. L’autorisation de mise sur le marché marquera le début de la campagne de vaccination. Ces deux vaccins ont pourtant reçu l’approbation des autorités sanitaires de leurs pays respectifs, le 30 décembre pour le britannique AstraZeneca, et le lendemain pour le chinois Sinopharm. 

Sinopharm remplacé par AstraZeneca lors de première phase? 

Alors que le vaccin de Sinopharm était censé être administré lors de la première phase de la campagne de vaccination, on nous confie qu’il sera remplacé, dans un premier temps, par le vaccin d’AstraZeneca. La commission d’enregistrement des médicaments se pencherait en effet, en priorité, sur l’autorisation de ce vaccin. Le Maroc aurait-il des réserves au sujet du vaccin de Sinopharm, efficace à 79%, contre 94% pour celui d’AstraZeneca? Ou le Royaume aurait-il été lâché par Pékin, qui a initié une véritable diplomatie du vaccin ces derniers jours? «Des pays qui n’ont pas signé d’accord avec les Chinois et qui n’ont pas participé aux essais cliniques, contrairement au Maroc, ont déjà reçu leur premier lot de vaccins Sinopharm et ils ont débuté la vaccination de leur population. Les Chinois n’auraient-ils pas respecté leurs engagements vis-à-vis du Maroc? Le Maroc aurait-il perdu la bataille diplomatique du vaccin? On doit nous dire ce qu’il en est», exige une source proche du dossier. 

Deux simulations, concluantes selon les autorités 

Outre cette diplomatie du vaccin, la logistique pose un énorme défi au Maroc. Plusieurs voix se sont élevées pour mettre en doute la capacité du pays à réussir cette campagne, qui durera trois mois. Qu’il s’agisse de la distribution, du stockage ou des moyens humains nécessaires pour vacciner les vingt-cinq millions de Marocains, plusieurs observateurs contestent notamment les simulations effectuées à la fin de décembre par les autorités. En effet, le ministère de la Santé et celui de l’Intérieur ont opéré deux simulations relatives à la logistique, au stockage et au transport du vaccin, ainsi qu’à l’organisation des sites de vaccination (près de 2 800 au niveau national). Ces simulations ont été concluantes, affirment de leur côté les autorités marocaines. 

Quoi qu’il en soit, ces effets d’annonce n’ont pas rassuré les millions de personnes qui, dans le Royaume, attendent impatiemment le début de la campagne de vaccination. Les Marocains ont été touchés de plein fouet par la crise sanitaire; ils attendent comme un salut cette vaccination qui tarde à voir le jour. 


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com