Algérie: Loi de finances 2021, rationalisation des dépenses et élargissement de l’assiette fiscale

Pour atténuer l’ampleur du déficit budgétaire, l’État algérien mise sur la rationalisation des dépenses publiques dans certains secteurs, mais en soutient d’autres pour encourager la relance de la production nationale (Photo fournie)
Pour atténuer l’ampleur du déficit budgétaire, l’État algérien mise sur la rationalisation des dépenses publiques dans certains secteurs, mais en soutient d’autres pour encourager la relance de la production nationale (Photo fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 06 janvier 2021

Algérie: Loi de finances 2021, rationalisation des dépenses et élargissement de l’assiette fiscale

  • La loi de finances 2021 introduit de nouvelles mesures législatives et fiscales dont l’objectif est d’améliorer le climat des investissements et de donner une impulsion aux exportations
  • «Sans l’accompagnement de l’État et la mise en œuvre de mesures incitatives clés, nous ne pourrons pas exister sur un marché régional et international très concurrentiel»

PARIS: Signée par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le 31 décembre, de retour au pays après deux mois d’hospitalisation en Allemagne, la loi de finance 2021 table sur une rationalisation des dépenses, l’élargissement de l’assiette fiscale et la promotion de l’entrepreneuriat dans un contexte budgétaire contraint. 

Publiée au dernier journal officiel no 83, la loi de finances 2021 introduit de nouvelles mesures législatives et fiscales dont l’objectif est d’améliorer le climat des investissements et de donner une impulsion aux exportations. 

Mais peut-on faire appliquer une politique de maîtrise budgétaire à l’heure du coronavirus? Selon les spécialistes, crise oblige, l’heure n’est pas à la rigueur, mais à la mise en place de mesures sanitaires et sociales protectrices de la population. Néanmoins, les incertitudes dues au contexte sanitaire n’imposeraient-elles pas, en même temps, une rationalisation des dépenses?  

Vers une accentuation du déséquilibre budgétaire? 

Économie au ralenti, baisse des recettes fiscales, dépréciation de la valeur du dinar algérien (de 20 % par rapport à l’euro au cours de l’année 2020), le contexte budgétaire est défavorable, et le déséquilibre budgétaire risque de se creuser davantage au cours de l’année 2021. En effet, avec une fiscalité ordinaire qui enregistre une baisse de l’ordre de 14,8 %, avec 3 048 milliards de dinars (1 dinar algérien = 0,0062 euro), contre 4 001 milliards en 2020, et une prévision de fiscalité pétrolière estimée à 1 850 milliards de dinars cette année, le budget de l’État est très serré. 

«En 2021, le solde global de la balance des paiements fera apparaître un déficit d’environ 21 milliards de dollars (1 dollar = 0,81 euro). La couverture de ce dernier va diminuer nos réserves de change qui passeront ainsi à la fin de 2021, soit un niveau inadéquat pour couvrir les besoins du pays en 2022», prévient l’expert algérien Abderrahmane Bessaha. Quant aux prévisions du Fonds monétaire international (FMI) concernant l’exercice 2021 pour l’Algérie, l’institution table sur un déficit de la balance des paiements de l’ordre de 16 % du PIB, soit près de 23 milliards de dollars. 

Rationalisation des dépenses et introduction de nouvelles taxes 

À l’instar de beaucoup de pays dans le monde, l’économie algérienne est frappée de plein fouet par les répercussions de la pandémie de Covid-19, une conjoncture qui ne permet pas de procéder à un tour de vis sur les dépenses publiques. Pour atténuer l’ampleur du déficit budgétaire, l’État algérien mise sur la rationalisation des dépenses publiques dans certains secteurs, mais en soutient d’autres pour encourager la relance de la production nationale. 

Pour pallier l’incertitude due au contexte sanitaire, la loi de finances 2021 prévoit une rationalisation des dépenses, notamment pour les filières budgétivores. Ainsi, de nouvelles taxes ont été introduites, dont celles qui concernent la vente des produits énergétiques aux établissements du tertiaire, aux industriels, et celles portant sur les produits carburants des véhicules et des camions à chaque sortie des frontières. De nouvelles fiscalisations sont aussi entrées en vigueur, comme une taxe sur les intérêts produits par les livrets d’épargne, le relèvement du droit de timbre pour les passeports et les permis de conduire ainsi que le relèvement de 15 % de l’impôt sur le revenu global (IRG) sur les revenus provenant de la location des locaux à usages commerciaux et professionnels. 

Encourager les jeunes entrepreneurs 

Malgré une situation financière contrainte, la loi de finances 2021 introduit de nouvelles mesures fiscales en faveur des jeunes entrepreneurs et des exportateurs. Les start-up et les incubateurs seront exonérés de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) ou encore de l’impôt sur le revenu pour une durée de deux ans. Quant aux équipements qui entrent dans ce cadre de programmes d’investissement, ils seront aussi exonérés de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), et soumis à 5 % de droits des douanes. 

Les sociétés par actions ordinaires, cotées en Bourse, bénéficieront, quant à elles, d’une réduction de l’IBS pendant cinq ans, à compter du 1er janvier 2021. De même, les opérations d’exportation de biens ou de services qui génèrent des entrées en devises, réalisées par des personnes physiques, seront aussi exonérées de façon permanente de l’IRG. 

Le 2 janvier, le ministre délégué chargé de la Microentreprise, Nassim Diafat, a indiqué que le gouvernement, pour promouvoir l’entrepreneuriat et les microentreprises, a accordé des mesures de révision des aides et des avantages, comme la révision des conditions d’accès au dispositif d’appui et de développement de l’entrepreneuriat à travers la suppression de la condition de chômage. «Le gouvernement est résolu à tirer pleinement profit du potentiel humain que représente notre jeunesse, à travers l’adoption d’une nouvelle démarche purement économique, basée sur la croissance, qui constitue une rupture avec l’approche purement sociale adoptée par le passé, notamment dans la création des microentreprises», a-t-il précisé lors d’un entretien accordé à l’Agence Presse Service. 

«Nous savons que les États les plus développés peinent à trouver l’équilibre», fait savoir à Arab News en français, une cheffe d’entreprise dans le secteur de l’habillement qui souhaite développer son activité à l’international. «Nous attendons des mesures incitatives pour faire valoir nos produits sur les marchés extérieurs. Sans accompagnement des institutions de l’État et la mise en œuvre de mesures incitatives clés – dont l’exonération ou la baisse de certaines taxes –, nous ne pourrons pas exister sur un marché régional et international très concurrentiel», ajoute-t-elle. 

Vers la maîtrise des importations?  

Pour attirer les investisseurs et contrôler son commerce extérieur, le gouvernement algérien a introduit, dans le cadre de la loi de finances 2021, de nouvelles dispositions douanières: le contrôle des importations via de nouvelles taxes sur l’immobilisation des conteneurs, l’autorisation d’importer des équipements de moins de trois ans, et le paiement à terme des importations. Quant aux matières et composants acquis sur le marché national, ils sont exemptés de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). 

Lors d’une intervention sur les ondes de la radio algérienne Chaîne 3, le ministre délégué chargé de la Prospective, Mohammed Chérif Benmihoub, souligne que le pays doit rejeter «le système d’une économie extravertie» qui consiste «à importer des produits finis et à exporter de la matière première». Il appelle à faire «du développement plutôt que de la comptabilité», car le pays ne devrait plus rester «braqué sur les réserves de change». 

Ainsi, Mohammed Chérif Benmihoub plaide pour une analyse profonde du tissu productif, notamment dans les secteurs considérés comme des leviers de croissance comme le secteur des mines, l’industrie pharmaceutique et les énergies renouvelables. Pour générer de la croissance et de la richesse, le ministre délégué appelle à encourager la création des entreprises de toutes tailles. Pour rappel, le ratio national – 26 entreprises pour 1 000 habitants – est l’un des plus faibles de la région. 

Perspectives pour 2021 

La loi de finances 2021 table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4 %, une croissance hors hydrocarbures de 2,4 % et un taux d’inflation de 4,5 %. Les revenus des exportations pétrolières devraient augmenter à 23,21 milliards de dollars en 2021 sur la base d’un prix référentiel du baril de pétrole de 40 dollars le baril. Quant aux estimations de la Banque mondiale (BM) publiées au cours du mois d’octobre 2020, elles indiquent que le PIB de l’Algérie devrait connaître un rebond de 3,8 % en 2021. 

Enfin, la loi de finances 2021 prévoit une augmentation de 10 % des dépenses budgétaires globales et une hausse de 11,8 % du budget de fonctionnement, comparativement à l’année 2020. Dans le cadre de la rationalisation, la loi de finances 2021 prévoit, en revanche, une baisse de la valeur des marchandises importées de 14,4 %, pour atteindre 28,21 milliards de dollars. 


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé

Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé
Short Url
  • La croissance record alimente la création d'emplois, l'expansion du secteur et un puissant changement au-delà du pétrole.
  • L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

RIYAD : Le Fonds public d'investissement (PIF) de l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 390% de ses actifs sous gestion depuis le lancement de Vision 2030, selon le dernier rapport annuel de l'initiative.

Les actifs du PIF sont passés de 160 milliards de dollars en 2016 à 941,3 milliards de dollars en 2024, dépassant son objectif annuel de 880 milliards de dollars et soulignant la trajectoire de croissance rapide du fonds dans le cadre du programme de transformation du Royaume.

S'appuyant sur cette dynamique, le fonds a révisé son objectif pour 2030, en augmentant son objectif de gestion d'actifs de 1,87 trillion de dollars à 2,67 trillions de dollars. Cette nouvelle ambition reflète la position renforcée et l'influence croissante du fonds dans l'élaboration de l'économie future de l'Arabie saoudite.

Entre 2016 et 2024, le PIF a affiché un taux de croissance annuel composé de 22%, soulignant sa capacité constante à générer des rendements élevés tout en faisant progresser les priorités de développement nationales.

Les moteurs de l'expansion du PIF

À la suite de sa restructuration dans le cadre de Vision 2030, le PIF est passé d'un fonds souverain traditionnel à un moteur de diversification économique et d'innovation reconnu à l'échelle mondiale.

La croissance du fonds a été propulsée par une approche d'investissement proactive et diversifiée, avec 40% de son portefeuille alloué à des entreprises saoudiennes et à des giga-projets. Parallèlement, il a réalisé des investissements internationaux stratégiques dans des secteurs à fort potentiel.

Cette stratégie équilibrée a contribué à l'expansion des industries prioritaires au sein du Royaume, notamment le tourisme, l'exploitation minière, la culture, la logistique et la technologie, soutenant ainsi les efforts visant à construire une économie résiliente et diversifiée.

Impact économique et croissance sectorielle

Les investissements stratégiques du PIF ont non seulement stimulé la croissance économique, mais aussi la participation du secteur privé, créé des opportunités d'emploi et attiré des investissements directs étrangers.

D'ici à 2024, les initiatives du fonds auront contribué à la création de 1,1 million d'emplois, un bond significatif par rapport aux 77 700 emplois directs et indirects enregistrés en 2021. Au cours de la même période, le nombre d'entreprises créées avec le soutien du PIF a plus que doublé, passant de 45 à 93 dans 13 secteurs stratégiques.

Le fonds a atteint un contenu local de 48% dans l'ensemble de ses projets d'ici à 2024, ce qui témoigne de son engagement ferme à stimuler la croissance économique nationale.

Entre 2021 et le troisième trimestre 2024, le PIF a attiré plus de 37,33 milliards de dollars d'investissements privés dans le cadre d'une série d'initiatives, selon le rapport.

Par le biais de son initiative Private Sector Hub, il a publié plus de 200 opportunités au cours de cette période, représentant une valeur d'investissement totale de 10,67 milliards de dollars.

En outre, plus de 300 entrepreneurs ont été présélectionnés et plus de 200 petites et moyennes entreprises ont été formées pour collaborer avec les entreprises du portefeuille du PIF.

Le rôle du PIF dans le renforcement de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite a été déterminant.

Selon le rapport, les secteurs non pétroliers représenteront 51% du produit intérieur brut réel du Royaume d'ici 2024, une étape clé dans la réalisation des objectifs de la Vision 2030.

L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

Le PIF a également joué un rôle crucial dans l'avancement des réformes du secteur financier. Le nombre de gestionnaires d'actifs agréés en Arabie saoudite a fortement augmenté, passant de seulement cinq en 2019 à 36 en 2024, ce qui témoigne de l'élargissement du paysage d'investissement et de la sophistication des marchés financiers du Royaume.

Renforcer la résilience financière

Le fonds a renforcé sa base financière pour soutenir sa stratégie d'investissement ambitieuse, comme en témoigne le transfert de 8% des actions d'Aramco. Cette opération a réduit la participation directe du gouvernement dans le géant pétrolier à 82,186%, renforçant ainsi la solidité des actifs et la capacité d'investissement du PIF.

En outre, le PIF a obtenu 15 milliards de dollars de facilités de crédit syndiquées auprès de 23 institutions financières mondiales, ce qui a considérablement augmenté ses liquidités et sa flexibilité financière. Ces initiatives s'inscrivent dans le droit fil des objectifs stratégiques du PIF, qui consistent à développer de nouveaux secteurs, à localiser les connaissances et les technologies et à créer des emplois durables et de qualité dans tout le Royaume.

Reconnaissance mondiale

La transformation du PIF n'est pas passée inaperçue sur la scène internationale. Le fonds a été désigné comme la première marque de fonds souverain au monde par Brand Finance, la valeur de sa marque étant estimée à 1,1 milliard de dollars.

En outre, PIF a remporté quatre prix lors de la 2024 Middle East Bonds, Loans & Sukuk Conference, à savoir le meilleur contrat de Sukuk, le meilleur contrat historique, la meilleure équipe de trésorerie et de financement semi-souveraine et le meilleur contrat sur les marchés de capitaux islamiques.

Expansion des marchés de capitaux

Les marchés de capitaux de l'Arabie saoudite se sont développés parallèlement à l'essor du PIF, jouant un rôle essentiel dans l'élargissement de la base économique du pays depuis le lancement de Vision 2030.

Les réformes réglementaires, telles que les mises à jour de la loi sur les sociétés et de la loi sur les appels d'offres et les marchés publics, ont amélioré la transparence, renforcé la confiance des investisseurs et ouvert la voie à une augmentation du nombre d'offres publiques initiales.

La bourse saoudienne a connu une expansion remarquable, le nombre de sociétés cotées passant de 205 en 2019 à 353 en 2024. La participation des investisseurs étrangers a plus que doublé, atteignant 112,8 milliards de dollars en 2024 contre 52,8 milliards de dollars en 2019, tandis que la participation des portefeuilles non saoudiens est passée de 29,3 milliards de dollars en 2016 à 131,5 milliards de dollars.

Le nombre de portefeuilles individuels sur le Saudi Exchange a également fortement augmenté, passant de 9,2 millions en 2016 à 13 millions en 2024.

Parallèlement, la capitalisation boursière du Tadawul (hors Aramco) est passée de 66,5% du PIB en 2019 à 86,7% en 2024, ce qui témoigne de la maturité et de la profondeur croissantes des marchés de capitaux saoudiens. Le secteur bancaire a reflété cette croissance, le total des actifs passant de 693,3 milliards de dollars en 2019 à 1,12 billion de dollars d'ici le deuxième trimestre 2024.

Ces développements ont positionné le secteur financier de l'Arabie saoudite comme l'un des plus dynamiques et des plus accessibles de la région, offrant des opportunités accrues aux investisseurs locaux et mondiaux.

Reflétant cette confiance, les agences de notation internationales ont réaffirmé les solides perspectives économiques de l'Arabie saoudite en 2024. Moody's a attribué la note AA3, Fitch la note A+ et S&P Global Ratings la note A/A-1, toutes avec des perspectives stables.

Au-delà de la Vision 2030

Alors que le Royaume se prépare à entrer dans la phase finale de la mise en œuvre de la Vision 2030 en 2026, l'accent sera de plus en plus mis sur la construction d'un secteur privé durable et résilient. Les principales priorités consistent à réduire la dépendance à l'égard du soutien de l'État tout en favorisant la croissance par des améliorations réglementaires, le développement des infrastructures et des investissements ciblés.

L'Arabie saoudite envisage que le secteur privé joue un rôle de premier plan dans l'avancement de l'économie, en particulier dans des domaines à fort impact tels que la fabrication de pointe, l'intelligence artificielle et l'économie numérique.

En donnant aux entreprises privées les moyens d'agir, le Royaume vise à atteindre son objectif de générer 65% du PIB à partir des activités du secteur privé, le positionnant comme un moteur essentiel de la croissance durable dans les décennies qui suivront la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com