Nouveau plus bas record pour le yen depuis 1990, attisant le risque d'une intervention du Japon

La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022. (Photo, AFP)
La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 mars 2024

Nouveau plus bas record pour le yen depuis 1990, attisant le risque d'une intervention du Japon

  • Les oscillations du yen se sont accentuées depuis l'annonce la semaine dernière par la BoJ de la fin de sa politique de taux d'intérêt négatifs, qui était en place depuis 2016.
  • Pour Alvin Tan, stratégiste devises chez Royal Bank of Canada, le risque d'une nouvelle dépréciation du yen subsiste

TOKYO: Le yen a brièvement chuté mercredi à un nouveau plus bas face au dollar depuis 1990, accentuant les spéculations quant à une possible prochaine intervention sur le marché des changes par le gouvernement japonais, qui multiplie les avertissements en ce sens.

La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022.

Le yen s'est cependant de nouveau apprécié par la suite. Le ministre japonais des Finances Shunichi Suzuki a dit mercredi "suivre l'évolution du marché avec un fort sentiment d'urgence" et a promis que le gouvernement agirait "résolument" si nécessaire.

La devise nippone s'est même brutalement renforcée après 09H00 GMT (un dollar valait 151,21 yens vers 09H30 GMT), alors qu'une rare réunion trilatérale était organisée entre le ministère japonais des Finances, la Banque du Japon (BoJ) et le gendarme financier japonais (FSA).

Cette réunion "a lieu en ce moment" au ministère des Finances à Tokyo et porte sur les "récents développements sur les marchés financiers", a confirmé à l'AFP un porte-parole de la BoJ.

Les oscillations du yen se sont accentuées depuis l'annonce la semaine dernière par la BoJ de la fin de sa politique de taux d'intérêt négatifs, qui était en place depuis 2016.

Ce début de normalisation monétaire au Japon n'est cependant pas parvenu à relever la devise nippone, car les annonces de la BoJ, qui a promis de poursuivre une politique monétaire accommodante, avaient été largement anticipées par les marchés, et sont jugées encore trop timides par certains investisseurs.

Les spéculateurs «testent» le Japon

La BoJ a désormais un taux directeur compris dans une fourchette entre 0% et 0,1%, ce qui reste donc ultra-bas, et ne prévoit pas de mener un cycle de hausses régulières pour le moment, comme elle estime que les perspectives de croissance et d'inflation au Japon restent fragiles.

La monnaie nippone avait ainsi chuté au lendemain des décisions de la BoJ à son plus bas niveau face à l'euro depuis 2008.

Le dollar avait déjà frôlé la barre des 152 yens en novembre dernier, ainsi qu'à l'automne 2022. Le gouvernement japonais était intervenu en septembre-octobre 2022 sur le marché des changes pour soutenir la monnaie nationale.

"Les marchés testent les interventions verbales de ces derniers jours pour voir s'il y a davantage de substance que de simples mots", ont souligné des économistes de la banque néerlandaise ING dans une note publiée mercredi matin.

Pour Alvin Tan, stratégiste devises chez Royal Bank of Canada, le risque d'une nouvelle dépréciation du yen subsiste en raison de facteurs persistants tels que "le désavantage considérable du yen en termes de rendement" par rapport à des placements en dollar.

Car l'écart des taux entre ceux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et ceux de la BoJ reste très important: les investisseurs s'attendaient initialement à ce que la Fed baisse davantage ses taux cette année, et à ce que la BoJ relève les siens un peu plus, a commenté Neil Wilson de Markets.com.

Par conséquent, "le +carry trade+ n'est encore mort", a conclu M. Wilson, en faisant référence à la pratique classique des investisseurs d'emprunter en yen, devise bon marché, pour investir dans une devise aux rendements plus intéressants comme le dollar. Ce qui contribue à plomber le yen.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com