JO-2024: dans les transports parisiens, la fracture sociale se fera aussi sentir

Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
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Publié le Jeudi 28 mars 2024

JO-2024: dans les transports parisiens, la fracture sociale se fera aussi sentir

  • Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale
  • De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame

PARIS: Prendre son vélo, marcher, télétravailler ou carrément partir de Paris: les habitants de la région parisienne sont prévenus, il faudra adapter ses usages pour soulager les transports pendant les Jeux olympiques. Ces injonctions ne s'adressent pourtant qu'aux plus privilégiés, nombre d'usagers n'ayant pas le luxe de ces options.

"Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé". La phrase de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a soulevé quelques sourcils lundi lors de la présentation du plan de transport détaillé des Jeux olympiques.

A gauche, des élus de la région ont pointé du doigt une forme de déconnexion par rapport aux habitants de la lointaine banlieue, obligés de venir travailler à Paris.

Du côté Mme Pécresse, on défend une parole de bon sens, puisque "un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, donc on espère qu'entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied".

Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale. De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame.

Capharnaüm

La ligne 10 du métro, qui traverse les beaux quartiers parisiens et achève sa course dans ceux chics de Boulogne-Billancourt, est de celle-là. Avec la 9, elle n'est pas dimensionnée pour desservir Roland-Garros et le Parc des Princes simultanément, où se dérouleront des épreuves de tennis, boxe et football.

"J'appréhende beaucoup parce que ça va être un cirque indescriptible", anticipe Arthur Poly, enseignant-chercheur de 36 ans en attente de son métro à la station Motte-Picquet-Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris.

Il sera contraint de travailler pendant la période de compétition (26 juillet au 11 août). Sa solution pour éviter le "capharnaüm" annoncé? "Plutôt la marche, je peux avoir des horaires que je décide, donc je peux me permettre de prendre du temps et marcher, ce qui me fera du bien", concède cet habitant du 5e arrondissement.

Marie-Claude, retraitée de 73 ans et usagère régulière de la 10, se rendra dans sa maison de vacances. Quant à Coline, qui travaille dans la cyber-sécurité, "c'est le télétravail qui nous est recommandé", assure-t-elle. "Il faudra peut-être en faire un peu plus que d'habitude", mais elle se réserve la possibilité d'aller travailler en dehors de Paris, "si j'en ai marre d'être chez moi".

Supporter et subir

Plus au nord, l'ambiance change radicalement sur la 13, éternelle ligne malade et surchargée du réseau. Elle dessert des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, et surtout, le Stade de France, qui se remplira et se videra jusqu'à trois fois par jour pendant les JO. Là aussi les travailleurs du quotidien sont invités à éviter de l'emprunter.

"Quitter Paris pendant les JO? Mais pour aller où?", s'étonne Christian Boukassa lorsqu'on lui pose la question sur le quai de la station La Fourche. Cet ouvrier du bâtiment de 43 ans habite en lointaine banlieue, et met 45 minutes tous les jours pour se rendre sur son chantier, à Saint-Denis.

Ni télétravail, ni marche à pied ou vélo ne sont envisageables, sans parler d'une hypothétique résidence secondaire. Pour éviter les désagréments, "je vais taper sur mon GPS et changer d'itinéraire", suppose-t-il.

"Déjà sans les JO, la ligne 13 est bondée", se résigne Nafi Olouchy, 62 ans et infirmière à l'hôpital. Elle non plus n'a d'autre choix que de travailler pendant les Jeux, car les fonctionnaires de l'hôpital publics sont fortement incités à ne pas poser leurs congés sur cette période. "Je vais devoir supporter et subir le trafic pendant la période des JO, et tous mes collègues aussi d'ailleurs", précise-t-elle.

Yaya Fofana, préparateur de colis habitant Saint-Ouen, est résigné: "ça va être compliqué", glisse-t-il. Pour autant, ce sera "une grande fête", veut-il retenir. "Moi j'adore les Jeux olympiques", lance-t-il avant de s'insérer difficilement avec son fils en poussette dans une rame bondée.


JO-2024: des stars et la Seine en majesté pour la cérémonie la plus regardée au monde

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
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  • Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète
  • Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final

PARIS: Avec de très nombreux artistes, des stars de la chanson et la Seine en majesté, la cérémonie d'ouverture de Jeux de Paris vendredi s'annonce comme "le plus grand spectacle du XXIe siècle" pour ses organisateurs, contraints de faire avec une invitée surprise... la pluie.

Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète, avec la Coupe du monde de football.

Folie des grandeurs 

Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final. Mêlant show artistique, défilé des athlètes, hymnes et discours, le spectacle débutera à 19h30 (17h30 GMT).

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques.

Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier.

Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue.

Le show a été préparé en secret, par séquences, sur des bases nautiques et dans de très grands hangars, mais aussi avec l'aide d'un logiciel recréant la Seine et ses rives.

Paris iconique 

Comme point de départ, le directeur artistique Thomas Jolly a imaginé que la flamme olympique, portée par des garçons de café (un des symboles de Paris), était volée par un mystérieux acrobate à capuche blanche. Devenu fil rouge, celui-ci entraîne le spectateur dans un parcours à travers les plus beaux sites du cœur de la capitale française.

La cathédrale Notre-Dame, qui doit rouvrir en décembre après le gigantesque incendie de 2019 et où des répétitions ont eu lieu sur les échafaudages, sera à l'honneur, comme le musée du Louvre et tous les monuments iconiques bordant la Seine, dans lesquels sont prévus quelques incursions.

Les 12 tableaux raconteront un pays riche de sa "diversité", "inclusif", "non pas une France mais plusieurs France", et célèbreront "le monde entier réuni", selon Thomas Jolly.

Le directeur artistique s'est aussi inspiré de la déesse Sequana, "poursuivie par Neptune, qui lui échappe et se transforme en fleuve": "une femme qui s'émancipe de la violence".

Les quatre auteurs qui ont travaillé avec lui - dont la romancière Leïla Slimani et la scénariste Fanny Herrero ("Dix pour cent" ou "Call my agent" à l'étranger) - ont promis un récit avec "de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation".

Ce sera "le contraire d'une histoire héroïsée", dans un spectacle foisonnant de références littéraires, musicales et cinéma, qui déjouera avec "humour" les "clichés".

Stars au micro

Le show a été conçu dans le plus grand secret mais les fuites abondent: Aya Nakamura, Lady Gaga et Céline Dion sont citées, tout comme le répertoire d'Édith Piaf et Charles Aznavour.

Et la bande-son pourrait être des plus éclectiques, mêlant French touch électro, metal, musique classique, standards de la chanson française, hymnes festifs...

"On sait par exemple que la chanson +Imagine+, de John Lennon, est un passage obligé", avait lâché dans l'hebdomadaire français Télérama la scénariste Fanny Herrero, qui a travaillé sur la narration de la cérémonie.

Côté français, les noms de la chanteuse Juliette Armanet et de l'électron libre Philippe Katerine circulent, de même que ceux du pianiste Sofiane Pamart et la mezzo-soprano Marina Viotti.

Chorégraphie sportive 

La chorégraphie célèbrera le sport et fera une large place au breaking, discipline nouvelle de ces JO. Harnachés, des danseurs de plusieurs ballets se produiront sur les toits, dont l'étoile de l'Opéra de Paris Guillaume Diop, en soliste.

Faisceaux laser

Les deux tiers du show se tiendront dans la lumière du jour. La fin, à la tombée de la nuit, sera assurée par Thomas Dechandon, qui a signé les lumières de l'opéra-rock "Starmania", mis en scène par Thomas Jolly en 2022. Puissants faisceaux lasers balayant la Tour Eiffel en vue !

La cérémonie se terminera par l'allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries. Le suspense est entier sur le dernier porteur de la flamme. Rendez-vous vers 23H00 (21H00 GMT).


La pluie finalement de la partie pour la cérémonie d'ouverture des JO

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
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  • "Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant"
  • "Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo

PARIS: Parapluie à prévoir pour les spectateurs, ajustements pour les artistes: la pluie devrait finalement être de la partie vendredi pour la cérémonie d'ouverture des JO à Paris, selon les dernières prévisions météorologiques qui excluent toutefois un "scénario catastrophe".

"Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant", observe Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France.

"Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo.

Il y a 24H00, les prévisionnistes étaient pourtant plutôt optimistes, anticipant un temps nuageux mais "calme", avec un "petit risque" de précipitations.

Pourquoi un tel changement ?

"Avant 24 heures, les prévisions se font à partir de modèles globaux à grande échelle. Mais après, on passe sur des super-calculateurs avec une échelle beaucoup plus fine permettant de distinguer un ensemble de petites structures au sein d'une même perturbation", explique M. Lecou.

C'est précisément une de ces petites structures "de pluies actives qui, pas de chance, devrait aborder l'Ile-de France pendant le spectacle inaugural des Jeux olympiques".

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. Une partie de ce spectacle, qui débutera à 19h30, se déroulera sur la Seine et 320.000 spectateurs sont attendus sur ses berges.

« Pas de la petite bruine »

Vendredi matin, Paris s'est réveillée sous de petites averses, fruit d'une perturbation venue de la Manche. Lui a succédé un ciel nuageux dans l'après-midi, mais c'est un autre front venu cette fois du Val-de-Loire qui devrait arroser la capitale en fin de journée et en soirée.

"Entre 18h30 et 21h00, les pluies devraient rester intermittentes, mais après cela devrait être plus soutenu", avertit M. Duchesne.

La Chaîne Météo et Météo-France tablent sur des cumuls de 10 à 15 mm sur l'ensemble de la cérémonie. Soit, en un peu plus de trois heures, l'équivalent de huit à 10 jours de pluie pour un mois de juillet.

"Maintenant, il n'y a plus trop d'incertitudes, tous les modèles convergent dans le même sens", a précisé vendredi après-midi M. Lecou.

"Sur la deuxième partie de la cérémonie, ce ne sera pas de la petite bruine. Si vous n'avez pas de parapluie, vous allez être trempés", avertit-il.

Attention toutefois, "seuls les parapluies rétractables sont autorisés", précise l'organisation dans un sms envoyé à des spectateurs, leur recommandant de "prévoir une tenue adaptée".

"Aucun danger non plus, ce ne sera pas non plus une tempête, juste ça va mouiller", tempère M. Lecou.

Les températures devraient rester autour des 20°C toute la soirée et le vent sera faible.

"Les pluies en deuxième partie de soirée pourraient être impactantes pour le déroulé de la cérémonie", estime Cyrille Duchesne. "Toutefois, on est loin du scénario catastrophe", ajoute-t-il excluant à nouveau tout risque d'orages.

Un avis que partage Météo-France. "Bien sûr tout le monde aurait préféré que la cérémonie se fasse sous un grand ciel bleu, mais parler de catastrophe serait exagéré", estime M. Lecou.

"Il y aura peut-être quelques ajustements, en raison d'endroits qui pourraient devenir glissants ou bien la pluie pourrait compliquer le feu d'artifice ou le passage de la patrouille de France, mais cela ne remettra pas en cause l'ensemble du programme".

"On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera", a assuré Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo), vendredi sur France Inter.

Un prévisionniste de Météo-France, équipé d'un radar haute résolution, a été détaché au sein de la cellule d'organisation de la cérémonie et "pourra ajuster, minute par minute, en concertation avec les organisateurs" le déroulé du spectacle, a indiqué M. Lecou.

Les organisateurs des Jeux redoutaient la pluie pour la cérémonie mais aussi pour les épreuves prévues dans la Seine. Trop de pluie vendredi et dans les jours qui viennent pourraient mettre en péril les épreuves de triathlon des 30 et 31 juillet, avant celles plus lointaines de natation marathon (8 et 9 août).

Selon les résultats d’analyse dévoilées vendredi, la qualité de l’eau était dans les normes sanitaires six jours sur sept du 17 au 23 juillet.


Guide des athlètes saoudiens participant aux Jeux Olympiques de Paris 2024

 L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
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  • Les athlètes saoudiens concourront dans quatre sports: athlétisme, équitation, natation et taekwondo
  • L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris

DUBAÏ: L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris.

L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris, dont sept hommes et trois femmes. Ils participeront à quatre disciplines: athlétisme, équitation, natation et taekwondo.

En 12 participations olympiques, le pays a remporté quatre médailles, la plus récente étant l’argent de Tareq Hamedi en karaté à Tokyo 2020.

Zoom sur les espoirs saoudiens à Paris:

Équitation: retour en force après 12 ans d’absence

Deux des quatre médailles olympiques précédentes de l’Arabie Saoudite ont été remportées en saut d'obstacles, avec Khaled Al-Eid remportant le bronze individuel aux Jeux de Sydney 2000, et le quatuor de Ramzy Al-Duhami, Abdullah Alsharbatly, Kamal Bahamdan et le Prince Abdullah Al-Saud, obtenant le bronze par équipe à Londres 2012.

L’équipe de saut d’obstacles, médaillée de bronze à Londres 2012, revient en lice avec les vétérans Ramzy Al-Duhami et Abdullah Alsharbatly, aux côtés de Khaled Almobty et Abdulrahman Alrajhi. Ils visent le podium en individuel et par équipe.

Al-Duhami et Alsharbatly apportent une riche expérience à l’équipe.

Al-Duhami, 52 ans, participera à ses sixièmes Jeux Olympiques, ayant fait ses débuts à Atlanta en 1996.

Alsharbatly, 41 ans, est six fois médaillé d’or aux Jeux Asiatiques (dont l’or par équipe et individuel à Hangzhou 2023) et a été médaillé d'argent aux Championnats du Monde en 2010.

Les cavaliers saoudiens sont de retour aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2012 et seront de sérieux prétendants dans les compétitions par équipe et individuelles.

Programme d’équitation - saut d’obstacles au Château de Versailles:

1er août – 12h00 – Qualification par équipe en saut d'obstacles 

2 août – 15h00 – Finale par équipe en saut d'obstacles 

5 août – 15h00 – Qualification individuelle en saut d'obstacles

6 août – 11h00 – Finale individuelle en saut d'obstacles

Mashael s’apprête à marquer l’histoire dans le bassin olympique

En 2012 à Londres, la coureuse Sarah Attar et la judoka Wojdan Shahrkhani ont écrit une page d’histoire en devenant les premières femmes à représenter l’Arabie Saoudite aux Jeux Olympiques. Un pas de géant pour le sport féminin dans le royaume.

Depuis, les Saoudiennes ont fait des progrès remarquables dans l'arène sportive. À Paris, une nouvelle pionnière s’apprête à briller: Mashael Alayed, 17 ans, deviendra la première nageuse saoudienne à plonger dans un bassin olympique.

La jeune athlète a bénéficié d’une place d’universalité – l’équivalent d'une invitation wildcard - pour participer aux séries du 200 mètres nage libre. 

Dans le sillage de Mashael, un autre espoir saoudien fera ses débuts olympiques dans la piscine: Zaid Al-Sarraj, 16 ans, le plus jeune membre de la délégation. Lui aussi bénéficiaire d'une place d'universalité, il s'alignera sur le 100 mètres nage libre.

Programme de natation à Paris La Défense Arena :

28 juillet – 13h00 – Séries du 200m nage libre femmes – Mashael Alayed 

30 juillet – 12h00 – Séries du 100m nage libre hommes – Zaid Al-Sarraj

Abutaleb, l’espoir d'une première médaille olympique féminine pour le Royaume

Médaillée de bronze aux Championnats du monde et ancienne numéro 4 mondiale dans sa catégorie, Dunya Abutaleb s’apprête à fouler la scène olympique avec une ambition légitime: devenir la première femme saoudienne à décrocher une médaille aux Jeux.

À 27 ans, cette résidente de Riyad a déjà marqué l’histoire en devenant la première Saoudienne à se qualifier directement pour les Olympiades, sans recourir à une invitation wildcard. 

Dans la catégorie des -49 kg, Abutaleb devra se mesurer à des adversaires redoutables. Parmi elles, la championne olympique en titre, la Thaïlandaise Panipak Wongpattanakit, et la numéro 1 mondiale espagnole, Adriana Cerezo Iglesias, médaillée d'argent à Tokyo.

Programme de taekwondo au Grand Palais :

7 août – À partir de 10h00 – Femmes -49kg

Un trio saoudien porte les espoirs du Royaume en athlétisme

Trois athlètes saoudiens feront leurs débuts olympiques sur la piste et dans les aires de lancer à Paris, portant haut les couleurs de leur pays.

Mohamed Daouda Tolo a décroché son billet pour le concours de lancer du poids en pulvérisant son propre record d'Asie. Lors d'une compétition à Madrid le mois dernier, il a propulsé l'engin à 21,80m, améliorant de plus d'un mètre sa marque précédente de 20,66m.

À seulement 23 ans, Tolo arrive dans la capitale française auréolé d'une médaille d'argent aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2023. Sa performance récente le place au 10e rang mondial cette saison, faisant de lui un outsider à suivre.

Dans les concours, Hussain Al-Hizam rejoindra Tolo pour défendre les chances saoudiennes à la perche.

À 26 ans, Al-Hizam n'en est pas à son coup d'essai sur la scène internationale. Quatrième aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nankin en 2014, il a confirmé son potentiel l'an dernier en décrochant le bronze aux Jeux asiatiques de Hangzhou et l'argent aux Championnats d'Asie de Bangkok.

Avec un record personnel à 5,70m et une meilleure performance de la saison à 5,62m, le perchiste saoudien visera les finales à Paris.

Côté féminin, Hibah Mohammed, détentrice des records nationaux du 100m et du 200m, sera l'unique représentante saoudienne en athlétisme.

À 23 ans, la sprinteuse a obtenu une invitation pour le 100m à Paris. Elle tentera d'améliorer son record personnel de 12,24 secondes.

Programme d'athlétisme au Stade de France:

2 août – 11h35 – Tour préliminaire du 100m femmes – Hibah Mohammed

2 août – 21h10 – Qualification du lancer du poids hommes – Mohamed Daouda Tolo 

3 août – 11h10 – Qualification du saut à la perche hommes – Hussain Al-Hizam