A La Mecque, la perspective d'un "hajj vert"

À La Mecque, prière de l’Adha pour les équipes d’entretien (STR/AFP
À La Mecque, prière de l’Adha pour les équipes d’entretien (STR/AFP
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Publié le Samedi 01 août 2020

A La Mecque, la perspective d'un "hajj vert"

  • Empreinte carbone réduite, moins de déchets et gestes plus respectueux envers l'environnement : le pèlerinage restreint à La Mecque pourrait ouvrir la voie à un "hajj vert"
  • Cette année, de l'aveu de tous, l'air était respirable au hajj, qui s'est déroulé avec la participation d'une dizaine de milliers de fidèles en raison de la pandémie

LA MECQUE : En plus d'être un casse-tête logistique et sécuritaire, le pèlerinage qui est habituellement l'un des plus grands rassemblements religieux du monde, était aussi un défi pour l'environnement.

Le passage, en peu de temps et sur un espace limité, de millions de fidèles venant de différents pays créaient un tsunami pour l'environnement : pollution atmosphérique générée par des dizaines de milliers de véhicules de transport, des dizaines de milliers de tonnes de déchets de toutes sortes et une surconsommation d'eau.

Cette année toutefois, de l'aveu de tous, l'air était respirable au hajj, qui s'est déroulé avec la participation d'une dizaine de milliers de fidèles.

Mais pour la militante écologique, Nouhad Awwad, ce n'est pas tellement le nombre qui détermine l'impact sur l'environnement mais "notre comportement collectif".

"Tout est propre"

Reste que de l'avis général, le hajj de cette année semble bien différent de ceux des dernières années.

"Tout est propre et il y a peu d'ouvriers municipaux pour ramasser les rares ordures", a constaté Azim Allah Farha, un pèlerin originaire d'Afghanistan qui a effectué le hajj à plusieurs reprises, sur le Mont Arafat, à 20 km à l'est de La Mecque, lieu de l'un des rituels essentiels du pèlerinage.

L'un de ces ouvriers, Rahim Fajreddine, se rappelle des centaines de tonnes de déchets laissés à chaque fois, ces dernières années, par les fidèles sur le Mont Arafat où ils passent une journée pour invoquer la miséricorde de Dieu.

"De nombreux travailleurs étaient mobilisés pour nettoyer tous ces déchets", se souvient-t-il. L'année dernière, quelque 2,5 millions de fidèles venant des quatre coins du monde ont participé au hajj.

L'environnement n'était pas, jusqu'à récemment, au centre des préoccupations des autorités saoudiennes lorsqu'il s'agissait du hajj.

Les souverains saoudiens, qui ont endossé le titre de "gardiens des deux saintes mosquées" de La Mecque et de Médine, n'avaient pour souci que d'accueillir le plus grand nombre de pèlerins. C'est ce qui explique les énormes extensions ces dernières décennies pour augmenter la capacité d'accueil des deux mosquées et pour aménager les sites des parcours des pèlerins qui ont été largement bétonnés.

Mais en 2018, la municipalité de La Mecque avait lancé un programme de tri des déchets et commencé à envisager de les recycler. Des panneaux, en plusieurs langues, avaient alors été installés pour encourager les pèlerins à trier leurs déchets.

"Source d'espoir"

Cette année, en dépit de la limitation drastique du nombre de pèlerins, la municipalité a déployé plus de 13.000 agents de nettoyage sur les lieux saints, équipés de centaines de bennes et d'autres engins, selon une déclaration officielle. D'énormes quantités de déchets solides doivent être stockées et leur recyclage est envisagé dans le cadre d'un projet qui est à l'étude.

"Le hajj de cette année, bien qu'il se déroule à un moment difficile à l'échelle mondiale, peut être une source d'espoir", a souligné Nouhad Awwad qui collabore aux campagnes de Greenpeace au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. "Il donne une idée de ce que pourrait être (...) un pèlerinage vert", a-t-elle déclaré.

Selon elle, ce qui s'est produit aujourd'hui sous l'effet d"une force majeure" doit être à l'avenir le "fruit d'un choix". "En investissant dans le développement durable et en adoptant des pratiques vertes, nous pouvons continuer à vivre nos traditions et à accomplir nos rituels tout en gardant notre ciel dégagé de la pollution et nos rues sans déchets", a-t-elle dit. Et d'imaginer un "un hajj avec ses millions de pèlerins en symbiose totale avec leur environnement dans une Mecque alimentée par l'énergie solaire". Utopie ou réelle possibilité dans un pays qui est le premier exportateur de pétrole du monde et qui n'a pas engagé de transition énergétique? C'est "l'avenir auquel nous devrions tous travailler", a assuré la militante, optimiste.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".