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LONDRES: Des organisations de défense des droits de l'homme ont exhorté la force de maintien de la paix de l'ONU au Liban à rendre publique les conclusions d'une enquête sur le meurtre d'un vidéaste de Reuters par Israël l'année dernière.
Issa Abdallah a été tué alors que six autres journalistes de Reuters, de l'Agence France-Presse et d'Al-Jazeera ont été blessés lors de la frappe du 13 octobre.
Les enquêtes menées par Human Rights Watch, Reuters et l'AFP ont conclu que l'attaque était une frappe délibérée de l'armée israélienne contre des journalistes portant des gilets de presse visibles.
La lettre adressée à l'ONU a été signée par 16 ONG et groupes de journalistes, dont HRW, MENA Rights Group, l'Institut Tahrir pour la politique au Moyen-Orient et Reporters Sans Frontières.
En effet, cette missive était adressée au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au Commandant de la Force de la FINUL, le Lieutenant-Général Aroldo Lazaro Saenz, à la Coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, et au Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
« Le rapport de Reuters suggère que l'enquête de la FINUL a corroboré les conclusions des enquêtes menées par Reporters Sans Frontières, Reuters, l'AFP, Amnesty International et Human Rights Watch », ont indiqué les organisations dans la lettre.
« Nous demandons donc à la FINUL de rendre publique son enquête complète conformément à l'engagement de l'ONU en faveur de la transparence. »
Cette demande fait suite à des craintes croissantes selon lesquelles les conclusions de l'ONU pourraient ne pas être rendues publiques, une situation que les organisations considèrent comme récurrente.
« Si la FINUL se trouve actuellement dans l’incapacité de rendre public le rapport complet, nous vous demandons de faire une déclaration publique expliquant les raisons de ce retard et de fournir un calendrier pour sa publication. Dans de telles circonstances, la diffusion d’une version expurgée ou résumée du rapport en attendant est essentielle», précise la lettre.
La publication des conclusions est jugée « nécessaire pour appuyer d'autres démarches de justice et de responsabilité », ajoute-t-elle.
Le personnel de Reuters, ayant eu accès à un résumé de sept pages de l'enquête datant de février de cette année, a déclaré que la FINUL a conclu qu'un char israélien avait tué Abdallah en tirant deux obus de 120 mm sur un groupe de « journalistes clairement identifiables », en violation du droit international.
Les enquêteurs ont ajouté que le personnel de la FINUL n'avait enregistré aucun échange de tirs à la frontière entre Israël et le Liban pendant plus de 40 minutes avant que le char israélien Merkava n'ouvre le feu.
Si ces faits sont confirmés, les frappes pourraient faire l’objet d’une enquête pour crime de guerre, une demande précédemment formulée par HRW et Amnesty International.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com
