Dans la «capitale de Noël», le marché du ramadan se fait une place

Cette photographie prise le 29 mars 2024 montre une vue d'un marché du Ramadan au milieu du mois sacré musulman du Ramadan à Strasbourg, dans l'est de la France (Photo, AFP).
Cette photographie prise le 29 mars 2024 montre une vue d'un marché du Ramadan au milieu du mois sacré musulman du Ramadan à Strasbourg, dans l'est de la France (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 31 mars 2024

Dans la «capitale de Noël», le marché du ramadan se fait une place

  • Sous un chapiteau de 2.400 m2 déployé sur un terrain appartenant à la communauté musulmane turque Ditib, des centaines de personnes se retrouvent à table pour célébrer l'iftar
  • Ditib, organisation de l'islam turc officiel en France, historiquement modérée, prône un événement «ouvert à tous», même si au coucher du soleil, l'appel à la prière résonne dans le chapiteau

STRASBOURG: Spécialités culinaires, illuminations et animations : un peu plus de trois mois après son célèbre marché de Noël, Strasbourg, dans l'est de la France, accueille un marché du ramadan, une manifestation moins imposante mais qui grandit au fil des ans.

Sous un chapiteau de 2.400 m2 déployé sur un terrain appartenant à la communauté musulmane turque Ditib, des centaines de personnes se retrouvent à table pour célébrer l'iftar, repas de rupture du jeûne, à côté d'une large scène où se produisent des musiciens.

A l'extérieur, une cinquantaine de stands proposent un large éventail de la gastronomie turque, des brochettes de kebab aux baklavas, en passant par des simits (pains au sésame), des sarmas (feuilles de vigne farcies) ou des épices.

"J'aime bien venir pour la convivialité des lieux", explique à l'AFP Zaide Uygur, Française d'origine turque de 33 ans, venue avec son mari, ses enfants et des amies. "Ca nous permet d'être tous ensemble et de redécouvrir des plats qu'on ne mange pas tous les jours."

Appel à la prière 

Ditib, organisation de l'islam turc officiel en France, historiquement modérée, prône un événement "ouvert à tous", même si au coucher du soleil, l'appel à la prière résonne dans le chapiteau. Le public est varié : des familles avec des poussettes, des jeunes, des retraités, en vêtements traditionnels ou au look plus moderne.

"Il y a tout le monde ici, le mois de ramadan unit les différentes communautés", assure Zay, 34 ans, fonctionnaire d'Etat, qui n'est pas d'origine turque mais maghrébine. "C'est même ouvert aux non-musulmans qui peuvent venir manger et découvrir la culture. C'est un mois pour pacifier les relations". Elle regrette néanmoins que les présentations sur scène soient faites "en turc". "Du coup on ne comprend rien du tout", reconnaît-elle.

D'après le porte-parole de Ditib Strasbourg, Saban Kiper, la mise en place de ce marché répond "à une demande" de la communauté d'avoir "un lieu de retrouvailles et d'animations".

"C'est un peu comme le jour de Noël", assure-t-il. "Le 24 décembre, vous êtes en famille, que vous soyez croyant ou non. Le ramadan c'est le même état d'esprit, sauf que ça dure plus longtemps."

Mais il ne prolonge pas la comparaison avec la fête chrétienne et son marché de Noël, une institution en Alsace, dont la dernière édition a attiré 3,3 millions de visiteurs.

"Ce n'est pas comparable, le marché de Noël de Strasbourg a cinq siècles d'histoire, c'est le plus ancien d'Europe", concède-t-il volontiers. "On s'en inspire, mais nous n'en sommes qu'à la quatrième édition".

En 2023, le marché du ramadan avait reçu 50.000 visiteurs.

«Climat délétère»

Les dirigeants de la communauté espèrent que ce marché, présenté comme le plus important au niveau national, contribuera à donner une autre image de la communauté musulmane et à normaliser les relations avec les autorités.

Depuis l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en 2015 à Paris, "la question de l'islam est souvent abordée sous l'angle sécuritaire, malheureusement. Il y a une très forte stigmatisation, le climat est délétère", regrette Saban Kiper, qui prône "la coexistence interreligieuse et intergénérationnelle".

Du côté de la mairie, les services sont intervenus pour réguler le stationnement et éviter que les riverains pâtissent de l'affluence, après "quelques débordements" les années précédentes.

Pour le reste, la ville n'intervient pas dans l'organisation de l'événement, qui se tient sur un terrain privé et pour lequel aucune demande de subvention n'a été formulée. "Il n'y a ni blocage ni aide spécifique", résume Jean Werlen, conseiller municipal chargé des cultes, pour qui ce marché est avant tout "une manifestation culturelle".

"Il y a un gros tiers, voire la moitié, des participants qui ne sont pas musulmans", observe-t-il. "C'est un peu comme au marché de Noël finalement : il y a eu 30.000 visites (payantes, ndlr) de la cathédrale pour 3,3 millions de touristes, ça prouve bien que le vin chaud est plus important que la prière".


L’UE célèbre la Journée du 9 mai et le Mois de l’Europe en Arabie saoudite

Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
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  • La Journée du 9 mai célèbre la paix et l’unité en Europe et vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe.
  • Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume

RIYAD : Le 9 mai de chaque année, l’union Européenne célèbre la paix et l'unité en Europe. La Journée du 9-mai vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe. Elle incarne la volonté de dépasser les conflits, de promouvoir la paix et d'encourager la solidarité et la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume.

Le Mois de l'Europe a pour but de partager des expériences culturelles et d'encourager la poursuite des échanges entre l'Europe et le Royaume. L'objectif est d'améliorer la compréhension mutuelle et de renforcer liens bilatéraux entre les deux pays.

Tout au long de ce mois, l’UE propose comme chaque année un éventail d'activités culturelles variées et attractives. Vous pourrez apprécier la culture européenne et en apprendre davantage sur l'Union européenne et sur les possibilités qu'elle offre dans de nombreux domaines tels que l'éducation et les affaires.

Ces événements sont organisés par la délégation de l'UE, les ambassades et les instituts culturels des États membres de l'UE en Arabie saoudite.

Mis en place à Riyad et Djeddah du 9 mai au 9 juin, il comptera une vingtaine d’événements : projection de courts métrages, ateliers d’initiation aux langues européennes, concerts, conférences…


Nadine Labaki fera partie du jury du Festival de Cannes

La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
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  • Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition
  • Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury au festival de Cannes pour son film Capharnaüm

DUBAÏ: La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai, a annoncé la présidente du jury, Greta Gerwig.

Parmi les autres membres du jury figurent la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, l’actrice américaine Lily Gladstone, l’actrice française Eva Green, le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona, l’acteur italien Pierfrancesco Favino, le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ainsi que l’acteur et producteur français Omar Sy.

Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition.

Nadine Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury pour son film Capharnaüm. Arab News revient sur son parcours au Festival de Cannes.

Tout commence en 2004, lorsqu’elle écrit et élabore son premier long métrage, Caramel, à la résidence de la Cinéfondation, avant de le présenter à l’occasion de la Quinzaine des réalisateurs. Deux de ses films – Et maintenant, on va où? (2011) et Capharnaüm (2018) – sont lancés à l’occasion du Festival de Cannes, dans le cadre de la sélection officielle pour le second.

«J’ai l’impression d’être leur bébé, d’une certaine manière. Un bébé, on assiste à ses premiers pas, on le voit grandir, on le protège, on l’encourage… Ils m’ont accompagnée dans ce voyage, ont salué mes efforts et m’ont encouragée. C’est vraiment génial. J’adore ce festival. Je pense que c’est le meilleur festival du monde», a confié Nadine Labaki à Arab News dans un précédent entretien en marge de l’édition 2019.

nadine labaki
Nadine Labaki avec la vedette de Capharnaüm, Zain al-Rafeea, en Californie. (Images Getty)

Capharnaüm a également été nommé à la fois aux Golden Globes et aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Nadine Labaki est devenue la première femme du monde arabe à recevoir cet honneur.

Ce n’est pas la première fois que la réalisatrice fait partie du jury de Cannes. En 2018, elle était la première Arabe à être choisie comme présidente d’un jury, dans la catégorie «Un certain regard».

«Je ne regarde pas les films en tant que réalisatrice. Jamais», avait-elle déclaré à l'époque. «Je regarde le film en tant qu’être humain. […] Je n’aime pas le mot “jury”. Je n’aime pas juger, parce que je me suis moi-même retrouvée dans ces situations très difficiles, très fragiles. Quand on tourne un film, on doute, on ne sait pas, on n’a pas assez de recul, on n’a pas les bonnes réponses et on ne prend pas les bonnes décisions.»

Asmae el-Moudir, réalisatrice, scénariste et productrice marocaine, fera quant à elle partie du jury «Un certain regard» du festival cette année.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l’actrice germano-luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury de la catégorie «Un certain regard». L’équipe supervisera la remise des prix de cette catégorie, qui met en avant des films d’art et de découverte d’auteurs émergents parmi une sélection de dix-huit œuvres, dont huit premiers longs métrages.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La star marocaine de la Coupe du monde Amallah apprécie la vie en Liga avec Valence

L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
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  • Avant le départ de son club pour Barcelone, le milieu de terrain s’est entretenu avec Arab News au sujet de sa carrière en Espagne, des exploits de son pays à la Coupe du monde et des joueurs arabes en Europe
  • «Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde»

VALENCE: Ces dernières années, Selim Amallah, star du Valence CF et du Maroc, a vécu des moments inoubliables, tant au niveau international qu’en club.

À l’été 2023, le footballeur de 27 ans a été prêté à l’équipe de la Liga par le club de deuxième division Real Valladolid, après avoir participé aux demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar avec la sélection marocaine.

Ce soir, le milieu de terrain né en Belgique fera partie de l’équipe de Valence, actuellement en huitième position dans le classement de La Liga. Le club est dirigé par la légende Ruben Baraja et il affrontera le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys.

Selim est ravi de la tournure des événements.

«Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde», déclare-t-il à Arab News, après une séance d’entraînement à la Ciudad Deportiva de Paterna, le complexe d’entraînement ultramoderne de Valence.

«C’est un championnat dans lequel je voulais jouer et j’y suis parvenu», précise-t-il. «Je m’attendais à avoir beaucoup plus de temps de jeu au départ», ajoute-t-il. «Je suis conscient de l'expérience d'apprentissage inestimable que cette saison m'a offerte. Franchement, je suis très heureux d'être ici.»

Si, historiquement, de nombreux joueurs d’Afrique du Nord ont brillé en Liga et dans d’autres championnats européens, très peu de joueurs du Moyen-Orient ou des pays du Golfe ont tenté de franchir le pas.

Selim Amallah estime que davantage de joueurs arabes devraient tenter leur chance, non seulement pour relever de nouveaux défis sportifs et découvrir de nouvelles cultures, mais aussi et surtout pour réussir en tant que professionnels sur le terrain.

«Bien sûr, entrer dans l'Histoire d'un championnat ou de son pays est quelque chose que l'on aspire à réaliser, et c’est aussi un de mes objectifs», poursuit-il.

À ce jour, le point culminant de la carrière de Selim Ramallah a sans aucun doute été l’incroyable parcours du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En cours de route, les Lions de l’Atlas ont battu l’Espagne et le Portugal, avant de s'incliner face à la France, championne du monde en titre.

«C’était incroyable», lance Selim. «Ce sont des souvenirs qui, je crois, resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Aucun de nous ne s’attendait à arriver à ce niveau-là. Nous avons su montrer que les joueurs marocains et les clubs marocains peuvent aussi pratiquer le football au plus haut niveau. Nous sommes très fiers d’avoir représenté notre pays.»

L'expérience au Qatar a été marquée par le soutien massif que les sélections des pays arabes ont reçu, les membres des différentes communautés s’unissant pour soutenir les équipes de la région.

«C’était une fierté parce qu’il n’y avait pas nécessairement que le peuple marocain qui était derrière nous. Tous les peuples musulmans étaient avec nous», souligne Selim Amallah. «Nous étions heureux de montrer que les musulmans sont bien présents dans le football et que nous pouvions non seulement rendre fiers les Marocains, mais aussi tout le monde arabe et le monde africain, à travers notre détermination sur le terrain.»

Après l’euphorie du Qatar 2022, le Maroc a reçu une autre bonne nouvelle en étant désigné comme coorganisateur de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Selim Amallah affirme que lui et ses coéquipiers cherchent à étoffer leur palmarès avant ce grand rendez-vous mondial du football.

«Je pense que nous avons envie de prouver, de montrer que le Maroc sera encore là», indique-t-il. «Nous avons une très belle équipe, nous avons de grands joueurs, mais je pense que désormais ça sera un peu plus difficile parce que nous serons attendus. Nous ferons tout notre possible pour représenter notre pays.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com