Guerre en Ukraine: la France attend de la Chine «  qu'elle passe des messages très clairs à la Russie »

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie", son allié le plus proche, au sujet de la guerre en Ukraine. (AFP).
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie", son allié le plus proche, au sujet de la guerre en Ukraine. (AFP).
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Publié le Lundi 01 avril 2024

Guerre en Ukraine: la France attend de la Chine «  qu'elle passe des messages très clairs à la Russie »

  • Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie"
  • La Chine, qui se présente comme une partie neutre mais dont la relation avec la Russie s'est approfondie depuis le début du conflit, appelle à un règlement politique pour mettre fin aux combats en Ukraine

PEKIN: Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie", son allié le plus proche, au sujet de la guerre en Ukraine.

"Nous attendons de la Chine qu’elle passe des messages très clairs à la Russie", a déclaré le ministre, plaidant pour "un rapport de force favorable à l'Ukraine" lors d'une conférence de presse avec son homologue chinois Wang Yi.

Car "évidemment la Chine joue un rôle clé dans l'indépendance, le respect du droit international y compris la souveraineté de l'Ukraine", a-t-il estimé.

La Chine, qui se présente comme une partie neutre mais dont la relation avec la Russie s'est approfondie depuis le début du conflit, appelle à un règlement politique pour mettre fin aux combats en Ukraine.

Elle est régulièrement appelée par la communauté occidentale à jouer un rôle plus actif dans ce conflit, en utilisant son influence sur la Russie.

"Comme je vous le disais monsieur le ministre, cette guerre concerne l’ensemble de la communauté internationale", a lancé lundi Stéphane Séjourné à son homologue chinois, qui n'a pas évoqué spécifiquement le conflit en Ukraine dans son discours introductif en début de conférence de presse.

"Nous avons une conviction c’est qu’il n’y aura pas de paix durable si elle n’est pas négociée avec les Ukrainiens", a ajouté le ministre français. "Il n’y aura pas de sécurité pour les Européens s’il n’y a pas de paix conforme au droit international".

"C'est donc un enjeu essentiel pour nous, c'est pour cela que la France est déterminée à maintenir un dialogue étroit avec la Chine", a encore déclaré M. Séjourné, en visite pour une journée dans la capitale chinoise.

Le ministre a également évoqué la relation économique entre la France et la Chine: "il n'est pas souhaitable de se découpler de la Chine", c'est-à-dire de réduire fortement les liens économiques entre les deux pays, a-t-il affirmé.

Ces derniers mois, plusieurs dirigeants politiques en Europe et aux Etats-Unis ont justement évoqué cette nécessité de réduire la dépendance de leur pays au géant asiatique, ce à quoi le gouvernement chinois se dit fortement opposé.

Le ministre français des Affaires étrangères a toutefois plaidé lundi pour un "rééquilibrage économique", car "nos échanges doivent aussi reposer sur une base saine et durable".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.