L'Ukraine dit avoir détruit des avions militaires sur une base russe

Des soldats d'infanterie ukrainiens de la 23e brigade mécanisée attendent de se diriger vers la ligne de front en direction d'Avdiivka, dans la région de Donetsk, le 3 avril 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Roman PILIPEY / AFP)
Des soldats d'infanterie ukrainiens de la 23e brigade mécanisée attendent de se diriger vers la ligne de front en direction d'Avdiivka, dans la région de Donetsk, le 3 avril 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Roman PILIPEY / AFP)
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Publié le Vendredi 05 avril 2024

L'Ukraine dit avoir détruit des avions militaires sur une base russe

  • L'attaque ukrainienne nocturne a «endommagé» une sous-station électrique, a reconnu sur Telegram le gouverneur de la région russe de Rostov
  • La ville de Rostov-sur-le-Don, chef-lieu de la région éponyme, abrite également le quartier général des troupes russes engagées en Ukraine

KIEV: L'Ukraine a affirmé vendredi avoir détruit "au moins six avions militaires russes" lors d'une attaque sur une base aérienne de la région russe de Rostov (sud), Moscou ayant assuré plus tôt avoir neutralisé 53 drones ukrainiens au-dessus de son sol dans la nuit.

Une source au sein de la Défense ukrainienne a indiqué à l'AFP que les services de sécurité (SBU) et l'armée de Kiev ont mené dans la nuit une "opération spéciale" contre l'aérodrome de Morozovsk, dans cette région frontalière de l'Ukraine.

"Au moins six avions militaires russes ont été détruits et huit autres ont été considérablement endommagés", s'est félicité cette source au fait de l'attaque.

La Russie, de son côté, n'a pas rapporté une telle frappe sur son territoire, mais son ministère de la Défense avait plus tôt dans la journée fait état de l'une des plus grosses attaques de drones ukrainiennes, menée sur plusieurs régions, y compris celle de Rostov, pendant la nuit et dans la matinée.

Au total, 53 drones ukrainiens ont été "détruits", dont 44 au-dessus de la région de Rostov, a assuré le ministère russe.

Selon la source ukrainienne, la base de Morozovsk en Russie abrite notamment des bombardiers utilisés pour frapper des positions de l'armée de Kiev et des villes ukrainiennes situées près de la ligne de front.

Celle-ci n'a pas précisé avec quels moyens cette opération a été réalisée, mais ses résultats "importants" vont "réduire considérablement le potentiel" de l'armée de l'air russe, a-t-elle soutenu.

L'Ukraine, confrontée à l'invasion russe depuis plus de deux ans, a promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements meurtriers sur son territoire.

Son armée multiplie ainsi ces derniers mois des attaques en Russie à l'aide de drones, mais aussi de missiles, en visant notamment des sites militaires ou énergétiques comme des raffineries, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière.

En Ukraine, l'armée de l'air a pour sa part affirmé avoir "détruit" les 13 drones explosifs lancés par la Russie dans la nuit.

Ukraine: la ville clé de Tchassiv Iar sous «le feu constant» de l'armée russe

La ville de Tchassiv Iar se trouve sous "le feu constant" de l'armée russe, qui a intensifié ses attaques sur cette localité clé de l'est de l'Ukraine, a indiqué vendredi à l'AFP le chef de son administration militaire.

Depuis une semaine, "la situation s'échauffe, la ville est devenue encore plus dangereuse", a déclaré ce responsable, Serguiï Tchaous, ajoutant que "si avant il y avait des moments où il y avait du silence dans la ville, maintenant il n'y en a plus (...), toute la ville brûle".

Une éventuelle prise de cette localité située sur une hauteur pourrait permettre aux forces de Moscou d'intensifier d'un cran leurs attaques contre Kramatorsk, dernière grande ville du Donbass contrôlée par Kiev située à 25 km au nord-ouest.

Tchassiv Iar compte moins de 800 habitants contre près de 13.000 avant l'invasion russe de l'Ukraine lancée il y a deux ans et de nombreux bâtiments y sont détruits, a ajouté M. Tchaous.

"En ce moment, d'après nos statistiques, il y a environ 770 personnes dans la ville", a-t-il dit assurant que les autorités tentaient avec l'aide de bénévoles d'évacuer "sans délai" ceux qui acceptent de partir.

"Cent pour cent des bâtiments de la ville ont été endommagés", a encore constaté le responsable.

Les autorités d'occupation installées par Moscou dans l'est de l'Ukraine ont affirmé que l'armée russe progresse petit à petit vers Tchassiv Iar, à l'ouest de Bakhmout.

La chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne et suivie par près de 690.000 personnes, a elle indiqué de son côté que les Russes ont "pénétré dans des maisons" dans la périphérie est de cette ville.

Poussée russe vers Tchassiv Iar

L'attaque ukrainienne nocturne a "endommagé" une sous-station électrique, a reconnu sur Telegram le gouverneur de la région russe de Rostov, Vassily Goloubev, qui a évoqué "le district de Morozovsk", sans mentionner son aérodrome militaire.

"Aucune personne n'a été blessée" mais "environ 600 habitants" ont été privés d'électricité dans la matinée, a-t-il seulement précisé.

La ville de Rostov-sur-le-Don, chef-lieu de la région éponyme, abrite également le quartier général des troupes russes engagées en Ukraine.

Si l'Ukraine attaque certaines régions russes dans le but de perturber les lignes logistiques de l'armée de Moscou, ses soldats visent aussi les régions occupées par son voisin, soit près de 20% de son territoire.

Vendredi, une frappe ukrainienne a fait cinq blessés, dont deux "dans un état grave", dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine), selon les autorités régionales installées par Moscou.

Régulièrement visée par des frappes russes ces dernières semaines, la région ukrainienne de Kharkiv (nord-est) a elle de nouveau subi des salves de tirs, dans "environ 15 localités", selon les autorités régionales.

Ces dernières semaines, les Russes ont multiplié les frappes dans cette zone, faisant plusieurs victimes et provoquant d'importantes coupures de courant.

Dans le Donbass (est), épicentre des combats, les autorités d'occupation installées par Moscou ont affirmé que l'armée russe progresse petit à petit vers Tchassiv Iar, à l'ouest de Bakhmout.

La chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne et suivie par près de 690.000 personnes, a indiqué vendredi que les Russes ont "pénétré dans des maisons" dans la périphérie est de cette ville dévastée.

Interrogé par l'AFP sur cette possible poussée russe, les responsables ukrainiens n'ont pas souhaité commenter dans l'immédiat.

Tchassiv Iar, située sur une hauteur, se trouve à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, et est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.