Chaos et champ de bataille au Congrès américain

«La plupart des gens ici sont prêts à prendre une balle pour défendre nos libertés. Moi oui», affirme Bob Cox, un partisan de Donald Trump de 56 ans, un drapeau bleu «Trump 2020» drapé autour de ses épaules (Photo, AFP).
«La plupart des gens ici sont prêts à prendre une balle pour défendre nos libertés. Moi oui», affirme Bob Cox, un partisan de Donald Trump de 56 ans, un drapeau bleu «Trump 2020» drapé autour de ses épaules (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 07 janvier 2021

Chaos et champ de bataille au Congrès américain

  • A la tension s'est ajouté le tragique quand une femme, à l'identité pour l'heure inconnue, a été grièvement blessée par balle dans des circonstances peu claires. Elle est décédée peu après
  • Mais les manifestants pénètrent dans le Capitole plus vite que les élus et leurs assistants ne parviennent pas à les en sortir

WASHINGTON: Des policiers l'arme dégainée dans le cœur du Congrès des Etats-Unis, des élus protégés par des masques à gaz, des manifestants brisant des vitres: le Capitole à Washington a sombré mercredi dans un chaos dramatique et des violences inédites dans un lieu si solennel.  

La situation a basculé quand des partisans de Donald Trump, brandissant des drapeaux bleus à son nom et portant les casquettes rouges de sa campagne électorale, ont envahi le bâtiment trônant sur la célèbre colline de la capitale fédérale. 

Aux cris de «USA! USA!», ils ont réussi à pénétrer jusque dans les hémicycles des deux chambres, interrompant la session parlementaire qui devait confirmer l'élection de Joe Biden.

«Ils ne peuvent pas nous stopper tous», a lancé dans un mégaphone un manifestant poussant la foule à forcer les portes du Congrès.

Des images du coup de force, prises à l'intérieur du Capitole, temple de la démocratie américaine, révélaient des scènes plutôt dignes d'un coup d'Etat.

A la tension s'est ajouté le tragique quand une femme, à l'identité pour l'heure inconnue, a été grièvement blessée par balle dans des circonstances peu claires. Elle est décédée peu après. 

Une bonne part des manifestants semblaient toutefois relativement pacifiques.

Bureaux vandalisés

«La plupart des gens ici sont prêts à prendre une balle pour défendre nos libertés. Moi oui», affirme Bob Cox, un partisan de Donald Trump de 56 ans, un drapeau bleu «Trump 2020» drapé autour de ses épaules.

Une photo virale montre des agents de la police du Capitole en civil pointant leurs armes en direction d'une porte dont la vitre est brisée pour tenter d'empêcher quiconque d'entrer. Ils s'abritent derrière un banc placé en travers de la porte.

Torse nu et coiffé d'un casque de viking à cornes, un manifestant pose le poing levé à la tribune de la Chambre des représentants. Un autre force le bureau de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, et se fait immortaliser les pieds sur sa table de travail. Un troisième pose tout sourire emportant un pupitre de l'hémicycle.

Des élus publient des selfies pendant leur évacuation. Ils ont le visage protégé par un masque à gaz car les forces de l'ordre, renforcées progressivement au cours de la journée, tentent d'évacuer le bâtiment à coup de gaz lacrymogènes.

Mais les manifestants pénètrent dans le Capitole plus vite que les élus et leurs assistants ne parviennent pas à les en sortir. 

«J'étais près de la porte. Ils nous ont gazés», raconte un manifestant. «Vous vous rendez compte, ils nous ont gazés!». 

Donald Trump avait prévenu qu'il tenterait d'empêcher le Congrès de certifier officiellement mercredi la victoire électorale de Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier.

Mais il n'avait aucun moyen légal de le faire. Il a bien essayé de menacer le vice-président Mike Pence, qui présidait la séance mais dont le rôle était strictement protocolaire.

Mais M. Pence a refusé, s'abritant derrière les «contraintes» de la Constitution.

Dénonçant des élections «truquées», M. Trump a donc appelé ses partisans, qu'il avait réunis à Washington le jour même de la confirmation par le Congrès, à manifester au Capitole.

Pas de regrets

Donald Trump avait promis à ses partisans que la journée de mercredi serait «folle». Elle l'a été. 

Après plusieurs heures de chaos, Donald Trump a diffusé une courte vidéo sur Twitter où il a appelé les manifestants à «rentrer à la maison», sans exprimer le moindre regret ni condamner les violences et les dégradations.

«On vous aime. Vous êtes uniques», les a-t-il congratulés.

En fin d'après-midi, les forces de sécurité avaient repris le contrôle du Capitole mais la situation restait tendue. Un couvre-feu est entré en vigueur dans la ville à 18H00 locales (23H00 GMT).

Une cinquantaine de pro-Trump ont attaqué des journalistes regroupés dans une zone protégée par des barrières métalliques pour filmer les évènements à l'extérieur du Congrès, renversant plusieurs caméras en criant «les informations, c'est nous maintenant».

Venu tout droit de l'Oklahoma pour soutenir Donald Trump, Jordan Shackleford, 25 ans, reste convaincu que les manifestants étaient dans leur droit.

«Ils ont truqué les élections», a-t-il déclaré, répétant les théories du complot avancées depuis deux mois par le président républicain qui refuse toujours d'accepter sa défaite deux mois après l'élection.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.