France: vive émotion après la mort d'un collégien roué de coups en région parisienne

Des collégiens passent devant un panneau indicatif indiquant "Collège départemental - Les Sablons" à l'entrée du collège Les Sablons à Viry-Chatillon le 5 avril 2024. (Photo, AFP)
Des collégiens passent devant un panneau indicatif indiquant "Collège départemental - Les Sablons" à l'entrée du collège Les Sablons à Viry-Chatillon le 5 avril 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 05 avril 2024

France: vive émotion après la mort d'un collégien roué de coups en région parisienne

  • Selon le parquet d'Evry, la victime a été passée à tabac dans l'après-midi, à la sortie de l'établissement par plusieurs individus
  • Transporté jeudi à l'hôpital Necker, à Paris, l'adolescent a été opéré dans la nuit et est décédé en début d'après-midi

VIRY-CHÂTILLON: "Un crime barbare": le décès vendredi de l'adolescent de 15 ans passé à tabac la veille à la sortie de son collège de Viry-Châtillon, en région parisienne, suscite une vive émotion en France, quatre jours après un autre déferlement de violence contre une collégienne.

La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, a dénoncé "un crime barbare", face auquel, a-t-elle assuré sur X, "notre société ne pliera pas". La ministre de l'Education Nicole Belloubet s'est elle rendue en milieu d'après-midi au collège concerné de cette banlieue populaire du sud de Paris.

Selon le parquet d'Evry, la victime a été passée à tabac dans l'après-midi, à la sortie de l'établissement par "plusieurs individus". Transporté jeudi à l'hôpital Necker, à Paris, l'adolescent a été opéré dans la nuit et est décédé en début d'après-midi.

Une enquête a été ouverte des "chefs d'assassinat et de violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire". "Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits criminels et permettre l'interpellation des auteurs", a indiqué le procureur.

Choc et inquiétude

Devant l'établissement scolaire, Les Sablons, situé dans un quartier réputé calme de Viry-Châtillon, les collégiens se sont pressés devant les grilles vendredi matin pour exprimer leur tristesse et leur inquiétude.

"Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans", a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, "un gars sans problème" et "souriant". Selon lui, la victime n'avait pas de problème de harcèlement scolaire.

Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, se sent lui "stressé et triste". S'il décrit un collège "assez tranquille", il confie avoir "peur" que les agresseurs de Shamseddine ne "reviennent".

"Choqué", Kamel, 40 ans, un ami de la famille de Shamseddine qui n'a pas souhaité donné son nom, ne comprend pas "pourquoi il s'est passé ça ici".

"Je m'inquiète", confie pour sa part Katia Rodriguez, 47 ans, qui dépose son fils, en classe de 6e, tous les matins au collège.

Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s'en sont pris à Shamseddine dans un hall d'immeuble.

"De façon générale, nous avons en Essonne un phénomène très marqué de rixes entre bandes rivales", a souligné la préfète de ce département, Frédérique Camilleri, sur la chaîne BFMTV. Elle a précisé cependant ne pas pouvoir dire si l'agression de jeudi relevait "d'un phénomène de rixe".

Le maire centriste de la ville, Jean-Marie Vilain, a lui dénoncé une "ultraviolence qui devient banale".

Protéger l'école

"Nous serons intraitables contre toute forme de violence", il "faut protéger l'école de ça", a pour sa part martelé le président Emmanuel Macron, en visite, avant l'annonce du décès du collégien, dans un établissement scolaire à Paris.

"Une cellule psychologique et des moyens supplémentaires ont été déployés" dans l'établissement, a indiqué sur X Nicole Belloubet, déplorant "un nouveau drame absolument affreux" après l'agression mardi d'une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier, dans le sud de la France.

Trois mineurs interpellés ont reconnu leur implication dans ces violences, qui, selon le parquet, auraient leur origine dans des "invectives" entre élèves sur les réseaux sociaux.

Ils étaient vendredi présentés au parquet en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour tentative d'homicide volontaire.

Par ailleurs, cinq jeunes filles âgées de 11 à 15 ans, qui ont "passé à tabac" une adolescente de 14 ans et filmé l'agression mercredi à Tours, dans le centre de la France, devaient être présentées à un juge vendredi en vue d'une mise en examen (inculpation), selon une source policière.

 


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.