« Honte, chaos, coup d’État », la presse internationale s'emporte contre Trump

« Trump: la stratégie du chaos », titre en Une le quotidien français Libération, qui enfonce le clou en pages intérieures sous le titre « Trump met le feu à Washington » (Photo, AFP).
« Trump: la stratégie du chaos », titre en Une le quotidien français Libération, qui enfonce le clou en pages intérieures sous le titre « Trump met le feu à Washington » (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 07 janvier 2021

« Honte, chaos, coup d’État », la presse internationale s'emporte contre Trump

  • Pour le Guardian, ces violences constituent « le défi le plus important au système démocratique américain depuis la guerre civile »
  • « Jour de honte pour la démocratie américaine », titre Die Welt. « L'Amérique a connu sa première tentative violente de coup d'Etat »

PARIS: « La démocratie assiégée », « le coup d'Etat de folie », « Trump met le feu à Washington »: le « chaos » provoqué mercredi au Capitole par les partisans de Donald Trump fait la Une de la presse internationale qui en rejette la responsabilité sur le président sortant, accusé d'avoir encouragé la violence de ses partisans.

« Le capitole assiégé- Les supporters de Trump envahissent le cœur de la démocratie américaine », titre The Times de Londres, qui raconte comment les élus démocrates et républicains, réunis en session pour confirmer l'élection du démocrate Joe Biden, « ont enfilé des masques à gaz et se sont abrités sous les bureaux » pendant que le personnel « se cachait dans les bureaux ».

Sous le titre « La démocratie assiégée », le Daily Telegraph évoque « des scènes sans précédents à Washington » avec des « hordes de supporters de Trump » envahissant le temple de la démocratie américaine.

Pour le Guardian, ces violences constituent « le défi le plus important au système démocratique américain depuis la guerre civile ».

Honte et chaos

Pour le grand quotidien espagnol El Pais, « Donald Trump a encouragé hier le chaos qui s'est produit à Washington alors que le Congrès s'apprêtait à confirmer Joe Biden comme prochain président des Etats-Unis ». « Honte » et « chaos » sont les mots qui reviennent dans les principaux journaux allemands.

« Jour de honte pour la démocratie américaine », titre Die Welt. « L'Amérique a connu sa première tentative violente de coup d'Etat », et « le président, ses mensonges et un parti républicain invertébré en sont politiquement responsables », écrit Clemens Wergin dans un éditorial en ligne.

« Le coup d'Etat de folie », titre de son côté la Süddeutsche Zeitung, qui parle également de "honte à Washington ».

Le grand quotidien italien La Repubblica fait le parallèle avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini dans les années 1920: « L'Amérique, l'Amérique entière, a vécu avec horreur en direct à la télévision l'équivalent d'une marche sur Rome à Washington, l'invasion du Capitole, l'atteinte à la sacralité-même de sa démocratie », écrit son correspondant Mario Platero.

La Corriere della Serra revient sur le profil des Proud boys, « des extrémistes de droite mais aussi des femmes et des jeunes. Appelés directement par Trump. Qui ensuite essaie à la télévision de faire baisser la pression: +Nous sommes le parti de la loi et de l'ordre+. Mais trop tard ».

« Trump: la stratégie du chaos », titre en Une le quotidien français Libération, qui enfonce le clou en pages intérieures sous le titre « Trump met le feu à Washington ». « L'assaut de Donald Trump contre la démocratie américaine a pris mercredi une tournure aussi concrète que symbolique, quand certains de ses partisans, chauffés à blanc par son discours, ont réussi à pénétrer de force dans l'enceinte du Capitole ».

Narcissisme

Dans le Figaro, l'éditorialiste Philippe Gélie souligne que « Donald Trump aurait pu sortir par le haut, en + président du peuple+ fort d'un bilan contesté mais non négligeable. Au lieu de cela, son narcissisme ayant eu raison de toute dignité, il malmène les institutions, piétine la démocratie, divise son camp et achève sa présidence dans le fossé ».

La presse brésilienne se fait goguenarde, soulignant comme O Globo que « les Etats-Unis tombent au niveau des républiques latino-américaines ». Pour Ursula Passos de la Folha de S. Paulo, « les soutiens de Trump ressemblent, de manière ironique, aux Soviétiques d'Eisenstein », car « les images des manifestants sur les marches du Capitole rappellent le film de 1927 qui célébrait la Révolution russe ».

« La cible a été le Capitole, pas les Tours jumelles, mais c'était aussi du terrorisme », accuse Eliane Cantanhêde, dans O Estado de S. Paulo. « Un terrorisme domestique, interne, contre le Capitole, et attisé par le président Donald Trump lui-même ».

Au Caire, le quotidien égyptien Al-Ahram écrit que « les images mettent en scène le sacrifice de la démocratie américaine, la mort de sa liberté et la chute des valeurs que les Etats-Unis n'ont eu de cesse de vouloir exporter aux peuples du monde et en faire un motif d'ingérence dans les affaires d'autres Etats ».


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.