A la veille de l'Aïd, les tailleurs afghans débordés

Un tailleur afghan coud des vêtements avant l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne musulman du Ramadan, dans un atelier à Kaboul le 7 avril 2024 (Photo, AFP).
Un tailleur afghan coud des vêtements avant l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne musulman du Ramadan, dans un atelier à Kaboul le 7 avril 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 avril 2024

A la veille de l'Aïd, les tailleurs afghans débordés

  • Ainsi l'Aïd va encore être célébré cette année dans la discrétion, davantage dans l'espace privé
  • En cette veille d'Aïd, les marchés d'Afghanistan regorgent aussi de nourriture, particulièrement de fruits secs et de friandises

KABOUL: A l'approche de l'Aïd el-Fitr qui marque cette semaine la fin du ramadan, les machines à coudre tournent à plein régime dans les ateliers des tailleurs afghans qui connaissent leur coup de chaud de l'année.

Le troisième Aïd depuis le retour au pouvoir des talibans, qui interdisent toute célébration festive mixte, n'a plus l'éclat d'autrefois. Mais tous veulent malgré tout marquer l'événement en s'habillant de neuf, comme le veut la tradition musulmane.

Au premier étage de Crystal Siddiqui, une boutique du nord de Kaboul, des couturiers, mètre ruban autour du cou, découpent des patrons pour les ultimes commandes avant l'Aïd, qui aura lieu mardi ou mercredi.

Plus loin, une demi-douzaine d'employés cousent à la machine des shalwar kameez, les longues tuniques sur pantalon bouffant traditionnels des hommes. Pendant tout le mois de jeûne du ramadan, ils ont travaillé 19 heures par jour pour pouvoir en confectionner 5.000, racontent-ils, pas peu fiers.

"C'est le ramadan, un mois plein de promesses", explique à l'AFP Shayeq Siddiqui, qui travaille dans l'entreprise familiale.

"Quand quelqu'un porte de nouveaux vêtements ou de nouvelles chaussures, cela lui donne un nouvel état d'esprit et une nouvelle énergie", affirme cet Afghan de 23 ans.

Après leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont imposé de très nombreuses restrictions sur les célébrations et les loisirs des 40 millions d'Afghans, interdisant notamment la musique.

Premières victimes de leur application ultra-rigoriste de la loi islamique, les Afghanes ont été quasiment exclues de l'espace public.

Ainsi l'Aïd va encore être célébré cette année dans la discrétion, davantage dans l'espace privé.

Si les hommes peuvent toujours se rassembler à l'extérieur, les femmes doivent se contenter de leur maison ou de visites aux voisins.

Malgré tout, les tailleurs continuent de fabriquer et de vendre de grandes quantités de vêtements richement brodés pour les femmes, qu'elles portent chez elles, sans avoir à se couvrir des pieds à la tête de l'abaya et du voile qui leur sont imposés dès qu'elles sortent.

Broderies de Kandahar 

Crystal Siddiqui a enregistré lors du ramadan deux fois plus de commandes qu'un mois normal, pour des tenues très variées.

"Bien sûr c'est difficile, mais c'est notre travail et c'est ce que les gens veulent", dit l'un des tailleurs, âgé de 28 ans, Abdul Farooq Azimi, profitant d'une courte pause sur un tabouret.

"On est contents de voir nos compatriotes porter de nouveaux vêtements pour l'Aïd", dit-il à l'AFP.

"On est au service du peuple pour ce mois saint", affirme-t-il devant des piles de shalwar kameez brodés de riches motifs et fraîchement repassés qui feront la fierté de leur propriétaire devant famille et amis auxquels il faut impérativement rendre visite, selon la tradition musulmane, durant les trois jours de l'Aïd.

La tenue traditionnelle coûte de 1.500 à 30.000 afghanis, soit de 20 à près de 400  euros, une fortune dans ce pays où 85% de la population vit avec moins d'un dollar par jour.

Cette année, des broderies de la ville méridionale de Kandahar, qui donnent au tissu une apparence de peau de serpent, sont en vogue.

Mais il y en a pour tous les goûts: dans la boutique, au rez-de-chaussée, on voit aussi des piles de tuniques brodées de fils dorés et de clinquantes pierres précieuses en toc.

En cette veille d'Aïd, les marchés d'Afghanistan regorgent aussi de nourriture, particulièrement de fruits secs et de friandises.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com