Lever de rideau sur la sélection du Festival de Cannes

Le Festival est une chambre d'écho des soubresauts du monde. En 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, à la surprise générale, pris la parole via une vidéo lors de la cérémonie d'ouverture. (AFP).
Le Festival est une chambre d'écho des soubresauts du monde. En 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, à la surprise générale, pris la parole via une vidéo lors de la cérémonie d'ouverture. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 avril 2024

Lever de rideau sur la sélection du Festival de Cannes

  • Le milieu se demandait si les récentes grèves à Hollywood n'allaient pas rétrécir le contingent américain pour le plus grand festival de cinéma mondial, du 14 au 25 mai
  • Mais plusieurs pointures ont déjà été conviées avant la conférence de presse à Paris de Thierry Frémaux, délégué général

PARIS: Avec ou sans Francis Ford Coppola? Le 77e Festival de Cannes dévoile jeudi matin sa sélection officielle, alors que bruissent les grands noms du 7e art.

Le milieu se demandait si les récentes grèves à Hollywood n'allaient pas rétrécir le contingent américain pour le plus grand festival de cinéma mondial, du 14 au 25 mai. Mais plusieurs pointures ont déjà été conviées avant la conférence de presse à Paris de Thierry Frémaux, délégué général, à 11H00 (9H00 GMT).

Greta Gerwig, réalisatrice de "Barbie", présidera ainsi le jury. Et George Lucas, 79 ans, père de la saga "Star Wars", inspirateur pour "Indiana Jones" (lancée derrière la caméra par Steven Spielberg), recevra la Palme d'or d'honneur lors de la cérémonie de clôture.

Kevin Costner, de retour au western avec "Horizon, An American Saga", a gagné son ticket, hors compétition. Toujours hors compétition, "Furiosa", nouvel épisode de "Mad Max" de George Miller (Australien, mais assimilé à Hollywood), montera les marches avec ses stars Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth.

L'ouverture, hors compétition également, reviendra à Quentin Dupieux, maître du décalage, avec "Le deuxième acte", avec Léa Seydoux.

La « légende »

Et Camille Cottin sera la maîtresse des cérémonies d'ouverture et de clôture. L'actrice a été révélée par la série "Dix pour cent" ("Call my agent" en anglais) qui lui a ouvert les portes d'Hollywood.

Pour le reste, les bookmakers s'en donnent à cœur joie. La cuvée 2024 est en tout cas plus qu'attendue après la belle histoire de la Palme d'Or 2023, "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, Oscar du meilleur scénario en mars.

"Le retour unanime que nous avons eu prouve que 2023 a été une très grande année", se réjouit Thierry Frémaux, dans le magazine américain Variety.

Le nom qui revient le plus souvent dans la presse américaine, c'est "Megalopolis" de Francis Ford Coppola. Les épithètes manquent pour ce film hors norme, au budget de 100 millions de dollars. Les rumeurs les plus folles courent sur un casting emmené par Adam Driver.

"Francis Ford Coppola a bâti la légende de Cannes et ce serait un honneur de l'accueillir à nouveau", glisse Thierry Frémaux dans Variety.

Le géant du cinéma, 85 ans, a décroché deux Palmes d'Or pour "Conversation secrète", en 1974, et "Apocalypse now", en 1979. David Cronenberg, qui a mis en boîte "Les Linceuls", porté par Diane Kruger et Vincent Cassel, est aussi un prétendant sérieux.

« Rien ne l'interdit »

Le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov offre l'embarras du choix avec deux options, adaptées de livres français: "Limonov" d'Emmanuel Carrère et "La disparition de Josef Mengele" d'Olivier Guez, sur le médecin tortionnaire d'Auschwitz.

Tout juste auréolée d'un deuxième Oscar, Emma Stone, dans "Kinds of Kindness" de Yorgos Lanthimos, complèterait idéalement la photo de famille.

Et que serait Cannes sans un gros buzz? La nouvelle adaptation du sulfureux "Emmanuelle", par Audrey Diwan avec Noémie Merlant, remplirait ce rôle en plein #MeToo du cinéma français.

Tous les regards se tournent également vers "Emilia Perez", croisement du polar et de la comédie musicale sur fond de narcotrafic au Mexique, réalisé par Jacques Audiard (Palme d'Or 2015), avec Selena Gomez et Zoe Saldaña.

Les cinéphiles rêvent d'une sélection pour "Marcello Mio" de Christophe Honoré, soit Marcello Mastroianni évoqué à travers sa fille Chiara, dans un film au côté de sa mère Catherine Deneuve.

Interrogé par Variety sur la présence de films israéliens et/ou palestiniens dans la sélection officielle, Thierry Frémaux répond: "Rien ne l'interdit". "Les réalisateurs israéliens et palestiniens, comme les intellectuels de ces deux pays en général, sont traditionnellement favorables au dialogue et ceux que je connais appellent à la fin du conflit et l'ouverture des négociations".

Le Festival est une chambre d'écho des soubresauts du monde. En 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, à la surprise générale, pris la parole via une vidéo lors de la cérémonie d'ouverture, quelques mois après le début de l'invasion russe de son pays.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.