Comment l'Arabie saoudite favorise-t-elle des régimes alimentaires sains et durables grâce à des alternatives à base de plantes ?

Dans une société où la consommation de la viande est prédominante, il est difficile d'imaginer les Saoudiens se tourner vers des alternatives à base de plantes. Cependant, à mesure que le monde se rapproche du réchauffement climatique, des entreprises du monde entier, telles que Ayla's Choice, basée en Arabie saoudite, doivent repousser les limites de l'imagination. (Photo fournie)
Dans une société où la consommation de la viande est prédominante, il est difficile d'imaginer les Saoudiens se tourner vers des alternatives à base de plantes. Cependant, à mesure que le monde se rapproche du réchauffement climatique, des entreprises du monde entier, telles que Ayla's Choice, basée en Arabie saoudite, doivent repousser les limites de l'imagination. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 13 avril 2024

Comment l'Arabie saoudite favorise-t-elle des régimes alimentaires sains et durables grâce à des alternatives à base de plantes ?

  • De nouvelles technologies agricoles moins gourmandes en eau et à faible émission de CO2 gagnent du terrain en Arabie saoudite
  • Le gouvernement a conclu des accords avec plusieurs entreprises privées spécialisées dans les technologies agricoles pour développer des substituts à la viande et aux produits laitiers

RIYAD : Il y a peu, l'idée de déguster un nigiri végétalien au thon ou un shawarma sans viande en Arabie saoudite semblait inconcevable. Mais grâce aux récents investissements dans l'agritech, ces alternatives à base de plantes sont désormais bien présentes dans les menus.

Face à la montée en puissance de l'alimentation sans viande en réponse aux préoccupations croissantes pour l'environnement et la santé, les secteurs public et privé du Royaume conjuguent leurs efforts pour produire des denrées alimentaires de manière plus durable.

« La transition vers les produits à base de plantes est essentielle pour promouvoir la durabilité environnementale », a déclaré Faisal al-Sughayer, cofondateur et directeur général de la marque saoudienne Ayla's Choice, spécialisée dans les produits à base de plantes, à Arab News.

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Faisal Alsughayer, cofondateur et directeur général d'Ayla's Choice, affirme que l'objectif de l'entreprise est de proposer aux consommateurs des alternatives saines aux produits d'origine animale. (Photo fournie)

« Notre engagement dans le domaine agricole vise à préserver les ressources, à améliorer la santé humaine, à garantir la sécurité alimentaire, et à créer des opportunités économiques, tout en renforçant la résilience climatique.

En faisant des choix conscients pour intégrer davantage d'options à base de plantes dans notre alimentation et notre mode de vie, nous pouvons contribuer à un changement positif et créer une société plus saine et plus durable. »

Depuis le lancement de l'Initiative verte saoudienne en mars 2021, le Royaume a connu des changements significatifs grâce à son engagement à renforcer la sécurité alimentaire, à promouvoir une agriculture durable et à s'adapter aux tendances alimentaires émergentes.

Conscients des vulnérabilités de la chaîne d'approvisionnement mondiale, les investissements du Royaume dans l'innovation et la diversification de l'industrie alimentaire visent également à atteindre un certain degré d'autosuffisance pour répondre aux besoins alimentaires de la population.

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L'année dernière, l'un des projets gigantesques les plus attendus de l'Arabie saoudite, NEOM, a annoncé sa collaboration avec une entreprise néerlandaise spécialisée dans les serres pour créer une oasis horticole aux abords de la cité urbaine. (Photo fournie)

Ces avancées sont en partie dues à des initiatives gouvernementales, aux progrès technologiques et aux évolutions des préférences des consommateurs.

Il y a environ un an, le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture saoudien a conclu des accords avec le Conseil des sociétés coopératives, la Société de gestion des serres saoudiennes et de commercialisation agricole, ainsi qu'Ayla's Choice pour développer des produits alimentaires à base de plantes.

Grâce à ces partenariats, le ministère vise à promouvoir une alimentation saine, à fournir des alternatives végétaliennes et végétariennes de haute qualité fabriquées localement, et à utiliser des technologies avancées pour produire des substituts à la viande et aux produits laitiers.

Ces accords contribueront également à moderniser les systèmes agricoles et de commercialisation, à renforcer la sécurité alimentaire, à favoriser la durabilité environnementale et à soutenir le développement global du secteur agricole du Royaume.

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Ayla's Choice se passionne pour la création de produits locaux durables à base de plantes. (Photo fournie)

Selon Al-Sughayer, Ayla's Choice a été la première entreprise en Arabie saoudite à obtenir une licence du  ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture pour la production de produits à base de plantes, ouvrant ainsi la voie à davantage de licences et à des possibilités d'investissement accrues.

L'objectif de l'entreprise n'est pas seulement de promouvoir un régime alimentaire entièrement sans viande et sans produits laitiers, mais surtout de fournir aux consommateurs des alternatives saines aux produits d'origine animale.

Lors d'un de leurs récents ateliers en collaboration avec le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, l'entreprise a présenté une gamme de produits innovants, tels que le caviar à la truffe et aux olives, des tartelettes au saumon fumé à base de carottes, des nigiris au thon tomate et des nigiris à l'aubergine façon unagi.

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Lors d'un de leurs récents ateliers en collaboration avec le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Ayla's Choice a présenté une gamme de produits innovants, tels que le caviar à la truffe et aux olives, des tartelettes au saumon fumé à base de carottes, des nigiris au thon à base de tomate et des nigiris à l'aubergine façon unagi. (Photo fournie)

« Nous sommes enthousiastes à l’idée d'explorer les possibilités de collaboration pour les initiatives de planification de la durabilité, notamment en fixant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en conservant les ressources en eau, en préservant la biodiversité, et en participant à des groupes de travail ou des équipes dirigées par le gouvernement et axées sur les systèmes alimentaires durables », a déclaré M. Al-Sughayer. 

Dans cette optique, l'entreprise vise « à fournir une expertise et des contributions de nos sites du secteur des produits à base de plantes, ainsi que du secteur agricole pour renforcer la sécurité alimentaire en Arabie saoudite », a-t-il ajouté.

À l'heure actuelle, des collaborations sont en cours avec le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, le ministère de l'Économie et de la Planification, ainsi qu'avec des entreprises individuelles afin de mettre en place des coentreprises qui garantiront la disponibilité des aliments sans viande et sans produits laitiers de la plus haute qualité.

EN BREF

  • À la fin de 2023, Vertical Farms Co. a lancé le plus grand projet d’agriculture verticale en intérieur jamais réalisé en Arabie saoudite. Il devrait débuter ses opérations au cours du second semestre de 2024
  • Des entreprises comme iFarm s'efforcent de simplifier le processus de production de masse de culture de légumes commerciales durables au niveau local
  • Avec une superficie de 3,2 millions de mètres carrés, une ferme à grande échelle dans le Wadi ben Hashba à Asir détient le record mondial de la plus grande ferme durable

Saudi Greenhouses Management and Agri Marketing Co., également connue sous le nom d'Al-Rasheed Greenhouses, est l'une des plus grandes entreprises agricoles et horticoles du Conseil de coopération du Golfe, avec plus de 40 ans d'expérience dans le secteur. La société opère dans neuf sites, gérant plus de 90 hectares de serres et 27 hectares supplémentaires de nouvelles expansions dans des serres de haute technologie à travers le Royaume. Elle est le plus grand fournisseur de produits frais pour les principaux détaillants d'Arabie saoudite.

« La société contrôle entièrement l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des produits frais, allant de la conception des spécifications de serres adaptées aux régions de culture dans le Royaume, jusqu’à la livraison des produits frais sur les étagères pour les consommateurs », a déclaré Abdallah Al-Rasheed, le directeur de projet principal de l'entreprise, à Arab News.

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La ferme durable de la région d'Asir, récemment distinguée par le Livre Guinness des records comme la plus grande au monde, utilise de l'eau traitée pour irriguer les cultures réparties sur une superficie de 3,2 millions de mètres carrés. (Photo fournie)

« La gestion des consultations logistiques sur les cultures, et de la production est entièrement assurée par notre entreprise. »

Al-Rasheed Greenhouses a récemment signé un accord pour cultiver et fournir des ingrédients à base de plantes à Ayla's Choice pour ses produits, tels que les champignons Lion's mane, qui sont une alternative sans viande aux steaks.

Al-Sughayer espère que ce partenariat encouragera les agriculteurs locaux en Arabie saoudite à envisager d'adapter leurs cultures pour répondre à la demande croissante de l'industrie alimentaire à base de plantes, générant ainsi un meilleur rendement de leurs produits et réduisant le gaspillage.

« Cela peut avoir des avantages significatifs tant pour les agriculteurs que pour la sécurité alimentaire en Arabie saoudite, » a-t-il déclaré. « Notre objectif est de diversifier les sources alimentaires en travaillant avec les agriculteurs locaux pour développer des produits à base de plantes à partir de la surabondance de produits locaux. »

Le secteur alimentaire de l'Arabie saoudite a fait d’énormes progrès en matière de durabilité. L'année dernière, l'un des gigaprojets les plus attendus du Royaume, la ville intelligente NEOM, a annoncé une nouvelle collaboration avec une entreprise néerlandaise spécialisée dans les serres pour construire une oasis horticole autosuffisante.

Grâce à des technologies révolutionnaires, ce partenariat avec Van Der Hoeven permettra au paysage désertique de la région, soumis à des températures élevées et asséché par de faibles précipitations, de prospérer grâce à des produits cultivés localement.

SweGreen, une entreprise d'agritech basée à Stockholm et spécialisée dans la culture verticale, représente un autre partenaire potentiel.

En utilisant la technologie de culture sans sol et des systèmes de surveillance gérés par l’intelligence artificielle, SweGreen a permis aux supermarchés locaux de cultiver des produits en magasin avec un contrôle absolu sur la qualité et le processus de croissance.

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SweGreen a fait les gros titres au niveau international grâce à ses solutions agricoles en magasin de pointe et à son système de pilotage et de surveillance numérique basé sur l'intelligence artificielle. (Photo fournie)

« SweGreen a établi quatre records mondiaux dans l'industrie pour l'efficacité et la durabilité en agriculture », a déclaré Scott A. Ellis, le consultant de liaison de l'entreprise, à Arab News.

« Le premier est un record mondial pour les émissions de CO2 les plus faibles, mesurées par kilogramme de laitue produite, et comparées à l'impact environnemental du transport des aliments à travers la planète et de leur gaspillage simultané.

Bien sûr, cela réduit l'empreinte carbone et contribue également à une planète plus durable », a ajouté Ellis.

La technologie a également permis d’atteindre le taux de consommation d'énergie le plus bas et l'efficacité de production la plus élevée. Plus important encore pour l'Arabie saoudite, la technologie a obtenu la meilleure note pour la conservation de l'eau, nécessitant seulement 1,3 litre par kilogramme de légumes produits. »

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.