Face à la situation «fragile», Paris maintient les restrictions, accélère la vaccination

Tous les établissements et équipements actuellement fermés en raison de l'épidémie de coronavirus «le resteront encore jusqu'à la fin de ce mois», a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse (Photo, AFP).
Tous les établissements et équipements actuellement fermés en raison de l'épidémie de coronavirus «le resteront encore jusqu'à la fin de ce mois», a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Face à la situation «fragile», Paris maintient les restrictions, accélère la vaccination

  • Afin d'accélérer les opérations, le gouvernement a décidé, comme le Royaume-Uni, de différer jusqu’à 6 semaines l'injection de la 2e dose du vaccin Pfizer
  • «Ce ne sont pas dix jours qui feront la différence. Faites-vous vacciner, aidez vos proches à se faire vacciner», a lancé Olivier Véran

PARIS: «Hors de question de baisser la garde» : inquiet d'une situation sanitaire «plus fragile», menacée par le variant britannique plus contagieux, Jean Castex a maintenu toutes les restrictions sanitaires en vigueur et compte étendre le couvre-feu à 18H00 à dix nouveaux départements, tout en promettant d'accélérer la vaccination.  

Tous les établissements et équipements actuellement fermés en raison de l'épidémie de coronavirus «le resteront encore jusqu'à la fin de ce mois», a annoncé jeudi le Premier ministre lors d'une conférence de presse.

«Les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les équipements sportifs ou de loisirs ne connaîtront dans les semaines qui viennent, aucun assouplissement», a-t-il ajouté, douchant ainsi les espoirs de ces secteurs qui espéraient rouvrir prochainement. 

Quant aux bars et restaurants, ils ne rouvriront pas avant «a minima mi-février». Un point sera fait avec les professionnels de la montagne le 20 janvier pour étudier une éventuelle réouverture des remontées mécaniques début février. 

Le Premier ministre n'a pas exclu des «mesures nationales supplémentaires» si «cela s'avérerait nécessaire en fonction de l'évolution des prochains jours», en laissant planer la menace d'un 3e reconfinement. Il a d'ailleurs rappelé que le Royaume-Uni avait dû décider d'un reconfinement jusqu'en mars.

Dès vendredi, une décision sera prise sur l'extension à dix nouveaux départements du couvre-feu dès 18H00, déjà en vigueur dans quinze départements depuis une semaine.

Le gouvernement craint la diffusion en France du variant britannique du virus, «plus contagieux de 40% à 70%» selon le ministre de la Santé Olivier Véran. Deux «clusters à risques» ont déjà été détectés, en Bretagne et en Ile-de-France, avec au total 19 cas. Pour lutter contre sa propagation, les frontières françaises avec le Royaume-Uni seront fermées «jusqu'à nouvel ordre».

Trois autres clusters ont été détectés avec un variant venu d'Afrique du Sud et encore mal connu.

2e injection retardée 

Jean Castex et Olivier Véran ont annoncé toute une panoplie de mesures pour accélérer la vaccination, critiquée pour sa lenteur au démarrage. Après les 20 000 personnes vaccinées en dix jours, encore 27 000 à 28 000 devaient être vaccinées ce jeudi, a précisé Olivier Véran sur BFM-TV jeudi soir. Mais elles se comptent en centaines de milliers en Allemagne comme au Royaume-Uni. 

Une montée en puissance permettra d'atteindre un million fin janvier, a répété Olivier Véran lors de la conférence de presse, expliquant que la France avait commandé 78 millions de doses d'ici avant l'été, pour les cinq vaccins les plus avancés.

Dès le 18 janvier, la vaccination sera ouverte à tous les plus de 75 ans, avec une procédure simplifiée --un simple questionnaire. Des centres de vaccination en ville seront ouverts dans les semaines qui viennent, d'abord 100, puis 300 puis 500. 

Pour organiser la vaccination au plus près du terrain, sera nommé «un pilote par département des opérations logistiques, qui impliqueront un maximum de professionnels de santé», selon Jean Castex.

Afin d'accélérer les opérations, le gouvernement a décidé, comme le Royaume-Uni, de différer jusqu’à 6 semaines l'injection de la 2e dose du vaccin Pfizer. Ce choix permettra de vacciner deux fois plus de personnes dès à présent.

La phase suivante concernera la vaccination des quelque 7 millions de plus de 65 ans. Cette vaccination à grande échelle pourra aller bien plus vite «directement en ville». 

«Faites-vous vacciner» 

«Ce ne sont pas dix jours qui feront la différence. Faites-vous vacciner, aidez vos proches à se faire vacciner», a lancé Olivier Véran.

Le nombre de patients hospitalisés a légèrement baissé jeudi en France, à 24 448 (-260 en 24 heures), et le nombre de malades en réanimation était quasiment stable, à 2 573 (-34). 

Le nombre de personnes testées positives au virus était de 21 703 sur les dernières 24 heures, moins que la veille (plus de 25 000), mais plus que le jeudi précédent (environ 20 000).

Et Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique a prévenu: «Au milieu de la semaine prochaine» quand seront connus les chiffres des contaminations pendant les fêtes de fin d'année, «ce sera peut-être le moment de discuter de mesures plus lourdes». 

De 12 à 14 millions de Français pourraient être vaccinés «à la mi-avril», selon lui. 

Beaucoup trop tard pour les élus d'opposition de tous bords, qui fustigent depuis plusieurs jours un «fiasco» de la vaccination, et exigent d'être mieux informés. Certains, comme le maire de Marseille Benoît Payan, demandent d'élargir la vaccination prioritaire au personnels des écoles et les enseignants.  

Forts de leur implantation de terrain, les élus de droite voient un «échec» d'Emmanuel Macron et déplorent, à l'instar du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau jeudi sur BFMTV, «un Etat obèse, bureaucratique».

Les présidents des régions ont fait mercredi neuf propositions au gouvernement, dont les autoriser à acheter des vaccins. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.