Le paiement numérique en Arabie saoudite bondit de 75%

Les transactions de paiement numérique dans le Royaume ont grimpé de 75% en 2020, les consommateurs saoudiens ayant adopté les achats en ligne pendant la pandémie (Photo, Shutterstock /Archives).
Les transactions de paiement numérique dans le Royaume ont grimpé de 75% en 2020, les consommateurs saoudiens ayant adopté les achats en ligne pendant la pandémie (Photo, Shutterstock /Archives).
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Le paiement numérique en Arabie saoudite bondit de 75%

  • Alors que les consommateurs se tournaient vers les paiements sans contact, en ligne en personne, le nombre de retraits en espèces effectués en 2020 à travers le Royaume a chuté de plus de 318 millions, soit environ 30% par rapport à l’année précédente
  • Un sondage mené par la plate-forme publicitaire Criteo auprès de 900 consommateurs saoudiens en ligne a révèle qu'environ 40% des répondants prévoient acheter plus de produits en ligne.

RIYAD: Les transactions de paiement numérique dans le Royaume ont grimpé de 75% en 2020, les consommateurs saoudiens ayant adopté les achats en ligne pendant la pandémie, tandis que les retraits en espèces dans les distributeurs automatiques et dans d’autres points de paiement ont chuté de 30% au cours de la même période.

Le point de vente (PDV) fait référence à un endroit où les clients peuvent effectuer des paiements pour des biens ou des services. Cela peut être l’utilisation d’une carte de crédit dans un magasin de vêtements, un paiement numérique dans un café ou encore via une application de livraison de nourriture.

S'adressant à Arab News, Talat Zaki Hafiz, économiste et secrétaire général du comité de sensibilisation des médias et des banques pour les banques saoudiennes, explique que «le nombre total d'opérations PDV en 2020 s'est élevé à environ 2,8 milliards, une augmentation de 75% par rapport à la même période l’année précédente».

La valeur des opérations s'est élevée à environ 349 milliards SR (93,7 milliards de dollars), une augmentation de près de 24,1% par rapport à la même période en 2019, a-t-il affirmé.

Par conséquent, le nombre d'appareils PDV opérant dans le Royaume a fortement augmenté à la fin de 2020 pour atteindre plus de 700 000, soit une augmentation d'environ 70% depuis le début de l'année.

Alors que les consommateurs se tournaient vers les paiements sans contact, en ligne en personne, le nombre de retraits en espèces effectués en 2020 à travers le Royaume a chuté de plus de 318 millions, soit environ 30% par rapport à l’année précédente.

«Ces statistiques et indices confirment avec certitude la demande croissante et constante des particuliers et des entreprises relative à l’utilisation des technologies de paiement électronique via des appareils PDV», a souligné Hafiz. Il ajoute que les «mesures prises par le gouvernement dans divers secteurs, surtout la santé et les banques, dans le but d’encourager les paiements électroniques ont eu des effets positifs tout en contribuant favorablement à réduire l'impact négatif du coronavirus sur le pays et ses habitants, y compris les entreprises».

Hafiz a indiqué que la tendance à l’accélération des achats en ligne et du paiement électronique devrait se poursuivre même après la fin de la crise du coronavirus.

Plus de 60% des Saoudiens ont moins de 30 ans, «ce qui signifie que la société est plus orientée vers les transactions électroniques et les services bancaires électroniques», a-t-il ajouté.

Hafiz a en outre de plus révélé que l'un des principaux objectifs du programme de développement du secteur financier (PDSF) est de réduire le montant des liquidités utilisées dans le Royaume, en développant une infrastructure financière nationale de manière qui permette une transition harmonieuse vers les paiements électroniques. Le PDSF est l'un des 13 programmes exécutifs lancés par le Conseil des affaires économiques et de développement afin d’atteindre les objectifs la Vision 2030.

Le passage à une société sans cash offrira certainement de multiples avantages pour l'économie saoudienne. On parle notamment de réduction des coûts associées à l'impression de monnaie traditionnelle, ainsi qu'une plus grande transparence dans le contrôle gouvernemental des flux de liquidités à des fins fiscales et la lutte contre la dissimulation commerciale, a-t-il souligné.

Les opérations hors caisse devraient représenter jusqu'à 70% de toutes les opérations d'ici 2030, estime Hafiz. Des preuves de la préférence croissante pour le commerce électronique par rapport aux ventes en espèces ont été en effet constatées lors des ventes du Black Friday à la fin de l'année dernière.

Un sondage mené par la plate-forme publicitaire Criteo auprès de 900 consommateurs saoudiens en ligne a révèle qu'environ 40% des répondants prévoient acheter plus de produits en ligne. Les produits ménagers, les produits d'épicerie et les articles de beauté et d'hygiène figurent parmi les plus populaires.

Alistair Burton, responsable pour le Moyen-Orient et l’Afrique chez Criteo, a dévoilé que: «Les événements de 2020 en ont fait une année extraordinaire pour le commerce électronique. Notre sondage montre clairement que cette année, les consommateurs ont remplacé des offres de porte-à-porte contre des réductions en ligne qui commencent plus tôt et durent plus longtemps».

La montée en flèche de l’achat en ligne n'a pas seulement aidé le secteur bancaire. En novembre, par exemple, Amazon a annoncé avoir créé 3400 nouveaux emplois dans tout le Royaume, 60% des postes étaient destinés à des citoyens saoudiens.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.