Le programme d’investissement ambitieux de la Sonatrach

Toufik Hakkar, P-DG de Sonatrach
Toufik Hakkar, P-DG de Sonatrach
Siege Sonatrach en Algérie
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Publié le Jeudi 07 janvier 2021

Le programme d’investissement ambitieux de la Sonatrach

  • Le plan de développement de la Sonatrach sera consacré, entre autres, à la dynamisation la production nationale, notamment avec la mise en production de nouveaux gisements dans les régions Sud-Ouest et Sud-Est
  • Selon la direction de la compagnie des hydrocarbures, l’année 2020 a été fructueuse dans la mise en œuvre d’une stratégie de développement avec des perspectives prometteuses

PARIS: Malgré la crise sanitaire de la Covid-19 et ses répercussions sur les marchés gaziers et pétroliers, la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, entreprise nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures, met le cap sur des projets de production et de commercialisation ambitieux sur les cinq prochaines années.

En effet, en dépit des difficultés rencontrées lors des derniers mois, le bilan financier de la Sonatrach clôture l’exercice 2020 avec un résultat bénéficiaire. «Nous considérons cela comme le fruit des efforts consentis par l’ensemble de nos collectifs et par l’entreprise à travers, notamment, la réduction des dépenses d’exploitation et d’investissement», a indiqué Toufik Hakkar, PDG de l’entreprise dans un message publié par l’Agence Presse Service (APS) à l’occasion de la nouvelle année.

Capacités de production et de commercialisation

Dans les cinq prochaines années, la Sonatrach va engager un programme ambitieux de 40 milliards de dollars (1 dollar = 0,81 euro) qui concerne plusieurs gisements. Selon son président-directeur général, le plan d’investissement, dont 51 % seront en dinars (1 dinar algérien = 0,0062 euro), va permettre la mise en œuvre d’une politique «de promotion du contenu local». Cette vision stratégique reflète aussi «la volonté tangible de la Sonatrach de s’inscrire dans une démarche intégrative des entreprises nationales pour la mise en œuvre de projets afin de garantir des plans de charge à ces dernières et de permettre au pays de faire des économies importantes en devises», précise-t-il.

Plus concrètement, le plan de développement de la Sonatrach sera consacré, entre autres, à la dynamisation la production nationale, notamment avec la mise en production de nouveaux gisements dans les régions Sud-Ouest et Sud-Est. Ces unités de production permettront d’une part de répondre aux besoins croissants du marché local – qui pourraient atteindre 70 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à partir de 2024 – et, d’autre part, de maintenir un niveau d’exportation supérieur à 90 millions de TEP par an.

«En 2021, la production et les ventes connaîtront une croissance, notamment grâce à la mise en production des gisements périphériques de Gassi Touil et de Hassi Bir Rekaiz ainsi que la montée en cadence de la production au niveau de Tinrhert et l’achèvement du Boosting Hassi R’Mel pour la zone Nord», confirme le dirigeant.

Nouveaux gisements

Toufik Hakkar explique que, grâce à la concrétisation de ce programme d’investissement, le groupe pétrolier algérien pourra «honorer ses engagements tant sur le marché national qu’auprès de ses clients étrangers». 

En effet, le plan de développement établi par la direction de la Sonatrach prévoit l’exploitation des 18 nouvelles découvertes de gisements et la mise en service d’importants projets et d’infrastructures gazières comme le gisement gazier de Tinrhert, le Boosting Hassi R’Mel pour les zones Sud et Centre, le Boosting Hamra, le gazoduc GR7 ainsi que l’extension du Gazoduc Pedro Duran Farell (GPDF), un gazoduc international Maghreb Europe qui part du gisement algérien Hassi R’Mel et rejoint Cordoue en Espagne, en traversant le détroit de Gibraltar.

Le gazoduc GR7, qui relie les champs de la wilaya d’Adrar au Centre national de dispatching de gaz de Hassi R’Mel (CNDG), dans les wilayas du sud du pays, a été réalisé par un consortium 100 % algérien. «La construction de l’ouvrage a été entièrement confiée à des entreprises algériennes: Cosider Canalisations et l’Entreprise nationale des canalisations (Enac). Les tubes destinés à la construction de cet ouvrage ont été fabriqués par Alfapipe et le contrôle ainsi que le suivi du processus de fabrication ont été assurés par l’Entreprise nationale des grands travaux pétroliers (ENGTP)», poursuit M. Hakkar.

Long de 344 kilomètres et mis en service le 2 avril 2020, avec une capacité de 4 milliards de m3 standard/an, le gazoduc GR7 permettra d’assurer «les collectes de nouveaux champs gaziers Sud-Ouest (Hassi Mouina Sud et Nord et Hassi Ba Hamou) et de les transporter au CNDG», est-il indiqué dans le communiqué. Selon la même source, en associant le système de canalisation du gazoduc GR5, reliant Reggane à Hassi R’Mel, le système de transport du gaz par canalisation pourrait atteindre environ 13 milliards de mètres cubes par an.

Perspectives prometteuses

Selon la direction de la compagnie des hydrocarbures, l’année 2020 a été fructueuse dans la mise en œuvre d’une stratégie de développement avec des perspectives prometteuses. Car, selon Toufik Hakkar, la Sonatrach suscite l’intérêt des partenaires étrangers, notamment pour la filière des mines avec la signature de plusieurs accords et mémorandums, ainsi qu’avec le renouvellement des accords gaziers avec des partenaires italiens et espagnols.

«Ce sont des signaux positifs qui ouvrent des perspectives prometteuses», se félicite le PDG de la compagnie, qui annonce la signature d’un contrat de réalisation de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud dont les capacités de production pourront satisfaire les besoins nationaux en carburants. Quant à la filière pétrochimie, le PDG de la compagnie indique aussi la signature d’un contrat pour un programme commun avec Total (Sonatrach 51 % et Total 49 %) de construction d’une usine de déshydrogénation de propane et d’une unité de production de polypropylène d’une capacité de 555 000 tonnes par an. Ce projet, implanté dans la ville d’Arzew, dans l’ouest de l’Algérie, permettra, selon le groupe français Total, «de valoriser le propane, disponible localement en grande quantité, en le transformant en polypropylène, un plastique pour lequel la demande est en très forte croissance».

La Sonatrach, qui compte 154 filiales et participations, dont 15 sont détenues à 100 %, emploie près de 50 000 employés permanents sur le territoire national, et plus de 200 000 personnes à l’échelle du groupe.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.