En Tunisie, des migrants survivent dans des champs d'oliviers en lorgnant l'Europe

Un migrant originaire d'Afrique subsaharienne prépare à manger devant une tente dans un camp à Jebeniana, dans le gouvernorat tunisien de Sfax, le 24 avril 2024. (AFP)
Un migrant originaire d'Afrique subsaharienne prépare à manger devant une tente dans un camp à Jebeniana, dans le gouvernorat tunisien de Sfax, le 24 avril 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 27 avril 2024

En Tunisie, des migrants survivent dans des champs d'oliviers en lorgnant l'Europe

  • Selon Romdhane Ben Amor de l'ONG FTDES, la Tunisie «se transforme de facto en centre de rétention justement à cause d'accords de contrôle des frontières avec l'UE»
  • Ces dernières semaines, la police a détruit des abris dans plusieurs campements, officiellement suite à des signalements de riverains excédés

EL AMRA: Des bâches en guise d'abri, des poulets décharnés comme nourriture, des milliers de migrants d'Afrique subsaharienne vivotent dans des champs d'oliviers en Tunisie, s'accrochant à l'espoir de traverser la Méditerranée vers l'Europe.

Ils sont environ 20.000 dans des campements de fortune près des localités rurales d'El Amra et Jebeniana, à entre 30 et 40 km au nord de la métropole de Sfax (centre), selon des sources humanitaires.

Ils ont construit de premiers abris à la mi-septembre après avoir été évacués du centre de Sfax. Des milliers d'autres les ont depuis rejoints dans des plantations d'oliviers, où ils guettent l'occasion d'embarquer clandestinement vers l'Italie, à partir de plages situées à une quinzaine de kms.

C'est le cas d'Ibrahim (nom d'emprunt), parti de Guinée Conakry il y a plus d'un an pour émigrer en Europe et "subvenir aux besoins de sa mère malade et son petit frère". Il est arrivé sous les oliviers il y a trois mois en plein hiver, après avoir marché 20 jours depuis la frontière algérienne.

"C'est vraiment difficile ici, même pour des courses, on y va en cachette. On peut sortir chercher du travail mais quand ils doivent te payer, ils appellent la police", explique à l'AFP, l'air épuisé, cet étudiant qui dit avoir 17 ans.

Depuis environ un an et un discours aux accents xénophobes du président tunisien Kais Saied contre l'immigration clandestine d'Afrique subsaharienne, des milliers de migrants employés informellement ont perdu leurs travail et logement.

En 2023, des dizaines de milliers ont pris la mer au péril de leur vie depuis la région de Sfax, épicentre des départs en Tunisie. "Nous sommes à quelques kilomètres de l'Europe", explique Ibrahim, en référence aux 150 kms qui le sépare des côtes italiennes.

«Solidarité»

Près d'El Amra, sous des bâches arrimées à des poteaux avec des tubes d'irrigation, ils dorment souvent à 5 ou 10. En majorité des hommes mais aussi des femmes et enfants, venant de Guinée, Cameroun, Sénégal, Soudan, Sierra Leone ou Nigeria, regroupés par langue.

Des femmes cuisinent une sorte de ragoût, un homme montre de maigres poules blanches, impropres à la consommation mais principale nourriture des migrants.

Cet hiver, "il a fait très froid mais on arrive à survivre grâce à la solidarité entre frères africains", note Ibrahim. "Si quelqu'un a de la nourriture et toi non, il t'en donne, les bâches on les a achetées avec notre argent (envoyé par certaines familles, ndlr) ou la mendicité".

Les migrants se souviennent d'une distribution alimentaire début avril par des ONG. Beaucoup réclament plus d'aide de l'Europe.

Mais selon Romdhane Ben Amor de l'ONG FTDES, la Tunisie "se transforme de facto en centre de rétention justement à cause d'accords de contrôle des frontières avec l'Union européenne".

Sur le plan sanitaire, Ibrahim est inquiet: "il y a beaucoup de naissances, des gens malades". "On a une naissance (de bébé migrant) par jour à l'hôpital de Jebeniana, beaucoup de femmes enceintes, pas de suivi", confirme une source humanitaire à Sfax.

"Je suis ici pour traverser (la mer, ndlr) avec ma fille de 4 mois, y a pas d'eau, pas de couches, on met du plastique sous ses fesses", explique Salima, 17 ans, décidée malgré tout à "patienter le temps qu'ils (les passeurs, ndlr) ouvrent" les départs, retardés par une mauvaise météo.

«A la nage»

Ces dernières semaines, la police a détruit des abris dans plusieurs campements, officiellement suite à des signalements de riverains excédés.

Près de Jebeniana, des journalistes de l'AFP ont vu des cartouches de gaz lacrymogènes et des bâches arrachées mais aussi des cabanes en phase de reconstruction.

"La police nous fatigue beaucoup, hier j'ai été chassé au niveau des boutiques (à El Amra)", raconte Sokoto (un surnom), 22 ans, parti de Guinée il y a trois ans, entré en janvier en Tunisie par la frontière algérienne.

Mohamed Bekri fait partie des habitants d'El Amra qui apportent un peu d'eau et de nourriture aux migrants. "C'est une démarche humanitaire, il y a des bébés de trois ou six mois", dit ce commerçant quinquagénaire.

"Enlever les tentes n'est pas la solution, il faut que l'Etat trouve une vraie solution. Ce n'était déjà pas une solution de les amener à El Amra où habitent 32 000 personnes", ajoute-t-il.

Malgré les tensions et la grande précarité, aucun des migrants rencontrés ne veut retourner au pays.

Pour Sokoto, "la marche arrière s'est cassée". "Je suis sorti pour aider ma famille, j'ai beaucoup souffert pour arriver ici, je ne rentre pas en Guinée même si je dois traverser à la nage".


Le ministre israélien de la Défense avertit que les dirigeants du Hamas ne bénéficieront pas d'immunité

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a averti mercredi que les dirigeants du Hamas ne bénéficieraient pas d'immunité, après une série de frappes menées sur la bande de Gaza en riposte à des tirs qui ont tué un soldat la veille. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a averti mercredi que les dirigeants du Hamas ne bénéficieraient pas d'immunité, après une série de frappes menées sur la bande de Gaza en riposte à des tirs qui ont tué un soldat la veille. (AFP)
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  • "Quiconque lèvera la main contre les soldats de Tsahal verra sa main tranchée"
  • "Il n'y a et il n'y aura aucune immunité pour quiconque dans la direction de l'organisation terroriste Hamas - ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a averti mercredi que les dirigeants du Hamas ne bénéficieraient pas d'immunité, après une série de frappes menées sur la bande de Gaza en riposte à des tirs qui ont tué un soldat la veille.

"Il n'y a et il n'y aura aucune immunité pour quiconque dans la direction de l'organisation terroriste Hamas - ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels", a écrit M. Katz dans un communiqué en faisant référence notamment aux dirigeants politiques du Hamas présents au Qatar.

"Quiconque lèvera la main contre les soldats de Tsahal verra sa main tranchée", a-t-il déclaré, après des frappes israéliennes qui ont fait plus de cent morts dans la bande de Gaza pendant la nuit, selon les hôpitaux et la Défense civile, qui opère sous le contrôle du Hamas.

Le Qatar a joué un rôle clé de médiateur dans les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023, provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

Ce pays du Golfe fait partie des garants du fragile accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, aux côtés de l'Égypte, des États-Unis et de la Turquie.

Le 9 septembre, Israël a attaqué des négociateurs du Hamas à Doha, suscitant une vive condamnation et s'attirant les reproches du président américain Donald Trump.

Quelques semaines plus tard, Israël et le Hamas ont accepté un accord négocié sur la base du plan de paix en 20 points présenté par M. Trump, qui prévoyait la libération des otages et des prisonniers, ainsi qu'un cessez-le-feu après deux ans de guerre meurtrière.

 


Gaza: la Défense civile et les hôpitaux font état d'un bilan de plus de cent morts

Plus de cent personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens pendant la nuit dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi la Défense civile et plusieurs hôpitaux. (REUTERS)
Plus de cent personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens pendant la nuit dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi la Défense civile et plusieurs hôpitaux. (REUTERS)
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  • "Au moins 101 morts ont été transportés dans les hôpitaux, dont 35 enfants, plusieurs femmes et personnes âgées, à la suite des frappes aériennes israéliennes en moins de 12 heures"
  • Des sources dans cinq hôpitaux du territoire palestinien, qui ont reçu les victimes, ont confirmé le chiffre

GAZA: Plus de cent personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens pendant la nuit dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi la Défense civile et plusieurs hôpitaux.

"Au moins 101 morts ont été transportés dans les hôpitaux, dont 35 enfants, plusieurs femmes et personnes âgées, à la suite des frappes aériennes israéliennes en moins de 12 heures", a déclaré le porte-parole de la Défense civile, une organisation de secours opérant sous l'autorité du Hamas, Mahmoud Bassal.

Des sources dans cinq hôpitaux du territoire palestinien, qui ont reçu les victimes, ont confirmé le chiffre.

 

 


L’Arabie saoudite salue l’annonce syrienne reconnaissant le Kosovo

Le président syrien Ahmed al-Chareh a fait cette annonce lors d'une réunion conjointe avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et la présidente kosovar Vjosa Osmani au palais d'Al-Yamamah. (SPA)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a fait cette annonce lors d'une réunion conjointe avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et la présidente kosovar Vjosa Osmani au palais d'Al-Yamamah. (SPA)
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  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré espérer que cette reconnaissance « contribuera au renforcement de la coopération entre les deux pays »

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué mercredi l’annonce faite par la Syrie reconnaissant l’État du Kosovo, lors d’une rencontre à Riyad.

Le président syrien Ahmed al-Chareh a formulé cette annonce au cours d’une réunion conjointe avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, au palais Al-Yamamah.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué qu’il espérait que cette reconnaissance « contribuera au renforcement de la coopération entre les deux pays, favorisant ainsi la prospérité des deux nations et de leurs peuples ».

Le ministère a également affirmé l'engagement du Royaume à renforcer les cadres de coopération internationale de manière à promouvoir la paix et la prospérité pour tous.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com