Avis d’experts: Les utilisateurs saoudiens risquent de déserter WhatsApp

Certains utilisateurs saoudiens de WhatsApp ont par conséquent affirmé qu'ils envisagent de se tourner vers d'autres applications qui offrent des services similaires, comme Telegram et Signal à titre d’exemple. (Photo, Shutterstock)
Certains utilisateurs saoudiens de WhatsApp ont par conséquent affirmé qu'ils envisagent de se tourner vers d'autres applications qui offrent des services similaires, comme Telegram et Signal à titre d’exemple. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Avis d’experts: Les utilisateurs saoudiens risquent de déserter WhatsApp

  • Selon les termes de la nouvelle politique, Facebook, qui possède WhatsApp, sera en mesure de récolter les données des utilisateurs
  • «Le souci de la confidentialité des données augmente chez les particuliers à mesure qu'ils prennent conscience des conséquences d’une éventuelle fuite de leurs données privées»

RIYADH: Une nouvelle politique de confidentialité controversée de WhatsApp pourrait pousser de nombreux utilisateurs saoudiens à renoncer à l'application de messagerie instantanée préférée du Royaume, affirment les experts en cybersécurité.

À partir du 8 février, les utilisateurs de la populaire plate-forme de médias sociaux de téléphones portables ne pourront plus accéder au service, à moins d'avoir accepté la mise à jour. Ils seront sinon contraints de supprimer leurs comptes.

Selon les termes de la nouvelle politique, Facebook, qui possède WhatsApp, sera en mesure de récolter les données des utilisateurs telles que leur numéro de téléphone, leur adresse e-mail, leurs contacts, leur emplacement, l'identifiant de l'appareil, l'identifiant d'utilisateur, et les données d’intérêt publicitaire. A cela s’ajoute l'historique des achats, l’interaction avec le produit, les informations de paiement, les événements de crash, la performance, une variété de données de diagnostic, ainsi que les demandes d’assistances techniques et les métadonnées.

Certains utilisateurs saoudiens de WhatsApp ont par conséquent affirmé qu'ils envisagent de se tourner vers d'autres applications qui offrent des services similaires, comme Telegram et Signal à titre d’exemple.

Telegram ne collecte que le nom, le numéro de téléphone, les contacts et l’identificateur personnel d'un utilisateur, tandis que Signal a simplement besoin d'un numéro de téléphone portable pour l'enregistrement sans aucun lien avec l'identité de la personne.

L'expert saoudien en cybersécurité, Faisal Alomran, a déclaré à Arab News que: «Les applications détenues par Facebook sont connues pour leur récolte excessive d’informations personnelles, supposément dans le but de fournir une meilleures expérience. Mais le souci de la confidentialité des données augmente chez les particuliers à mesure qu'ils prennent conscience des conséquences d’une éventuelle fuite de leurs données privées», a-t-il souligné.

Alomran a ajouté que du point de vue de la cybersécurité, bien que la probabilité d’un piratage d'une entreprise telle que Facebook soit faible, l'impact serait «démesuré» car les données récoltées par les pirates informatiques exposeraient les informations privées de l'utilisateur.

«Signal est largement considéré comme l'une des meilleures applications en matière de confidentialité des données, car l’entreprise dit ne collecter que le numéro de téléphone pour l'enregistrement», a-t-il dévoilé.

Selon Global Media Insight, une firme de recherche installée à Dubaï, 26,25 millions de Saoudiens utilisent WhatsApp pour la messagerie instantanée. Ce chiffre représente 71% des utilisateurs de messagerie instantanée dans le Royaume.

En plus de la messagerie privée, WhatsApp est également utilisé à des fins professionnelles dans les lieux de travail, les écoles et les universités.

Sarah Al-Saleh, une étudiante universitaire de Riyad, a déclaré à Arab News que WhatsApp n’est certainement «pas facultatif» pour les étudiants. «Au début de la majorité des cours nous créons un groupe WhatsApp afin de partager les notes, les horaires, et les dates des examens entre autres», explique-t-elle.

«Même les professeurs rejoignent ces groupes pour s'assurer que personne ne triche, et pour nous informer si les cours sont annulés afin que nous ne perdions pas du temps à les attendre. Si un étudiant manque un cours, nous pouvons facilement l'aider à se rattraper», a-t-elle ajouté.

Abdullah Aloudah, un employé du secteur privé, a confirmé: «Il est presque impossible de travailler sans WhatsApp. Nous l'utilisons à l’interne, et même des clients l'utilisent pour nous contacter. Peu importe le nombre de fois où je leur demande de m'envoyer des courriels au lieu de WhatsApp, ils préfèrent toujours envoyer des textos. Et d’ailleurs, la question des données mise à part, je trouve cette habitude tellement envahissant car elle rend encore plus difficile de séparer ma vie professionnelle de ma vie personnelle».

Facebook n'est pas étrangère aux controverses dans le chapitre de la confidentialité. La société a, à maintes reprises, été accusée d’exploration de données, d'atteinte à la vie privée et de vente de données privées à des tiers. L’application est interdite dans des pays tels que la Chine, l'Iran et la Syrie.

WhatsApp a été créée en 2009 par Jan Koum et Brian Acton, deux anciens cadres de Yahoo, comme une alternative gratuite aux messages texte de style SMS, et qui facturaient les utilisateurs pour chaque message envoyé.

Facebook a annoncé son intention d'acquérir WhatsApp en février 2014. Elle a déboursé la somme de 21,8 milliards de dollars, soit 55 dollars par utilisateur.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.