Les problèmes de Boeing éclaboussent aussi le régulateur aérien FAA

Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et 2018, semble une nouvelle fois pris dans le tourbillon des problèmes de qualité qui gangrènent le constructeur américain (Photo, AFP).
Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et 2018, semble une nouvelle fois pris dans le tourbillon des problèmes de qualité qui gangrènent le constructeur américain (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 mai 2024

Les problèmes de Boeing éclaboussent aussi le régulateur aérien FAA

  • La FAA, qui a vu se succéder quatre patrons depuis août 2019, n'est pas parvenue à l'esquiver
  • L'avionneur cumule, depuis début 2023, des problèmes de production, liés à un contrôle qualité déficient

NEW YORK: Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et en 2018, semble de nouveau être entraîné dans le maelström des problèmes de qualité du constructeur américain.

Visé par moult enquêtes et audits aux Etats-Unis et à l'étranger, Boeing rappelle à l'envi qu'il travaille "en toute transparence et sous la supervision de la FAA".

L'avionneur cumule, depuis début 2023, des problèmes de production, liés à un contrôle qualité déficient, affectant son avion-vedette, le 737 MAX, et le 787 Dreamliner.

La perte en vol d'une porte-bouchon le 5 janvier sur un avion neuf d'Alaska Airlines a initié un jeu de dominos ayant déjà provoqué la chute de plusieurs responsables de Boeing --dont son patron Dave Calhoun, dont le départ est prévu fin 2024-- et la limitation de sa production de 737 MAX.

La FAA, qui a vu se succéder quatre patrons depuis août 2019, n'est pas parvenue à l'esquiver.

Le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président d'une commission d'enquête sur la sécurité des Boeing, estime que "la FAA doit également rendre des comptes".

Après l'incident de janvier, le régulateur a dispatché des inspecteurs dans les usines et a donné 90 jours au constructeur pour élaborer un "plan d'action complet" visant à remédier aux nombreux problèmes de non-conformité identifiés.

Amélioration

"Je pense que la FAA fait du mieux qu'elle peut, qu'elle a grandement amélioré sa surveillance de Boeing depuis les deux accidents" du 737 MAX 8, qui ont fait 346 morts, souligne à l'AFP Jeff Guzzetti, consultant en sécurité aérienne ayant travaillé pour la FAA et l'agence d'enquête NTSB.

"Mais, effectivement, elle n'a pas repéré les problèmes de production de Boeing", constate-t-il, soulignant que depuis plusieurs décennies le dispositif de surveillance repose sur un "auto-contrôle" des fabricants.

En effet, faute de moyens financiers et humains suffisants, la FAA délègue à des employés des constructeurs --qu'elle a préalablement approuvés-- le soin de contrôler la conformité et la qualité des avions.

"Il y a conflit d'intérêts", estime Hassan Shahidi, président de la Fondation pour la sécurité du transport aérien. Le système "doit évoluer pour que la FAA ait une responsabilité plus directe de la supervision".

A l'instar de Jeff Guzzetti, il constate un accroissement de la surveillance mais estime que le régulateur doit envoyer "davantage" de ses propres inspecteurs et réduire encore la délégation d'autorité.

"Cela va prendre du temps, et nécessiter de la vigilance" d'ici là, poursuit M. Shahidi.

L'organisme est "sur la bonne voie" en termes de réorganisation, estime Richard Aboulafia, directeur du cabinet de conseil AeroDynamic Advisory. "Il n'y a rien qui ne puisse être corrigé avec une supervision et des ressources supplémentaires".

Financements «records»

Ces financements dépendent directement du Congrès. Hasard du calendrier, le Sénat a adopté jeudi la loi de financement pour cinq ans de la FAA, lui octroyant une enveloppe "record".

Ce texte "fournit à la FAA la stabilité dont elle a besoin pour accomplir sa mission première --faire progresser la sécurité aérienne", a déclaré jeudi la sénatrice démocrate Maria Cantwell, présidente de la Commission sur le Commerce et le Transport.

Selon elle, le régulateur doit incarner la "norme de référence en matière de sécurité" et cette loi, qui doit passer par la Chambre des représentants, va "booster" ses inspections dans les usines.

La pénurie de personnel qualifié, du mécanicien à l'ingénieur, a été aggravée par la pandémie et affecte toute la filière aérienne (chaîne d'approvisionnement, production, maintenance).

Et la FAA ne fait guère le poids face aux industriels, avec ses salaires et conditions bien moins alléchants.

"C'est un gros problème de recruter et de conserver les techniciens talentueux, même pour Boeing", souligne M. Guzzetti.

L'enquête sur les deux crashes a démontré que Boeing avait sciemment dissimulé à la FAA des problèmes de conception du logiciel MCAS, à l'origine des accidents, a rappelé mi-avril Joe Jacobsen, un lanceur d'alerte, devant la Commission de Richard Blumenthal.

M. Jacobsen, qui a travaillé 25 ans à la FAA après onze ans chez Boeing, a estimé que le régulateur était "trop captif" du constructeur.

Le régulateur est rattaché au ministère des Transports, dont l'inspecteur général (OIG) mène depuis juin 2022 un audit sur la supervision par la FAA de la production du 737 et du 787 --le rapport final est attendu cet été.

L'OIG avait conclu en 2021 que les "faiblesses" dans la certification et la délégation d'autorité avaient nui à la supervision du 737 MAX 8.


Ogero: expansion des télécommunications au Liban et mises à niveau majeures

Ogero est au cœur du ministère des Télécommunications, fournissant l'infrastructure essentielle pour tous les réseaux de télécommunications. (Ogero)
Ogero est au cœur du ministère des Télécommunications, fournissant l'infrastructure essentielle pour tous les réseaux de télécommunications. (Ogero)
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  • Ogero connectera 221 000 foyers au réseau Internet par fibre optique en 2024 et prévoit d'ajouter 406 000 nouveaux abonnés au réseau cette année
  • La société passe également du Wi-Fi 5, actuellement utilisé à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, au Wi-Fi 7

RIYAD: L'entreprise publique libanaise de télécommunications Ogero s'efforce de rétablir et d'étendre le réseau à travers le pays après avoir subi des dommages dus au conflit israélien.

Les affrontements ont considérablement perturbé l'infrastructure des télécommunications du Liban, entravant le réseau et ralentissant l'évolution numérique du pays.

Le président et directeur général d'Ogero, Imad Kreidieh, a annoncé, lors d'une émission en direct que les plans d'expansion de l'entreprise allaient reprendre, avec le soutien financier de plusieurs donateurs.

Selon M. Kreidieh, Ogero connectera 221 000 foyers au réseau Internet par fibre optique en 2024 et prévoit d'ajouter 406 000 nouveaux abonnés au réseau cette année.

La société passe également du Wi-Fi 5, actuellement utilisé à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, au Wi-Fi 7. Cette mise à niveau permettra d'atteindre des vitesses allant jusqu'à 3 500 mégabits par seconde avec une latence ultra-faible de 2 à 4 millisecondes.

Selon M. Kreidieh, la capacité de transmission du réseau passe de 20 gigabits par seconde à 40 Gbps afin d'améliorer la connectivité.

Ogero développe également son infrastructure LTE, augmentant le nombre de stations de 97 à 219 d'ici la fin de 2025 et 390 d'ici à 2026, ce qui se traduit par une couverture plus efficace et plus large à l'échelle nationale.

La capacité LTE-Advanced sera quadruplée, passant de 10 Gbps à 40 Gbps, afin d'améliorer les performances et la qualité du service.

Le haut fonctionnaire a également déclaré qu'Ogero construira 215 nouvelles stations dans les régions du sud et de Baalbeck, qui ont été fortement endommagées par les frappes israéliennes, au cours des 24 prochains mois, ce qui permettra aux utilisateurs de retrouver la connectivité.

Dans un souci de durabilité, Ogero met également en place des solutions d'énergie solaire pour 358 sites, avec une capacité de production de 4 mégawatts et une capacité de stockage de 463 kiloampères-heures. Ce projet de 9,6 millions de dollars (1 dollar = 0,96 euro) devrait générer 8,5 millions de dollars d'économies annuelles, selon M. Kreidieh.

Ogero est au cœur du ministère des télécommunications, fournissant une infrastructure essentielle pour tous les réseaux de télécommunications, y compris les opérateurs de téléphonie mobile, les fournisseurs de services de données et les fournisseurs d'accès à Internet.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite cherche à porter les investissements américains à 600 milliards de dollars

Le prince héritier d'Arabie saoudite et le président américain ont discuté de la coopération bilatérale pour établir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, en plus de renforcer la coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme. (SPA/Reuters)
Le prince héritier d'Arabie saoudite et le président américain ont discuté de la coopération bilatérale pour établir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, en plus de renforcer la coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme. (SPA/Reuters)
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  • Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a fait part du plan du Royaume au président américain Donald Trump lors d'une conversation téléphonique mercredi
  • Le Royaume cherche à participer aux opportunités de partenariat et d'investissement, a déclaré la SPA citant le prince héritier

RIYAD: L'Arabie saoudite a l'intention d'élargir son commerce et ses investissements aux États-Unis pour atteindre au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) au cours des quatre prochaines années, a rapporté jeudi l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a fait part du plan du Royaume au président américain Donald Trump lors d'une conversation téléphonique mercredi en fin de journée, selon le rapport.

Avec la promesse de Trump de mener des réformes de grande envergure dans la plus grande économie du monde, le Royaume cherche à participer aux opportunités de partenariat et d'investissement, a déclaré la SPA, citant le prince héritier.

Le rapport n'a pas donné de détails sur les investissements prévus.

Les deux dirigeants ont également discuté des moyens de coopération entre leurs pays pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, ainsi que du renforcement de la coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme.

M. Trump a pris ses fonctions lundi et a déclaré qu'il rétablirait le prestige des États-Unis et reconstruirait leur puissance économique.

Trump a fait du Royaume sa première visite à l'étranger au cours de son premier mandat et les pays ont signé un certain nombre d'accords d'investissement d'une valeur d'environ 400 milliards de dollars.

Le prince héritier a déclaré en 2018 qu'une partie des «armements sera fabriquée en Arabie saoudite, ce qui créera des emplois aux US et en Arabie saoudite, de bons échanges commerciaux, de bons avantages pour les deux pays et également une bonne croissance économique. De plus, cela contribuera à notre sécurité».

M. Trump a fait campagne sur sa politique America First, qui vise à donner la priorité à l'économie et aux citoyens américains.

Il a signé, lundi, un décret visant à établir «une politique commerciale robuste et revigorée qui favorise l'investissement et la productivité, renforce les avantages industriels et technologiques de notre pays et défend notre sécurité économique et nationale».

Le prince Mohammed a transmis ses félicitations et celles du roi Salmane à M. Trump lors de son retour dans le Bureau ovale, et les dirigeants saoudiens ont souhaité au peuple américain davantage de progrès et de prospérité.

M. Trump a remercié le roi et le prince héritier pour leurs félicitations, soulignant sa volonté de travailler avec eux sur tout ce qui pourrait servir les intérêts communs des deux nations.

Trump a été bien accueilli dans le Royaume en 2017 et a assisté à un certain nombre d'événements à Riyad avec le roi et le prince héritier. Le roi Salmane a remis au président américain l'ordre du roi Abdelaziz al-Saoud, la plus haute distinction civile du Royaume.

Le roi a organisé un dîner d'État pour M. Trump, au cours duquel tous deux ont participé à une danse traditionnelle au sabre avant le banquet.

Les deux hommes ont également inauguré le Centre mondial de lutte contre l'idéologie extrémiste, dans le cadre d'une vaste initiative visant à s'attaquer aux causes profondes de l'extrémisme et à mettre un terme au financement du terrorisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Donald Trump entre virtuellement en scène à Davos

Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi. (AFP)
Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi. (AFP)
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  • Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi
  • Des tables rondes officielles aux soirées, en passant par les minibus faisant la navette avec les villages voisins, le 47e président des Etats-Unis fraîchement investi s'invite en effet depuis lundi dans beaucoup de conversations

DAVOS: Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi.

"Trump est un provocateur. Il adore être un provocateur, et beaucoup de gens à Davos s'ennuient dans leur vie. Il n'est pas ennuyeux. Donc vous savez, c'est plutôt excitant", a dit à l'AFP Graham Allison, professeur à l'Université américaine Harvard et habitué de la réunion du Forum économique mondial en Suisse.

Des tables rondes officielles aux soirées, en passant par les minibus faisant la navette avec les villages voisins, le 47e président des Etats-Unis fraîchement investi s'invite en effet depuis lundi dans beaucoup de conversations.

Il fera finalement une intervention en visioconférence à 17H00 (16H00 GMT).

La séquence est prévue pour durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste était toujours en cours de finalisation mercredi soir.

Trump, lui-même un homme d'affaires ayant fait fortune dans l'immobilier, dirige l'Amérique comme si c'était une entreprise et veut "le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver", explique à l'AFP Julie Teigland, partenaire du cabinet EY.

"Il sait qu'il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m'attends à ce qu'il fasse passer des messages allant dans ce sens là."

Milei à Davos 

Menaces de surtaxes douanières contre le Mexique, le Canada, l'Union européenne ou la Chine, retrait de l'Organisation mondiale de la Santé ou de l'accord de Paris sur le climat, volonté affichée de "reprendre" le canal de Panama... Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l'ouverture de la réunion annuelle dans la station huppée des Alpes suisses.

Et les réactions n'ont pas tardé parmi les hauts responsables politiques présents en nombre à Davos cette semaine.

"Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n'y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales", a asséné le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, tandis que le président du Panama José Raul Mulino a rappelé que le canal n'avait pas été "un cadeau" des Etats-Unis.

Le président ultralibéral argentin Javier Milei a pour sa part salué "l'âge d'or" que promet Trump pour les Etats-Unis, "une lumière pour le monde entier", lors d'un événement organisé par Bloomberg en marge de la réunion du Forum économique mondial à Davos.

Cet allié autoproclamé du président américain doit lui aussi faire un discours à Davos, mais en chair et en os, quelques heures avant lui jeudi.