Le Hezbollah affirme avoir bombardé le nord d'Israël après la mort d'un de ses commandants

Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 412 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 79 civils, selon un décompte de l'AFP. (AFP).
Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 412 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 79 civils, selon un décompte de l'AFP. (AFP).
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Publié le Jeudi 16 mai 2024

Le Hezbollah affirme avoir bombardé le nord d'Israël après la mort d'un de ses commandants

  • Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs transfrontaliers opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah
  • Dans un communiqué, le Hezbollah a indiqué que ses combattants ont "lancé une attaque aérienne à l'aide de plusieurs drones" sur une base située à l'ouest de Tibériade

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a affirmé mercredi avoir intensément ciblé des objectifs militaires dans le nord d'Israël, et pour la première fois une base militaire près de Tibériade, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

Le mouvement pro-iranien a revendiqué ces attaques en réponse à une frappe israélienne qui a tué la veille un commandant local de la formation libanaise.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs transfrontaliers opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

Dans un communiqué, le Hezbollah a indiqué que ses combattants ont "lancé une attaque aérienne à l'aide de plusieurs drones" sur une base située à l'ouest de Tibériade.

Les attaques du Hezbollah se limitaient jusque-là aux villes et bases israéliennes situées à la frontière avec le Liban.

Plus tôt dans la journée, le mouvement libanais a dit avoir lancé "des dizaines de roquettes Katioucha" sur la base militaire de contrôle aérien de Meron, dans le nord d'Israël, et avoir également visé la caserne de Biranit.

Liban: le Hezbollah dit avoir tiré "plus de 60" roquettes sur des positions militaires israéliennes

Le Hezbollah libanais a annoncé jeudi avoir tiré des dizaines de roquettes Katioucha sur des positions militaires israéliennes en représailles à des frappes aériennes nocturnes qui ont visé ses positions dans l'est du Liban.

Ce nouvel accès de fièvre entre la puissante formation pro-iranienne et l'armée israélienne intervient après la mort, mardi soir, d'un commandant local du Hezbollah dans une frappe ciblée menée par Israël dans le sud du Liban.

Les combattants du Hezbollah ont "lancé une attaque avec plus de 60 roquettes Katioucha" sur plusieurs positions militaires israéliennes sur le plateau du Golan occupé et annexé par Israël, a indiqué le Hezbollah dans un communiqué.

Ces tirs sont une "riposte aux attaques de l'ennemi israélien la nuit dernière sur la région de la Békaa", a-t-il ajouté.

Cinq frappes israéliennes avaient visé la région de Baalbeck, bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) qui a fait état d'un blessé et de "dégâts matériels".

Selon une source proche du Hezbollah, l'une des frappes a visé "un camp militaire" de la formation, qui dispose d'un grand nombre de bases dans cette région.

Un porte-parole de l'armée israélienne a "confirmé qu'une frappe aérienne a été menée en profondeur au Liban" sur un objectif lié à un projet de fabrication de "roquettes de précision" par le Hezbollah.

Les frappes sont intervenues après que le Hezbollah a affirmé mercredi soir avoir ciblé une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

Ce bombardement est intervenu en riposte "à l'assassinat mené par l'ennemi israélien dans le sud du Liban", a ajouté le communiqué.

Les sirènes d'alarme ont retenti à Meron, selon l'armée israélienne.

L'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé" dans une frappe aérienne un commandant local du Hezbollah, Hussein Makki, dans la ville côtière de Tyr dans le sud du Liban.

La formation libanaise a confirmé la mort de Makki, 55 ans. Une source proche du Hezbollah a indiqué à l'AFP qu'il était un "commandant local" du mouvement.

L'agence de presse officielle libanaise ANI avait indiqué mardi soir qu'un drone israélien avait visé une voiture sur la route de Tyr. Une source proche du Hezbollah a indiqué à l'AFP que la frappe avait fait un mort et un blessé.

Cette frappe ciblée est intervenue après l'annonce par l'armée israélienne de la mort dans le nord d'Israël d'un civil tué par une roquette tirée depuis le Liban, qui a également blessé cinq soldats.

Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 412 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 79 civils, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, au moins 14 soldats et dix civils ont été tués dans ces violences qui ont déplacé des dizaines de milliers de civils des deux côtés de la frontière.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com