Airbus: commandes et livraisons en berne en 2020

Cette photo d'archive prise le 8 juillet 2020 montre une vue de l'enseigne de la société de fabrication d'avions civils Airbus sur la façade du siège à Montoir-de-Bretagne, dans l'ouest de la France. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 8 juillet 2020 montre une vue de l'enseigne de la société de fabrication d'avions civils Airbus sur la façade du siège à Montoir-de-Bretagne, dans l'ouest de la France. (AFP)
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

Airbus: commandes et livraisons en berne en 2020

  • Ls livraisons d'avions commerciaux ont chuté de 34% et les commandes de 65%
  • L'avionneur européen reste en bonne position dans son match face à l'américain Boeing, qui a obtenu en novembre l'autorisation de retour en vol de son 737 MAX aux États-Unis et au Brésil

PARIS : Airbus été frappé de plein fouet en 2020 par la pandémie de la Covid-19, voyant ses commandes d'avions neufs s'effondrer des deux tiers et ses livraisons d'un tiers, mais a affiché vendredi un «optimisme prudent» pour l'avenir.

L'effondrement du trafic aérien mondial, qui a mis à genoux financièrement les compagnies aériennes, s'est immédiatement traduit sur l'activité de l'avionneur : ses livraisons d'avions commerciaux ont chuté de 34% et ses commandes de 65%.

«Ces chiffres reflètent la gravité de la crise qui touche notre secteur», a noté le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury lors d'un point-presse téléphonique.

En 2020, Airbus a livré 566 appareils, contre 863 l'année précédente. Des chiffres qui se traduiront dans les résultats financiers annuels publiés le 18 février.

Les livraisons constituent en effet un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique, principalement parce que les clients paient la majeure partie de la facture au moment où ils prennent possession des avions.

Une partie des compagnies a cherché à reporter les livraisons afin de préserver leurs liquidités en attendant des jours meilleurs. Fin juillet, 145 avions produits n'avaient pas été livrés, un «nombre qui a diminué au second semestre», a affirmé sans plus de précision M. Faury.

D'autres clients ont rencontré des difficultés à venir prendre possession de leur appareil en raison des restrictions de voyages internationaux. Airbus a donc mis en place un système de livraison électronique «qui a concerné plus de 25% des livraisons de 2020», indique la société dans un communiqué.

L'avionneur, qui n'avait ainsi pu livrer que 14 appareils en avril alors que le monde était figé et le fonctionnement des usines perturbé par l'explosion de la pandémie, en a livré 89 en décembre.

L'avionneur européen reste en bonne position dans son match face à l'américain Boeing, qui a obtenu en novembre l'autorisation de retour en vol de son 737 MAX aux États-Unis et au Brésil, mais n'avait livré que 118 appareils entre janvier et novembre.

«Sécuriser les créneaux»

Pour s'adapter à une reprise du trafic aérien qui ne devrait retrouver son niveau de 2019 qu'entre 2023 et 2025, l'avionneur européen a baissé au printemps ses cadences de production de près de 40%, ne produisant plus ainsi que 40 appareils de la famille A320 contre 60 auparavant. Il a parallèlement annoncé 15 000 suppressions d'emplois sur le 134 000 que compte le groupe dans le monde, dont 5 000 en France et 5 100 en Allemagne.

Il a toutefois prévenu ses sous-traitants de se préparer à une possible augmentation des cadences de production à 47 appareils de la famille A320 par mois (40 actuellement), «sans doute pas avant le début du troisième trimestre 2021», avait indiqué fin octobre le patron d'Airbus Guillaume Faury.

«Nous pensons qu'il y aura une augmentation des cadences pour les monocouloirs (A220, A319, A320 et A321, ndr) au second semestre», a-t-il convenu vendredi.

La reprise du trafic aérien devrait d'abord concerner le vols intérieurs et continentaux, pour lesquels l'A320 est destiné, les vols long-courriers desservis par des gros porteurs étant plus touchés.

«Sur la base de nos livraisons de 2020, nous affichons un optimisme prudent pour 2021, même si les défis et incertitudes demeurent nombreux à court terme», selon M. Faury.

Le site américain de Mobile (sud des États-Unis) a contribué à 8% des livraisons mondiales et les clients américains ont représenté 13% de celles-ci «malgré les droits de douane» punitifs imposés par les États-Unis dans le cadre du litige entre Airbus et Boeing devant l'OMC, a-t-il noté, déplorant la volonté américaine de taxer dorénavant les pièces détachées d'avions et non plus seulement les avions complets.

Les commandes se sont encore plus effondrées, avec 268 commandes nettes en 2020, contre 768 l'année précédente (-65%). Hors annulations et modifications, elles s'élèvent à 383 appareils, dont 296 pour le seul mois de janvier, avant que la Covid-19 n'explose à la face du monde.

Mais Airbus dispose de plusieurs années de production devant lui : son carnet de commandes s'établissait fin décembre à 7 184 appareils, contre 7 482 un an plus tôt.

Le «faible niveau d'annulations montre que les clients attendent le retour du trafic et veulent sécuriser leur créneau» pour prendre livraison d'appareils adaptés à leurs futurs besoins, selon le directeur commercial Christian Scherer.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur son excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.