Une foule immense à Téhéran pour les funérailles du président Raïssi

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Publié le Jeudi 23 mai 2024

Une foule immense à Téhéran pour les funérailles du président Raïssi

  • En Iran, des rassemblements avaient lieu dans différentes villes pour rendre hommage au défunt président, mort dans le crash avec huit autres personnes dont le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian
  • L'ultraconservateur Raïssi, 63 ans, était considéré comme l'un des favoris pour succéder à l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans

TEHERAN: Une foule immense s'est rassemblée mercredi dans le centre de Téhéran pour rendre un dernier hommage au président iranien, Ebrahim Raïssi, célébré comme un "martyr" après son décès dans le crash d'un hélicoptère.

"Un million d'adieux", a affirmé la télévision d'Etat en saluant le nombre de personnes réunies dans le centre de la capitale. Aucune estimation indépendante n'était disponible.

"Je suis triste. Je suis venue pour apaiser mon cœur", a témoigné Maryam, une enseignante de 41 ans portant le tchador et arrivée avec son mari et son fils d'une ville située au sud de Téhéran.

En ce jour déclaré férié, les cérémonies ont débuté par une prière dirigée par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui s'est prosterné devant les cercueils des huit hommes tués dans le crash, dont le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian.

Avec M. Raïssi, "nous avons perdu une personnalité marquante. C'était un très bon frère. Un fonctionnaire efficace, compétent, sincère et sérieux", a-t-il ensuite déclaré, en recevant le Premier ministre irakien Mohamed Shia al-Sudani, l'une des personnalités étrangères venues pour l'occasion.

A la prière, la plus haute autorité de la République islamique était entourée par les principaux membres du clergé chiite, les membres du gouvernement parmi lesquels le président par intérim Mohammad Mokhber, et les hauts gradés de l'armée et des Gardiens de la révolution.

Etaient également présents le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du Hezbollah libanais, Naïm Qassem.

Malgré la disparition de Raïssi, "nous sommes persuadés que la République islamique d'Iran poursuivra son soutien au peuple palestinien", a déclaré M. Haniyeh, qui s'est brièvement exprimé juste avant que trois pays européens -l'Espagne, l'Irlande et la Norvège- ne reconnaissent l'Etat palestinien.

Le Hamas et le Hezbollah font partie de "l'axe de la résistance" qui, notamment avec les rebelles yéménites houthis, est soutenu par Téhéran dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël.

«Martyrs»

Après la prière, la foule s'est dirigée lentement vers la place Azadi, l'une des plus grandes de la ville désertée par les voitures et où les magasins avaient baissé le rideau.

De nombreuses personnes brandissaient des portraits, parfois stylisés et colorés, du président défunt et des drapeaux iraniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les habitants de Téhéran avaient reçu des messages sur leur téléphone les appelant à "assister aux funérailles du martyr".

Ces cérémonies se déroulent selon la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui ayant suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.

De nombreux et immenses portraits du "martyr" Ebrahim Raïssi ont été suspendus et accrochés dans les lieux publics des principales villes.

Une cinquantaine de délégations étrangères, notamment russe et turque, devaient être présentes à un hommage organisé dans l'après-midi, la plupart de niveau ministériel.

Les funérailles se termineront jeudi avec l'enterrement du président défunt à Machhad (nord-est), sa ville natale.

Pendant ce temps, les autorités s'activaient pour organiser le processus de remplacement de M. Raïssi, qui présidait l'Iran depuis 2021.

L'une des tâches du président Mokhber, 68 ans, est ainsi de préparer l'élection présidentielle, qui se tiendra le 28 juin. A ce stade, aucune personnalité politique n'a publiquement déclaré sa candidature.

Drones iraniens 

Ebrahim Raïssi est décédé dans le crash de l'hélicoptère qui l'amenait dimanche vers Tabriz (nord-ouest) après avoir assisté à l'inauguration conjointe d'un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à leur frontière commune.

De difficiles opérations de recherche ont été menées durant une douzaine d'heures dans une région escarpée et boisée avant que les débris de l'hélicoptère ne soient découverts lundi à l'aube.

Les forces armées, qui ont ordonné une enquête sur les causes du drame, ont indiqué mercredi que des drones nationaux avaient été utilisés pour localiser l'hélicoptère, ce que n'a pas réussi à faire un drone doté d'équipements de vision nocturne dépêché par la Turquie.

Présent dans un hélicoptère accompagnant celui du président, le chef de cabinet de M. Raïssi, Gholam Hossein Esmaili, a raconté que l'appareil avait brutalement disparu sans lancer aucun signal d'alerte.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.