Il y a 30 ans, l’Irak envahissait le Koweït, déclenchant la “Tempête du Désert”

Le 2 aout 1990, Saddam Hussein envoyait ses troupes envahir le Koweït (Pascal Guyot/AFP)
Le 2 aout 1990, Saddam Hussein envoyait ses troupes envahir le Koweït (Pascal Guyot/AFP)
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Il y a 30 ans, l’Irak envahissait le Koweït, déclenchant la “Tempête du Désert”

  • Douze résolutions onusiennes exigent le retrait immédiat et inconditionnel des forces irakiennes du Koweït, et les condamnations des grandes puissances sont unanimes, en vain
  • Le 16 janvier 1991, une coalition menée par les États-Unis frappe l’Irak, ciblant des sites militaires

KOWEÏT: Le 2 aout 1990, à 2h du matin, l’armée irakienne de Saddam Hussein entre par surprise dans le territoire koweitien. Elle déploie hélicoptères et forces navales qui attaquent la capitale Koweït city et contrôlent l’aéroport. Le palais Dasman, résidence de l’émir Jaber Al-Ahmad Al-Sabbah est occupé, mais le gouverneur a été évacué dès les premières heures de combat. Saddam Hussein qui considère le Koweït comme une région de l’Irak, y installe un gouvernement fantoche composé de dignitaires irakiens du parti Baas, dont le tristement célèbre « Ali le Chimique », son cousin Ali Hassan al-Majid al-Tikriti, accusé du gazage de Halabja. La famille royale part en exil. Un millier de civils koweitiens sont tués et le sort de plus de 600 restera inconnu. Douze résolutions onusiennes exigent le retrait immédiat et inconditionnel des forces irakiennes du Koweït, et les condamnations des grandes puissances sont unanimes, en vain. Les États-Unis lancent alors un ultimatum à l’Irak. Si ses troupes ne sont pas retirées avant le 15 janvier 1991, Saddam Hussein devra se préparer à une guerre. Le président irakien fait la sourde-oreille, et le 16 janvier une coalition réunie autour des États-Unis lance l’opération “Tempête du Désert”, et frappe l’Irak ciblant des sites militaires ainsi que la flotte de l’armée de l’air irakienne qui est entièrement détruite. A la fin de février 1991, près de sept mois d’occupation et de combats plus tard, Koweït est enfin libérée.

« Cela ne tiendra pas »

À l’occasion de la trentième commémoration de cet épisode tragique de l’histoire de l’émirat, l’ambassadrice des États-Unis au Koweït, Alina Romanowski, rappelait les propos de Georges H.W. Bush, président américain de cette époque, s’adressant au Congrès lors du vote de l’intervention militaire : « Cela ne tiendra pas, cette agression contre le Koweït ». L’ambassadrice a également rappelé les multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies en amont de cette intervention, notamment la résolution 678 de l’ultimatum de novembre 1990, soulignant l’unanimité de la communauté internationale autour du rejet des principes d’agression et d’occupation. Romanowski soulignait par ailleurs le renforcement des liens entre le Koweït et les États-Unis tant aux plans stratégique et commercial qu’éducatif et social, médical et sanitaire. L’ambassadrice a ajouté que son pays encourage le renforcement des relations du Koweït avec l’Irak, notamment à travers son soutien au gouvernement irakien.

« Bataille entre ciel et terre »

Sur un autre plan, le réalisateur Ali Hassan, cité par l’agence nationale Kuna, a annoncé la diffusion, le 2 aout, par la télévision koweïtienne, de son film « Bataille entre ciel et terre- la tempête et le bouclier » qui retrace les prouesses des chasseurs koweïtiens soutenus par les forces saoudiennes contre l’armée de l’air irakienne. Le film accueille plusieurs témoins éminents, parmi lesquels l’ancien secrétaire d’État américain Colin Powell, le commandant des forces spéciales américaines James Johnson, l’ancien commandant de l’US Air Force Chuck Horner et l’ancien secrétaire de la Ligue des États arabes Amr Moussa. Douze pilotes de chasse koweïtiens, ainsi que des officiers de haut rang témoignent également dans ce film tourné en deux ans entre le Koweït, l’Arabie saoudite, les États-Unis et l’Égypte et qui se veut un documentaire de référence sur cette guerre dont le peuple koweïtien garde encore les cicatrices.

Kuwait Movie


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com