Trump fustige un procès «très injuste» après avoir été reconnu coupable

A la lecture du verdict de culpabilité pénale dans la salle d'audience, l'ex-président de 77 ans est resté stoïque, les épaules basses. (APF)
A la lecture du verdict de culpabilité pénale dans la salle d'audience, l'ex-président de 77 ans est resté stoïque, les épaules basses. (APF)
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Publié le Vendredi 31 mai 2024

Trump fustige un procès «très injuste» après avoir été reconnu coupable

  • Ce verdict historique, aux conséquences politiques imprévisibles, n'empêchera pas le champion républicain d'être candidat à la présidentielle du 5 novembre face au démocrate Joe Biden, même en cas de condamnation à de la prison
  • L'un de ses avocats, Todd Blanche, a annoncé sur CNN un "appel dès que possible", au plus tôt après le 11 juillet

NEW YORK : Au lendemain de son verdict historique de culpabilité à New York qui plonge la présidentielle américaine dans l'inconnu, Donald Trump a fustigé un procès "très injuste" depuis son gratte-ciel de Manhattan.

"Nous allons faire appel de cette arnaque", a lancé le républicain depuis le hall de sa Trump Tower, s'insurgeant contre une décision "injuste" et un procès truqué.

Dans un discours décousu de plus de 30 minutes, le milliardaire a par ailleurs accusé le président sortant Joe Biden et sa "bande", d'être des "malades" et des "fascistes" responsables de ses déboires judiciaires.

Devant la Trump Tower, une poignée de ses partisans se sont réunis en manifestation de soutien, tandis que certains passants font un doigt d'honneur devant l'entrée du gratte-ciel.

"Le vrai verdict aura lieu le 5 novembre, par le peuple américain", avait déjà assuré Donald Trump jeudi devant les caméras après avoir été reconnu coupable de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans ce procès pénal, le premier d'un ex-président américain.

"Je suis un prisonnier politique", avait-il également lancé dans un appel aux dons publié dans la foulée de la décision de justice.

Ce dernier a recueilli 34,8 millions de dollars de dons en quelques heures, selon sa campagne, soit "presque le double de la journée la plus importante jamais enregistrée" sur la plateforme.

A l'opposé, son rival Joe Biden s'est fait discret. "Nous avons vu aujourd'hui à New York que nul n'était au-dessus des lois", a commenté son équipe de campagne jeudi, alors que le président, qui était en famille à l'occasion de l'anniversaire de la mort de son fils aîné, n'a pas personnellement réagi.

Mais le démocrate, qui doit jongler vendredi entre entretien avec le Premier ministre belge et célébration des champions du Super Bowl, pourrait alors lâcher quelques mots à la presse au sujet de ce verdict retentissant.

A l'étranger, certains dirigeants ont affiché leur soutien à Donald Trump, comme le vice-Premier ministre italien d'extrême droite Matteo Salvini qui a dénoncé un "harcèlement judiciaire" et un "procès politique".

Le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, a lui dénoncé une "élimination des adversaires politiques" aux Etats-Unis.

En déplacement à Prague, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que ces accusations de Moscou n'étaient que le "reflet" du propre comportement russe en la matière.

Historique

Si le verdict de culpabilité de Donald Trump est historique, cela ne l'empêche pas de concourir pour l'élection présidentielle, et son impact sur le scrutin reste difficile à prédire.

Jusqu'ici, les sondages donnent Joe Biden au coude-à-coude avec Donald Trump, voire le démocrate distancé dans certains Etats stratégiques.

Et ce verdict "ne va probablement pas faire bouger beaucoup de votes", prédit Keith Gaddie, politologue à l'université TCU au Texas. Mais pour des scrutins "particulièrement serrés, cela pourrait faire basculer les choses d'un côté à l'autre".

Reste que Donald Trump a prouvé, au cours des dernières années, sa résistance aux épreuves qui auraient détruit la carrière politique de beaucoup: mis en accusation à deux reprises devant la Congrès et inculpé dans quatre affaires pénales, dont celle de New York, il s'est toutefois largement et rapidement imposé lors des primaires comme le candidat des républicains pour l'élection de novembre.

Et l'affaire Stormy Daniels, qui était considérée comme la moins menaçante pour lui, sera très probablement la seule jugée avant le scrutin.

Privé de campagne sur le terrain pour assister aux audiences, Donald Trump a tout de même tenté d'en tirer un profit médiatique en prenant la parole plusieurs fois par jour en dehors de la salle d'audience, flanqué de ses enfants ou d'élus républicains venus le soutenir.

Mais cette séquence judiciaire pourrait également profiter à Joe Biden, qui compte bien renforcer son image de dirigeant sérieux, occupé aux plus hautes affaires de l'Etat pendant que son rival enchaîne les rendez-vous judiciaires.

Le président doit ainsi s'exprimer vendredi après-midi sur la situation au Moyen-Orient.

Et le prononcé de la peine de Donald Trump tombera le 11 juillet prochain, coïncidant avec un sommet de l'Otan à Washington, une occasion pour Joe Biden de marquer sa présence sur la scène internationale.

 

 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com