En Egypte, la cuisine soudanaise pour oublier le goût amer de la guerre

Des clients se voient servir des plats soudanais traditionnels dans un restaurant tenu par une femme d'affaires qui a déménagé au Caire, la capitale égyptienne, après avoir fui la guerre en cours au Soudan, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
Des clients se voient servir des plats soudanais traditionnels dans un restaurant tenu par une femme d'affaires qui a déménagé au Caire, la capitale égyptienne, après avoir fui la guerre en cours au Soudan, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 02 juin 2024

En Egypte, la cuisine soudanaise pour oublier le goût amer de la guerre

  • En Egypte, restaurants et commerces soudanais ont fleuri
  • Il y a aussi le zaghni, viande traditionnellement piquante et relevée d'épices éthiopiennes, servie avec l'injera, galette de pain spongieuse

LE CAIRE: Julie Samir a réalisé son rêve en ouvrant un restaurant mais c'est en Egypte qu'elle a dû s'installer, fuyant la guerre dans son Soudan natal. Au menu du jour: conquérir les papilles des consommateurs égyptiens avec les épices de la gastronomie soudanaise.

Comme un demi-million de Soudanais réfugiés chez le voisin égyptien, Mme Samir et ses deux garçons ont été contraints d'abandonner leur pays une semaine après le début des combats en avril 2023, parcourant 2.000 kilomètres en voiture depuis la capitale Khartoum jusqu'au Caire.

Aujourd'hui, sur les pelouses d'un club sportif de la capitale égyptienne, son restaurant ouvert en avril offre des spécialités orientales, soudanaises et éthiopiennes.

"Mon coeur de cible, c'est le client égyptien, pour l'initier à la culture soudanaise", confie Mme Samir, 42 ans, associée dans sa mission à un compatriote cuisinier.

"Tous les employés sont Soudanais et tous ont fui la guerre", ajoute-t-elle. Au sein de la communauté, les recrutements se font grâce à la solidarité tissée sur les réseaux sociaux.

Le nom du restaurant: village des enfants de Kush. "Le choix de mon père, inspiré de la Bible", explique-t-elle, référence à un royaume ancien chevauchant autrefois la Nubie en Egypte, mais aussi le Soudan et l'Ethiopie.

"Nous servons toutes ces gastronomies", s'enorgueillit-elle.

Le chef Fadi Moufid, autrefois traiteur au Soudan, s'active aux fourneaux: il prépare de l'agachi, brochettes de viande, poulet ou poisson découpés en lamelles, extrêmement piquantes et cuites sur des braises à feux doux.

Il y a aussi le zaghni, viande traditionnellement piquante et relevée d'épices éthiopiennes, servie avec l'injera, galette de pain spongieuse.

"Les Egyptiens n'aiment pas la nourriture trop piquante, alors on essaye d'atténuer les épices, pour qu'ils puissent l'apprécier", reconnaît M. Moufid, 46 ans.

Pour le quinquagénaire égyptien Khaled Abdelrahmane, l'expérience est réussie. "J'aime le goût des épices, et la viande tendre qui se distingue par sa cuisson", approuve-t-il.

«Surprise» des papilles 

Depuis plus d'un an, le Soudan est déchiré par une guerre qui oppose l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Dans la seule ville d'el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l'ONU.

Sur les 48 millions d'habitants que comptait le pays aujourd'hui menacé par la famine, près de neuf millions de personnes ont été contraintes de fuir leur maison, déplacées à l'intérieur du Soudan ou réfugiées à l'étranger.

En Egypte, restaurants et commerces soudanais ont fleuri. Pour M. Moufid, la compétition est rude dans un pays à la scène culinaire déjà riche.

"Au Soudan, la concurrence n'était pas aussi importante, ici c'est énorme", confirme-t-il, évoquant notamment les nombreuses adresses syriennes, la guerre en Syrie ayant aussi provoqué un exode, notamment vers l'Egypte.

Dans la banlieue du Cheikh Zayed, la pâtisserie "Jib Maak" propose des thés au lait rehaussés à la cardamone, pour accompagner de savoureux desserts soudanais traditionnels, comme les luqaimat --appelées zalabia en Egypte, beignets de pâte trempés dans une marmite d'huile fumante, avant d'être recouverts de sucre en poudre, de chocolat fondant ou de sirop.

"Les Soudanais ont l'habitude de manger ces pâtisseries avec le thé au lait, ce qui a surpris les Egyptiens: eux les consomment avec des boissons froides", reconnaît le directeur de l'établissement, Qoussaï Biram.

«Nostalgie du Soudan»

Au Caire, "Jib Maak" a ouvert trois magasins tandis qu'au Soudan les nombreuses filiales à Khartoum ou dans les provinces "ont dû fermer à cause de la guerre", déplore-t-il.

A 29 ans, M. Biram sait déjà qu'il ne rentrera plus dans son pays natal. "Je compte poursuivre cette expérience égyptienne. Même si la situation se calme au Soudan, il y aura très peu d'opportunités d'emploi".

Malgré "l'horreur" d'un départ accompagné de menaces des FSR, Julie Samir pensait initialement passer "des vacances en Egypte, un mois maximum", avant de rentrer. "Mais la guerre ne s'est pas terminée", déplore-t-elle.

Alors si elle ne peut pas retourner au Soudan, c'est le Soudan qui vient à elle --au restaurant. "Je compte avoir une dame qui dessine le henné, je sais que les Egyptiens en raffolent", s'amuse-t-elle.

Pourtant, le coeur serré par "la nostalgie du Soudan" elle garde espoir de revoir Khartoum. "Quels que soient les voyages, notre pays nous est cher."


Le Festival international du film de la mer Rouge d'Arabie saoudite révèle ses dates pour 2025

(De gauche à droite) Antoine Khalife, Mohammad Asseri, Samaher Mously, Shivani Pandya Malhotra et Kaleem Aftab dirigent la conférence de presse annuelle du Festival international du film de la mer Rouge au tout nouveau siège d'Al Balad, le 11 novembre 2024 à Djeddah, en Arabie saoudite. (Getty Images)
(De gauche à droite) Antoine Khalife, Mohammad Asseri, Samaher Mously, Shivani Pandya Malhotra et Kaleem Aftab dirigent la conférence de presse annuelle du Festival international du film de la mer Rouge au tout nouveau siège d'Al Balad, le 11 novembre 2024 à Djeddah, en Arabie saoudite. (Getty Images)
Short Url

DJEDDAH : Le Festival international du film de la mer Rouge en Arabie saoudite a révélé les dates de sa cinquième édition. Des personnalités internationales sont attendues à Djeddah pour cet événement, qui se tiendra du 4 au 13 décembre.

L'événement se déroulera au siège du festival à Al-Balad, à Djeddah.

Le thème de l'année dernière, "La nouvelle maison du cinéma", a célébré le nouveau siège du festival à Al-Balad, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le festival 2024 a accueilli plus de 40 000 participants et près de 7 000 invités accrédités, présentant 122 films de 85 pays, dont 61 premières. Au total, 302 projections ont eu lieu, la moitié des films étant des premières mondiales ou internationales, dont 46 premières mondiales, 15 premières internationales et 53 premières de la région MENA.

Le siège d'Al-Balad comprend cinq salles de cinéma spécialement construites et un grand auditorium qui a accueilli des projections consécutives ainsi que des tables rondes avec des célébrités.

Présidés par Spike Lee, les deux jurys de l'édition 2024 ont délibéré dans 14 catégories de compétition, avec 16 longs métrages en lice pour les plus grands prix honneurs, aux côtés de courts métrages du monde arabe, d'Asie et d'Afrique présentés dans les programmes New Saudi, New Cinema et Arab Shorts.

Le tapis rouge de l'année dernière a accueilli des personnalités comme Emily Blunt, Aamir Khan, Mona Zaki, Viola Davis et Priyanka Chopra Jonas. Parmi les autres participants notables figuraient Michelle Yeoh, Kareena Kapoor Khan, Johnny Depp, Yousra, Vin Diesel, Catherine Zeta-Jones, Cynthia Erivo, Brendan Fraser, Mohamed Sami, et bien d'autres encore.
 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La princesse Sara annoncé le lancement de « Asaan » , programme du musée du patrimoine Misk à Diriyah

Asaan devrait devenir un point de repère culturel majeur, renforçant le leadership de l'Arabie saoudite en matière de préservation du patrimoine et son engagement à célébrer son héritage historique sur la scène mondiale (SPA).
Asaan devrait devenir un point de repère culturel majeur, renforçant le leadership de l'Arabie saoudite en matière de préservation du patrimoine et son engagement à célébrer son héritage historique sur la scène mondiale (SPA).
Short Url
  • L'objectif du musée est de devenir un centre culturel mondial célébrant le patrimoine de l'Arabie saoudite.
  • Le musée s'étendra sur plus de 40 000 mètres carrés.

RIYADH : La princesse Sara bint Mashhour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, a annoncé le lancement du programme « Asaan » du musée du patrimoine de Misk, une institution culturelle qui devrait ouvrir ses portes à Diriyah dans les années à venir.

Soutenu par la Fondation Mohammed bin Salman « Misk », l'objectif du musée est de devenir un pôle culturel mondial célébrant le patrimoine de l'Arabie saoudite.

Il jouera un rôle clé dans la préservation de la culture grâce à diverses expositions et à des programmes éducatifs.

« Asaan mettra en valeur le riche héritage du Royaume, notamment les artefacts, les coutumes et les valeurs sociétales », a déclaré la princesse Sara, présidente d'Asaan, dans un communiqué.

« Notre objectif est de cultiver une génération qui soit fière de son héritage et qui s'engage activement à le préserver et à le revitaliser.

Le musée s'étendra sur plus de 40 000 mètres carrés et a été conçu par Zaha Hadid Architects. Il mêlera l'architecture traditionnelle najdi à la créativité contemporaine.

Les expositions comprendront des milliers d'objets du patrimoine qui illustrent l'histoire et l'évolution culturelle de l'Arabie saoudite.

Le site comprendra également des expositions permanentes, des galeries d'art, une cour artistique ainsi que l'« Asaan's Majlis », un espace dédié au dialogue, aux ateliers et aux discussions culturelles.

Le musée abritera également des laboratoires de conservation et des programmes d'apprentissage interactifs, offrant aux visiteurs des expériences immersives qui donnent vie à l'histoire et aux traditions saoudiennes.

La princesse Sara est une fervente partisane de la préservation culturelle et de l'autonomisation, notamment en soutenant les jeunes et les personnes handicapées par le biais d'initiatives éducatives et professionnelles. Ses efforts s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui met l'accent sur la préservation du patrimoine et l'identité nationale, a rapporté lundi l'agence de presse saoudienne.

Asaan devrait devenir un lieu de référence culturel majeur, renforçant le leadership de l'Arabie saoudite dans le domaine de la préservation du patrimoine et son engagement à célébrer son héritage historique sur la scène mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La princesse Iman de Jordanie accueille son premier enfant

 La princesse Iman bint Abdullah II de Jordanie et son époux, Jameel Alexander Thermiotis, ont accueilli leur premier enfant, une petite fille nommée princesse Amina. (Instagram)
La princesse Iman bint Abdullah II de Jordanie et son époux, Jameel Alexander Thermiotis, ont accueilli leur premier enfant, une petite fille nommée princesse Amina. (Instagram)
Short Url
  • C'est la reine Rania elle-même qui a partagé la nouvelle dimanche sur les réseaux sociaux
  • "Ma chère Iman est devenue mère. Nous accueillons avec joie et gratitude Amina, nouvelle bénédiction de notre famille. Félicitations à Jameel et Iman - que Dieu bénisse votre précieuse petite fille,"

DUBAÏ: Une heureuse nouvelle pour la famille royale jordanienne : la princesse Iman bint Abdullah II et son époux, Jameel Alexander Thermiotis, sont devenus parents d'une petite fille, la princesse Amina.

C'est la reine Rania elle-même qui a partagé la nouvelle dimanche sur les réseaux sociaux.

"Ma chère Iman est devenue mère. Nous accueillons avec joie et gratitude Amina, nouvelle bénédiction de notre famille. Félicitations à Jameel et Iman - que Dieu bénisse votre précieuse petite fille," a déclaré la souveraine dans son message.

Cette naissance marque l'arrivée du deuxième petit-enfant pour la reine Rania et le roi Abdullah. Le couple royal était déjà devenu grands-parents en août dernier, avec la naissance de la fille du prince héritier Hussein bin Abdullah et de la princesse Rajwa Al-Hussein, prénommée Iman en hommage à sa tante.