Rapport AIE: Les investissements énergétiques au Moyen-Orient atteindront 175 milliards de dollars en 2024

L’analyse de l’Agence internationale de l’énergie montre que les investissements dans les énergies propres, dans le cadre du scénario des engagements annoncés, devraient plus que tripler d’ici à 2030 par rapport à 2024. (Shutterstock)
L’analyse de l’Agence internationale de l’énergie montre que les investissements dans les énergies propres, dans le cadre du scénario des engagements annoncés, devraient plus que tripler d’ici à 2030 par rapport à 2024. (Shutterstock)
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Publié le Vendredi 07 juin 2024

Rapport AIE: Les investissements énergétiques au Moyen-Orient atteindront 175 milliards de dollars en 2024

  • Le rapport indique que, d’ici à la fin de la décennie, chaque dollar investi dans les combustibles fossiles serait compensé par 70 cents consacrés à l’énergie propre
  • À l’heure actuelle, les dépenses consacrées à l’approvisionnement en combustibles fossiles prédominent

RIYAD: Les investissements énergétiques au Moyen-Orient devraient atteindre quelque 175 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) en 2024, les ressources propres représentant environ 15%, selon un nouveau rapport.

L’analyse de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montre que les investissements dans les énergies propres, dans le cadre du scénario des engagements annoncés, devraient plus que tripler d’ici à 2030 par rapport à 2024.

Le rapport indique que, d’ici à la fin de la décennie, chaque dollar investi dans les combustibles fossiles serait compensé par 70 cents consacrés à l’énergie propre.

À l’heure actuelle, les dépenses consacrées à l’approvisionnement en combustibles fossiles prédominent; pour chaque dollar investi dans les combustibles fossiles, seulement 20 cents sont alloués à l’investissement dans les énergies propres, ce qui représente près d’un dixième du ratio moyen mondial ressources propres/investissement dans les combustibles fossiles.

Cinq des douze pays de la région ont fixé des objectifs de zéro émission nette. Les Émirats arabes unis (EAU) et Oman visent l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050, tandis que l’Arabie saoudite, Bahreïn et le Koweït se sont fixé un objectif pour 2060.

De plus, les EAU se sont engagés à réduire leurs émissions de 19% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Ils ont également promis 30 milliards de dollars de capitaux pour lancer une initiative d’investissement axée sur le climat lors de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques de 2023 (COP28).

En outre, le secteur électrique de la région offre une réelle possibilité d’accroître les investissements dans les technologies d’énergie propre, notamment pour l’énergie solaire.

L’exploitation de ces ressources pourrait réduire considérablement la dépendance du secteur de l’électricité à l’égard du pétrole et du gaz.

L’Arabie saoudite, à titre d’exemple, vise 130 gigawatts de capacité renouvelable d’ici à 2030, contre moins de 5 GW aujourd’hui.

De même, des projets sont en cours, notamment la grande centrale solaire d’Al-Chuaibah en Arabie saoudite et le parc solaire Mohammed ben Rachid al-Maktoum aux EAU.

Divers pays ont également annoncé des investissements dans l’hydrogène bleu et vert et intensifié le financement des minéraux critiques.

L’Arabie saoudite, par exemple, a mis en place un programme d’incitation à l’exploration minière d’une valeur de 182 millions de dollars.

Les EAU intensifient également leurs efforts dans le secteur, notamment au moyen d’un partenariat minier d’1,9 milliard de dollars en République démocratique du Congo et de la conclusion de nouveaux accords en Zambie, riche en cuivre.

Un changement mondial

Les investissements mondiaux dans l’énergie devraient dépasser les 3 000 milliards de dollars pour la première fois en 2024, dont 2 000 milliards seront consacrés aux technologies et aux infrastructures d’énergie propre, note le rapport.

Les investissements dans les énergies propres se sont considérablement accélérés depuis 2020, et les dépenses consacrées aux énergies renouvelables, aux réseaux et au stockage sont désormais supérieures aux dépenses totales en pétrole, gaz et charbon.

Alors que l’ère des emprunts bon marché touche à sa fin, la hausse des coûts de financement freine certains types d’investissement.

Toutefois, l’impact sur l’économie du projet a été partiellement compensé par l’atténuation des pressions sur la chaîne d’approvisionnement et la baisse des prix.

À titre d’exemple, les coûts des panneaux solaires ont diminué de 30% au cours des deux dernières années, tandis que les prix des minéraux et des métaux essentiels à la transition énergétique, en particulier ceux nécessaires aux batteries, ont également connu une baisse considérable.

Les investissements dans les énergies propres devraient atteindre 320 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de plus de 50% depuis 2020.

Cette croissance est similaire à celle perçue dans les économies avancées, qui ont enregistré une augmentation de 50%, bien qu’à la traîne par rapport à la Chine, qui a connu une augmentation de 75% des investissements dans les énergies renouvelables depuis 2020.

Le rapport note que les gains proviennent principalement d’investissements plus élevés dans les énergies renouvelables, qui représentent la moitié de tous les investissements dans le secteur de l’électricité au sein de ces économies.

Les progrès réalisés en Inde, au Brésil, dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est et en Afrique reflètent de nouvelles initiatives politiques, des appels d’offres publics bien gérés et une infrastructure de réseau améliorée, indique le rapport.

Les investissements de l’Afrique dans les énergies propres en 2024, à plus de 40 milliards de dollars, sont près du double de ceux de 2020, explique en outre l’AIE.

Pourtant, selon le rapport, il reste encore beaucoup à faire. Dans la plupart des cas, cette croissance part d’une base très faible et de nombreuses économies parmi les moins développées doivent être incluses, les pays défavorisés étant confrontés à de graves problèmes dus à des niveaux d’endettement élevés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.