L'extrême droite recule dans les pays nordiques, à contre-courant

«Repenser l'Europe», slogan du parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) après les élections du Parlement européen à Berlin, le 9 juin 2024. (Photo de RALF HIRSCHBERGER / AFP)
«Repenser l'Europe», slogan du parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) après les élections du Parlement européen à Berlin, le 9 juin 2024. (Photo de RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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Publié le Lundi 10 juin 2024

L'extrême droite recule dans les pays nordiques, à contre-courant

  • La nécessité d'une politique migratoire stricte est une conviction plus largement partagée dans les pays nordiques qu'ailleurs en Europe
  • Les thèmes les plus importants pour les électeurs nordiques sont «la sécurité, puis le climat et la transition écologique»

STOCKHOLM: L'extrême droite a subi un coup d'arrêt dans les pays nordiques aux élections européennes, à contre-courant du reste de l'Europe, faute d'avoir su imposer ses thématiques, selon les experts.

Les droites nationalistes et radicales ont progressé dans l'Union européenne, déclenchant un séisme politique en France et arrivant en tête en Italie et Autriche sans cependant bouleverser les grands équilibres européens.

Mais en Suède et en Finlande, les partis d'extrême droite ont subi des déconvenues, loin de leurs attentes.

Le parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), qui soutient le gouvernement du Premier ministre Ulf Kristersson, a perdu du terrain lors d'une élection pour la première fois depuis sa fondation à la fin des années 1980.

"Le +charme+ s'est rompu de façon spectaculaire", relève auprès de l'AFP Henrik Ekengren Oscarsson, professeur de sciences politiques à l'université de Göteborg.

Le parti connaissait une dynamique électorale ininterrompue depuis sa création et était même arrivé en deuxième position derrière le parti social-démocrate lors des élections législatives de 2022.

Imposer son agenda

Les SD espéraient répéter leur performance mais ont au contraire reculé de 2,1 points par rapport aux européennes de 2019, pour finir à la quatrième place avec 13,2% des voix, après décompte de plus de 90% des bulletins.

Les thèmes chers au parti comme l'immigration n'ont pas été au coeur de la campagne, au contraire du climat ou de la guerre en Ukraine, relève M. Oscarsson.

"Imposer son agenda est au coeur des campagnes politiques modernes et les Démocrates de Suède y ont échoué", selon le chercheur.

Le chef du parti Jimmie Akesson a reconnu qu'il n'avait pas réussi à imposer ses thématiques, contraint de répondre aux révélations d'une enquête journalistique sur "l'usine à trolls" que son parti a créée pour dénigrer l'opposition mais aussi la majorité qu'il soutient.

A l'inverse, le parti des Verts a gagné des points et s'est emparé de la troisième place avec 13,8%, en hausse de 2,3 points par rapport à 2019. Le parti de Gauche a lui aussi progressé, de 4,2 points à 11%.

En Finlande, les sondages avant le vote plaçaient le Parti des Finlandais (extrême droite) en troisième position à 16,5%. Le parti, membre de la coalition gouvernementale au pouvoir, a finalement terminé avec seulement 7,6% des voix.

"Les sondages avant l'élection donnaient le populiste Parti des Finlandais assez stable et rien n'indiquait qu'il y aurait une perte aussi spectaculaire du soutien des électeurs", a déclaré à l'AFP Kimmo Elo, chercheur à l'université de Turku.

Le parti "a eu du mal à mobiliser ses électeurs lors des élections européennes", ajoute-t-il.

L'autre grosse surprise est venue de l'Alliance de Gauche qui a bondi de 10,4 points à 17,3%. Sa dirigeante, Li Andersson, "est très en vue, très intelligente et a une rhétorique claire", analyse le chercheur.

«Vents idéologiques»

Au Danemark, la surprise est également venue de la gauche puisque le Parti populaire socialiste est arrivé en tête et en nette progression de 4,2 points par rapport à 2019, avec 17,4%.

A l'extrême droite, le Parti populaire danois et le tout récent parti des Démocrates du Danemark ont réussi à s'emparer d'un siège chacun, parmi les 15 octroyés au Danemark, avec respectivement 6,4% et 7,4% des voix. En 2014, le premier avait obtenu quatre sièges.

La nécessité d'une politique migratoire stricte est une conviction plus largement partagée dans les pays nordiques qu'ailleurs en Europe, ce qui pourrait expliquer cette tendance électorale spécifique à la région, relève Christine Nissen, analyste du think tank Europa.

Les thèmes les plus importants pour les électeurs nordiques sont "la sécurité, puis le climat et la transition écologique", relève-t-elle.

"Ce n'est pas le cas dans certains des pays qui ont connu cette poussée des partis d'extrême droite, où ce sont davantage des questions telles que l'immigration qui sont importantes pour les électeurs", ajoute-t-elle.

Pour le chercheur suédois Henrik Ekengren Oscarsson, il est souvent difficile d'analyser les raisons de "vents idéologiques" contraires dans différentes régions européennes.

"Il n'y a pas de campagne politique européenne" et "les campagnes sont très différentes dans chacun des 27 pays", ajoute-t-il.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.