Le Hezbollah libanais menace Israël et Chypre sur fond de guerre à Gaza

"Une ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l'ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre", a prévenu Hassan Nasrallah. Chypre est située à quelque 300 km d'Israël et environ 200 km du Liban, et entretient de bonnes relations avec ces deux pays. (AFP).
"Une ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l'ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre", a prévenu Hassan Nasrallah. Chypre est située à quelque 300 km d'Israël et environ 200 km du Liban, et entretient de bonnes relations avec ces deux pays. (AFP).
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Publié le Jeudi 20 juin 2024

Le Hezbollah libanais menace Israël et Chypre sur fond de guerre à Gaza

  • Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a averti mercredi qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement en cas d'attaque contre le Liban
  • Dans un discours télévisé retransmis en direct, il a aussi menacé pour la première fois Chypre, pays membre de l'Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a averti mercredi qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement en cas d'attaque contre le Liban, sur fond de craintes d'un embrasement lié à la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours télévisé retransmis en direct, il a aussi menacé pour la première fois Chypre, pays membre de l'Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient, disant "détenir des informations selon lesquelles (...) Israël dit qu'il utiliserait les aéroports et bases chypriotes si le Hezbollah attaquait ses aéroports".

"Une ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l'ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre", a prévenu Hassan Nasrallah. Chypre est située à quelque 300 km d'Israël et environ 200 km du Liban, et entretient de bonnes relations avec ces deux pays.

"J'ai lu les commentaires (du chef du Hezbollah, ndlr) et je tiens à dire que la république de Chypre n'est impliquée d'aucune façon dans cette guerre", a rétorqué dans un communiqué le président chypriote Nikos Christodoulides.

Chypre fait "partie de la solution, pas du problème", a-t-il martelé, faisant valoir que son pays jouait un rôle, "reconnu par le monde arabe et l'ensemble de la communauté internationale" dans le déploiement d'un corridor maritime permettant d'acheminer de l'aide humanitaire à Gaza.

La guerre à Gaza a entraîné des violences à la frontière israélo-libanaise, entre le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste palestinien, et l'armée israélienne, qui se sont intensifiées ces dernières semaines.

Mardi, l'armée israélienne a annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés" et le chef de la diplomatie Israël Katz a affirmé que "dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit et le Liban sera touché durement".

"L'ennemi (israélien) sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire (..) Il sait qu'aucun lieu (..) ne sera épargné par nos missiles" en cas d'attaque contre le Liban, a lancé M. Nasrallah, dont le mouvement armé et financé par l'Iran exerce une influence prépondérante au Liban.

En cas de guerre, Israël devrait "nous attendre par la terre, par la mer et par les airs", a encore dit le chef du Hezbollah, mouvement considéré comme terroriste par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

« Capacités plus importantes »

Mercredi, le Hezbollah a indiqué avoir tiré "des dizaines de roquettes Katioucha et d'obus" en direction d'une caserne dans le nord d'Israël, près de la frontière libanaise, en représailles à des frappes israéliennes contre des cibles dans le sud du Liban ayant tué quatre de ses combattants.

"Nous avons reçu de nouvelles armes (..) et nous en gardons d'autres pour les jours qui viennent", a poursuivi Hassan Nasrallah, en affirmant que sa formation comptait plus de 100.000 hommes prêts au combat.

Lors d'une visite dans le nord d'Israël, le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a affirmé que le pays détenait "des capacités infiniment plus importantes" que le Hezbollah. "L'ennemi n'en connaît que quelques-unes et il les affrontera au bon moment."

Un émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, qui vient de visiter le Liban et Israël ces derniers jours, a jugé "urgente" une désescalade à la frontière.

Il a défendu le plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présenté le 31 mai par Joe Biden, affirmant qu'il représentait aussi "une chance pour mettre fin au conflit" entre le Hezbollah et Israël.

Bombardements et combats à Gaza

Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par plus de huit mois de guerre, les bombardements israéliens se sont poursuivis, principalement à Rafah (sud).

Plusieurs véhicules militaires israéliens sont entrés dans un quartier de l'ouest de la ville, appuyés par des tirs de drones et de chars, selon des témoins. Des combats y ont opposé soldats et combattants palestiniens.

Sept personnes ont été tuées, selon les secouristes, par des frappes sur des tentes aux portes de Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens.

Dans le nord, une frappe a tué trois Palestiniens près du camp de Nousseirat (centre), selon la Défense civile.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ce jour-là, 251 personnes enlevées, et 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive d'envergure sur Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.396 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire menacé de famine selon l'ONU et où l'aide internationale entre en quantité insuffisante.

L'ONU a dit qu'une pause "humanitaire" quotidienne annoncée par Israël dans ses opérations du matin au soir dans une zone de Gaza n'avait pas encore permis une augmentation des aides pour le territoire palestinien.

Selon des médecins, dix personnes ont été tuées après qu'une frappe israélienne a touché près de Rafah un groupe de Palestiniens attendant l'arrivée de camions d'aide.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.