Attaques en Russie: fin des affrontements armés, 19 personnes tuées

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 23 juin 2024 par l'agence de presse officielle russe RIA Novosti montre une zone bouclée par la police à la suite d'attaques meurtrières contre des églises et une synagogue dans la région russe de Daghesta, dans le Caucase du Nord (Photo, AFP).
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 23 juin 2024 par l'agence de presse officielle russe RIA Novosti montre une zone bouclée par la police à la suite d'attaques meurtrières contre des églises et une synagogue dans la région russe de Daghesta, dans le Caucase du Nord (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 juin 2024

Attaques en Russie: fin des affrontements armés, 19 personnes tuées

  • Région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, le Daguestan a été le théâtre dans les années 2000 d'affrontements armés à répétition
  • En octobre, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l'aéroport de Makhatchkala

MOSCOU: La Russie a annoncé lundi la fin des affrontements armés au Daguestan, dans le Caucase, où des attaques la veille au soir contre des églises orthodoxes et au moins une synagogue ont fait 19 morts, dont 15 policiers et quatre civils.

L'opération "antiterroriste" menée  dans la région s'est terminée lundi matin et cinq assaillants ont été "liquidés", a annoncé le Comité antiterroriste russe. "Leur identité a été établie".

Il n'était toutefois pas clair dans l'immédiat si d'autres assaillants avaient pu s'échapper. Aucun élément sur leurs motivations ou leur identité n'a filtré et le Kremlin n'a pas encore réagi.

Cette série d'attaques qualifiées de "terroristes" par les autorités russes intervient trois mois après l'attentat revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) commis au Crocus City Hall, une salle de concert de la banlieue de Moscou, et qui avait fait plus de 140 morts, ravivant la menace du terrorisme islamiste dans le pays.

Les attaques de dimanche, qui n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat, ont eu lieu à Makhatchkala, capitale du Daguestan, et dans la ville côtière de Derbent.

Région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, le Daguestan a été le théâtre dans les années 2000 d'affrontements armés à répétition avec des jihadistes, comme une grande partie du Caucase. Cette insurrection islamiste a été matée par les forces russes après de longues années de combat, et la Russie n'avait plus l'habitude de ce type d'attentats.

Les attaques ont visé dimanche "deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police", d'après le Comité d'enquête russe, qui a ouvert une enquête pour "actes terroristes".

"Quinze agents des forces de l'ordre ont été tués, ainsi que quatre civils, dont un prêtre orthodoxe", ont annoncé les enquêteurs, revoyant le bilan précédent à la hausse.

Le grand rabbin de Russie, Berl Lazar, a dénoncé un "crime ignoble", guidé par la volonté de "tuer le plus grand nombre possible d'innocents".

«La guerre arrive»

Lundi, le dirigeant du Daguestan, Sergueï Melikov, s'est rendu dans la synagogue de Derbent, prise pour cible par les attaquants. Sur une vidéo publiée par ses services sur les réseaux sociaux, on le voit déambuler à l'intérieur de l'édifice, des traces de sang étant encore visibles au sol.

Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont affirmé qu'une deuxième synagogue avait aussi été incendiée lors des attaques.

"Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes et quel objectif ils poursuivent", a dit Melikov assuré sur Telegram, sans plus de précisions.

"La guerre arrive dans nos maisons aussi. Nous le sentions, mais aujourd'hui nous l'affrontons", a-t-il ajouté, semblant vouloir établir un lien avec l'Ukraine.

Les autorités russes, sans jamais avancer de preuves, ont déjà accusé Kiev d'avoir joué un rôle dans l'attaque sanglante, revendiqué par l'EI, du Crocus City Hall.

Des individus armés ont également ouvert dimanche le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l'un d'eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, selon le ministère de l'Intérieur local.

Les autorités n'ont pas précisé si ces individus étaient les mêmes que ceux qui ont mené des attaques à Makhatchkala et Derbent ou non.

Trois jours de deuil 

Les autorités locales du Daguestan ont décrété trois jours de deuil, de lundi à mercredi.

En octobre, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l'aéroport de Makhatchkala.

Une foule d'hommes avait envahi son tarmac, en pleines tensions à travers le monde liées au conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, au moment de l'atterrissage d'un avion en provenance d'Israël.

La Russie a été visée à de multiples reprises par des attentats et attaques jihadistes, à l'image de l'attentat au Crocus City Hall et de la rébellion islamiste des années 2000 dans le Caucase, mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-1996.

Le week-end dernier, plusieurs membres de l'EI ont été tués après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison.

L'organisation jihadiste a aussi menacé Moscou du fait de son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad.


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.