JO-2024: pour les organisateurs, la Seine n'est pas un long fleuve tranquille

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Publié le Lundi 24 juin 2024

JO-2024: pour les organisateurs, la Seine n'est pas un long fleuve tranquille

  • a Seine, star attendue des JO-2024 en tant que site de la cérémonie d'ouverture et d'épreuves en eau libre, subit une météo contrariante qui donne des sueurs froides aux organisateurs.
  • Les organisateurs ont toujours reconnu que les infrastructures seraient insuffisantes en cas de fortes précipitations en amont des épreuves. Le plan B consiste à les reporter de quelques jours, mais pas à changer de lieu.

Elle doit rayonner, et faire rayonner Paris et les athlètes, mais la Seine, star attendue des JO-2024 en tant que site de la cérémonie d'ouverture et d'épreuves en eau libre, subit une météo contrariante qui donne des sueurs froides aux organisateurs.

- De grandes ambitions...

L'ambition des organisateurs était forte: faire des berges de Seine le plus bel écrin de ces Jeux (26 juillet-11 août).

D'abord en y organisant la cérémonie d'ouverture, sous forme d'une parade nautique de six kilomètres visant à dépoussiérer le genre et démarrer par un coup d'éclat.

Ensuitbre), qui doivent marquer les retrouvailles de la ville avec le fleuve. Les Parisiens s'y baignaient en effet jusqu'au XXe siècle, avant que cette pratique ne soit définitivement interdite par un arrêté préfectoral de 1923.

A partir de l'été 2025, plus d'une vingtaine de sites de baignade doivent ouvrir pour le grand public dans Paris et sa banlieue. Les autorités, qui ont investi 1,4 milliard d'euros dans ce "plan baignade" pour assainir le fleuve et son principal affluent la Marne, répètent que les JO "ont permis de gagner près de dix ans".

Parmi les infrastructures créées pour limiter les pollutions, des bassins de rétention, dont celui d'Austerlitz, au coeur de la capitale, chargés d'empêcher l'eau non traitée -mélange de pluie et d'eaux usées- d'être rejetée dans le fleuve.

- minées par un printemps pourri

Mais si ce plan "arrive à bon port", "il n'y a aucun doute que la qualité de l'eau, aujourd'hui, n'est pas au rendez-vous", a dû reconnaître le préfet de région Marc Guillaume vendredi dernier.

Obligées de faire acte de transparence, la préfecture de région et la mairie, à la tête du Plan baignade, ont publié les résultats des analyses de la qualité de l'eau pour la première quinzaine de juin.

Sans surprise, les standards pour autoriser la baignade, basés sur des seuils de concentration de deux bactéries fécales, ne sont pas satisfaits, hormis le 9 juin.

En cause: une "météo très pluvieuse" entraînant "le fort débit du fleuve, qui ne favorise pas une bonne qualité de l'eau", expliquent les autorités locales.

"Pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en dessous des normes de saison" forment un "contexte hydrologique et météorologique défavorable" qui explique que "la qualité de l'eau reste dégradée", rappellent-elles encore.

- Souviens-toi l'été dernier

"Dès que les conditions seront réunies, le plan pourra produire tous ses effets", a assuré Marc Guillaume, "confiant" sur la tenue des épreuves fin juillet-début août.

Les organisateurs ont toujours reconnu que les infrastructures seraient insuffisantes en cas de fortes précipitations en amont des épreuves. Le plan B consiste à les reporter de quelques jours, mais pas à changer de lieu.

L'été 2023 leur avait déjà apporté son lot de désagréments: alors qu'il avait très bien commencé, des précipitations à caractère "exceptionnel" avaient entraîné une pollution, et l'annulation du "test-event" de natation-marathon.

Puis une nouvelle pollution, causée cette fois selon la mairie par une vanne défectueuse, avait entraîné l'annulation d'une partie des tests de triathlon.

- Le débit en question

Depuis mi-février, le débit de la Seine est particulièrement élevé, notamment du fait des pluies. Il dépasse nettement la moyenne des années précédentes (1990-2023), et a même atteint début avril des niveaux qui n’avaient pas été vus au moins depuis 1990 à cette époque de l’année.

De plus, le débit augmente depuis le 15 juin, alors qu’il baisse généralement à cette époque. Au premier jour de l’été, le 21 juin à midi, le flux dépassait les 500 m3 par seconde, soit plus de deux fois et demi la norme pour un mois de juin.

"Normalement le débit fin juillet, c'est 100 m3", indique la préfecture de région.

Un écueil supplémentaire pour la tenue des épreuves, mais aussi pour la cérémonie d'ouverture: la répétition grand format programmée lundi a dû être repoussée.

Un fort débit "augmente mathématiquement la vitesse des bateaux" qui mettraient en ce moment "15 minutes de moins" sur le parcours, explique la préfecture de région à l'AFP.

La Seine peut "monter d'un coup, mais elle ne descend pas d'un coup", rappelle la même source, excluant toute "amélioration subite".

Or, Météo France prévoit "le retour des dépressions atlantiques" à partir de mercredi.

"Il est difficile de savoir maintenant ce qu'il va se passer au mois de juillet", tempère la microbiologiste Françoise Lucas, n'excluant pas une "dynamique rapide" qui fasse redescendre le débit à temps.

Stéphane Lecat, entraîneur de l'équipe de France d'eau libre qui a vu son entraînement annulé le 10 juin, affirme que ses nageurs sont "hyper sereins".

"A chaque fois qu'il y a eu une édition (olympique de la discipline), il y a eu des problématiques: à Londres dans la Tamise, à Rio aussi", relativise-t-il.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).