Yasar Yakis, ex-ministre turc des Affaires étrangères et chroniqueur d’Arab News, n’est plus

L’ancien ministre turc des Affaires étrangères et éminent chroniqueur d’Arab News, Yasar Yakis, est décédé mercredi à l’âge de 86 ans. (Photo Wikimedia Commons)
L’ancien ministre turc des Affaires étrangères et éminent chroniqueur d’Arab News, Yasar Yakis, est décédé mercredi à l’âge de 86 ans. (Photo Wikimedia Commons)
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Publié le Jeudi 27 juin 2024

Yasar Yakis, ex-ministre turc des Affaires étrangères et chroniqueur d’Arab News, n’est plus

  • Ancien diplomate, Yasar Yakis a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement constitué par le Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002
  • M. Yakis rédigeait régulièrement des tribunes pour Arab News depuis février 2017

ANKARA: Yasar Yakis, ancien ministre turc des Affaires étrangères et éminent chroniqueur d’Arab News, est décédé mercredi à l’âge de 86 ans.

M. Yakis suivait depuis quelque temps un traitement contre le cancer dans un hôpital privé d’Ankara.

Ancien diplomate, Yasar Yakis a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement constitué par le Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002. Le gouvernement saoudien lui a attribué l’Ordre du roi Abdelaziz (1er degré) en 1992 pour sa contribution à l’amélioration des relations entre l’Arabie saoudite et la Turquie.

«À une époque où la politique mondiale manque d’adultes, les poids lourds du calibre de Yasar Yakis nous manqueront certainement», écrit Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News.

«En tant que chroniqueur pour notre journal, il apportait toujours une nouvelle perspective, un contexte et une voix rationnelle à notre couverture. Il nous manquera beaucoup. Toutes nos condoléances à sa famille», ajoute M. Abbas.

M. Yakis rédigeait régulièrement des tribunes pour Arab News depuis février 2017. Il possédait une vaste connaissance du monde et de longues années d’expérience en tant que diplomate en chef de son pays, ainsi qu’une connaissance approfondie des affaires arabes.

Né en 1938, Yasar Yakis a été affecté pour la première fois à l’étranger en tant que vice-consul au consulat général d’Anvers, en Belgique. Tout au long de sa carrière, il a occupé divers postes, dont ceux d’ambassadeur à Riyad, à Rome, au Caire, à Damas et à Lagos, et de représentant permanent de la Turquie auprès de l’Otan à Bruxelles. Il a été membre associé principal au St. Antony’s College de l’université d’Oxford entre 2012 et 2014.

En 1985, M. Yakis a fondé et présidé le Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la coopération islamique (Comcec).

En 1988, il est nommé ambassadeur de Turquie à Riyad, puis ambassadeur au Caire et représentant permanent de la Turquie auprès de l’Office des Nations unies et d’autres organisations internationales à Vienne. De 1992 à 1995, il occupe le poste de sous-secrétaire adjoint aux affaires économiques.

Il a pris sa retraite du ministère des Affaires étrangères en 2001 et s’est lancé dans la politique en tant que membre fondateur de l’AKP, où il a occupé les fonctions de vice-président et de membre du Conseil central de décision et d’administration. Il a été élu au Parlement en 2002 et a été rapidement nommé ministre des Affaires étrangères la même année.

Connu comme un éminent intellectuel parlant couramment le français, l’anglais et l’arabe, M. Yakis était souvent cité dans les médias turcs et arabes grâce à ses réflexions objectives et approfondies, étayées par son expérience diplomatique.

Il était souvent présent aux événements organisés par les ambassadeurs à Ankara. Il était toujours accompagné de sa femme rayonnante, et leur amour indéfectible était évident aux yeux de tous.

Le plus frappant dans ces rencontres, c’était son écoute attentive et sa capacité à apprendre de chacun tout en partageant humblement sa propre expérience diplomatique avec les autres.

Il a récemment rédigé ses mémoires, dans lesquelles il détaille sa vie privée et son expérience diplomatique de plusieurs décennies. Il a une fille unique, Ayse Basak Yakis, qui est professeure associée au King’s College de Londres.

Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne et chef de la délégation qui se rendait en Turquie entre 2006 et 2011, a écrit sur la plate-forme X : «C’était un homme remarquablement sage et cultivé, toujours ouvert à la discussion avec les ambassadeurs étrangers. Il m’a beaucoup appris.»

Ozdem Sanberk, l’un des diplomates turcs les plus expérimentés et ancien ambassadeur au Royaume-Uni, a effectué ses six premiers mois de service militaire avec M. Yakis à Istanbul. Dans un entretien accordé à Arab News, M. Sanberk raconte que Yasar Yakis profitait de son temps libre pour lire des romans classiques du monde entier.

«Il nous disait qu’en raison de sa situation familiale, il n’avait pas pu lire tous les classiques russes dès son plus jeune âge. Il a donc ressenti le besoin de compenser en lisant beaucoup. Il a également demandé à effectuer son deuxième service militaire dans la partie est de la Turquie afin de se concentrer davantage sur la lecture. Il a même fait transporter ses livres sur le dos d’un cheval jusqu’à l'endroit où il devait effectuer son service militaire. Il avait un grand talent pour l’apprentissage de nouvelles langues et une soif insatiable d’apprendre. Il possédait une profondeur intellectuelle remarquable», se souvient M. Sanberk.

Ce dernier a affirmé que le ministère turc des Affaires étrangères avait perdu l’un de ses plus éminents experts du Moyen-Orient. «Yakis était diplomate dans certains des pays les plus importants du Moyen-Orient et de la région du Golfe», rappelle-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.