L'Arabie saoudite ambitionne de prendre la tête du marché mondial de l'alimentation halal

L'importance du Royaume dans le secteur halal a été mise en avant lors de l'édition inaugurale du Makkah Halal Forum qui s'est tenu en janvier (Photo, SPA).
L'importance du Royaume dans le secteur halal a été mise en avant lors de l'édition inaugurale du Makkah Halal Forum qui s'est tenu en janvier (Photo, SPA).
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Publié le Dimanche 30 juin 2024

L'Arabie saoudite ambitionne de prendre la tête du marché mondial de l'alimentation halal

  • Le cadre réglementaire du Royaume garantit la conformité avec les normes halal
  • Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité

DJEDDAH : L'Arabie saoudite est à l'avant-garde de l'industrie mondiale des produits halal. Elle capitalise sur son statut unique de berceau de l'islam, ce qui lui permet de gagner la confiance d'environ 2 milliards de musulmans à travers le monde.

Cette position inégalée confère aux réglementations et certifications halal saoudiennes un degré élevé d'authenticité et de crédibilité religieuses, ce qui les rend très respectées et recherchées dans le monde entier. Le cadre réglementaire du Royaume, dirigé par des organismes clés tels que l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, garantit une conformité rigoureuse aux normes halal, renforçant ainsi sa position de leader sur le marché.

L'importance du Royaume dans ce secteur a été soulignée lors de l'édition inaugurale du Forum halal de La Mecque, qui s'est tenue en janvier et à laquelle a participé le ministre saoudien du Commerce, Majid ben Abdallah Al- Kasabi. Le ministre a souligné que cette industrie était l'un des secteurs qui se développent le plus rapidement à l'échelle mondiale.

« Actuellement, le marché de l'alimentation est évalué à environ 2 500 milliards de dollars et devrait atteindre 5 800 milliards de dollars en 2033 », avait-il précisé à l'époque.

Dans le cadre de son initiative Vision 2030, l'Arabie saoudite encourage activement l'innovation et l'investissement dans le secteur halal, dans le but de diversifier son économie et d'étendre son influence sur le marché halal mondial.

Grâce à des collaborations stratégiques, à des forums internationaux tels que le Makkah Halal Forum et à des processus de certification avancés, l'Arabie saoudite ne se contente pas de répondre à la demande mondiale croissante de produits halal, elle façonne également l'avenir du secteur.

Dans une récente interview accordée à Arab News, Yousouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement, a mis l'accent sur les réglementations importantes qui régissent la production et la certification des produits halal en Arabie saoudite.

Il a rappelé que les principaux organismes de réglementation régissant l'industrie halal dans le Royaume comprenaient l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, l'Organisation saoudienne des normes, de la métrologie et de la qualité et le Centre saoudien d'accréditation.

« Le gouvernement d'Arabie saoudite réglemente le marché halal à l'aide de la norme GSO 2055-1:2015 (Organisation de normalisation du Golfe), qui définit les exigences générales pour les aliments halal tout au long de la chaîne de production », a déclaré Khalawi. Il a ajouté que les entreprises qui vendent des produits halal devaient être certifiées conformes aux normes saoudiennes par des organismes d'évaluation de la conformité accrédités par l'Arabie saoudite.

Khalawi a souligné que si de nombreux pays disposent d'autres normes et réglementations halal, les conférences halal de la Chambre islamique, qui se tiennent dans le monde entier, s'efforcent d'ouvrir la porte aux entreprises pour qu'elles puissent s'y retrouver dans ces différentes normes et exigences réglementaires.

« Entre-temps, et par le biais des services halal de la Chambre islamique, nous nous efforçons de simplifier la conformité des entreprises à de multiples normes grâce à notre processus d'audit unique qui combine les normes à l'aide d'algorithmes d'intelligence artificielle et se termine par l'octroi d'un certificat halal qui peut être vérifié à l'aide de simples lecteurs de codes à réponse rapide », a-t-il déclaré. Sur la position de l'Arabie saoudite en tant que berceau de l'islam, qui influence la perception des consommateurs et la demande de produits halal à l'échelle mondiale, le secrétaire général a déclaré que qu’elle renforçait la confiance et l'influence potentielle sur le marché halal mondial, mais qu'elle n'était pas le seul facteuren jeu.

« Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité et de légitimité religieuse. Certains consommateurs musulmans peuvent considérer que les produits originaires ou certifiés par l'Arabie saoudite sont plus dignes de confiance en ce qui concerne le respect des principes islamiques », a-t-il expliqué.

Et d'ajouter : « Manafea a mis l'accent sur ces faits et a organisé le Forum halal de La Mecque pour qu'il soit la plateforme où les leaders halal du monde entier se rencontrent pour façonner l'avenir halal. »

En 2022, la chambre de La Mecque et de Médine, ainsi que la chambre islamique, ont signé l'accord Manafea, qui vise à transformer les deux villes saintes en centres d'activités financières et commerciales dans le monde islamique.

D'un autre point de vue, l'Arabie saoudite est un consommateur et un investisseur majeur dans l'industrie halal. C'est pourquoi la Halal Product Development Company est le partenaire stratégique qui sponsorise le Makkah Halal Forum.

Khalawi a fait la lumière sur les stratégies employées par l'Arabie saoudite pour introduire ses produits halal sur les marchés internationaux, en indiquant que le Saudi Halal Center et sa collaboration avec la Saudi Exports Development Authority rationalisent le processus de certification pour les exportateurs.

« L'objectif est de rendre la certification saoudienne plus attrayante et plus conviviale pour les entreprises internationales. L'Arabie saoudite promeut ses normes halal - basées sur la norme GSO 2055-1 - en tant que référence mondialement reconnue pour la production halal. Elle tire ainsi parti de sa position de berceau de l'islam pour renforcer la crédibilité de ses certifications », a-t-il poursuivi. 

 

Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité et de légitimité religieuse.

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Yousouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement

Le responsable a ajouté que pour aider les entreprises saoudiennes à atteindre des partenaires commerciaux dans le monde entier, elles utilisaient la bourse halal, HalEx, une plateforme en ligne pour l'échange de produits et de services halal, gérée par les services halal de la Chambre islamique et permettant uniquement aux produits halal d'être répertoriés.

En outre, l'accent mis par Vision 2030 sur la diversification économique offre l'occasion d'attirer des investissements dans l'industrie halal saoudienne.

Khalawi a ajouté que lors du dernier forum halal de La Mecque, 21 présidents de chambres de commerce de pays musulmans avaient participé à l'événement pour nouer des contacts et discuter des affaires.

Pour expliquer comment l'Arabie saoudite soutient le développement de l'industrie halal dans le pays, il a mentionné que, dans le cadre de Vision 2030, le plan national de diversification économique donnait la priorité à l'attraction d'investissements dans le secteur halal.

« Cela favorise l'innovation et le développement de nouveaux produits et technologies pour répondre à l'évolution des demandes du marché halal mondial. Le gouvernement saoudien soutient activement le développement de l'industrie halal dans le pays. La Halal Products Development Company joue un rôle clé dans la recherche de partenariats avec des entreprises étrangères pour établir des infrastructures de production en Arabie saoudite. Cette stratégie vise à créer une industrie halal nationale solide, capable de servir les marchés internationaux », a expliqué Khalawi.

Le secrétaire général de la Chambre islamique a déclaré que l'Arabie saoudite était un acteur clé du secteur halal mondial grâce à ses collaborations avec des organisations internationales et à des accords bilatéraux ce qui lui permet avec d'autres pays et organisations de promouvoir les normes halal et d’en faciliter le commerce à l'échelle mondiale.

« L'Arabie saoudite collabore étroitement avec l'Organisation de la coopération islamique pour harmoniser les normes halal dans les États membres et catalyser le commerce. Manafea s'efforce de combler les écarts entre les pays par le biais du Forum halal de La Mecque, où se rencontrent les principaux acteurs de l'économie halal mondiale », a-t-il conclu.

Karim Schéhadé, partenaire associé de Bain & Co., a mis en évidence les facteurs clés de la croissance de l'industrie mondiale des produits halal, en soulignant que les musulmans représentaient environ 12 % de la population mondiale au début du siècle dernier, mais qu'ils en représentent aujourd'hui près de 25 %.

« Ce nombre a augmenté au fil des ans pour atteindre 2 milliards aujourd'hui... et devrait encore augmenter à l'avenir pour atteindre 2,8 milliards en 2050, ce qui représente environ 30 % de la population mondiale », a-t-il précisé.

Schéhadé a ajouté que le pouvoir d'achat par musulman dans le monde était également en hausse : « Les entreprises du monde entier ont adapté leur offre pour répondre à cette demande croissante ». 

« Les multinationales du secteur alimentaire ont élargi leur portefeuille pour y inclure des produits certifiés halal. D'autres secteurs, tels que les produits pharmaceutiques, les cosmétiques et la mode, ont également adapté une partie ou la totalité de leur gamme de produits pour s'assurer qu'ils sont conformes à la norme halal ». 

Il a ajouté que les progrès technologiques et l'automatisation étaient un autre facteur clé, conduisant à des niveaux de productivité plus élevés et à des rendements accrus, et permettent aux entreprises de respecter les normes halal, généralement plus strictes, tout en restant compétitives par rapport aux principaux leaders du marché.

En outre, Schéhadé estime que l'élargissement de l'assortiment de produits halal, dû à la fois aux nouveaux entrants et aux opérateurs historiques du marché, a amélioré la qualité telle que perçue, et l’a mise au même niveau que l'offre non halal ce qui la rend attrayante pour une population non musulmane intéressée par la proposition de valeur globale offerte plutôt que par l'aspect religieux.

« Par ailleurs, les gouvernements des pays musulmans du monde entier soutiennent plus activement leurs entreprises locales de premier plan afin d'assurer une plus grande présence sur les marchés locaux et internationaux », a-t-il ajouté. 

« Les entreprises du secteur privé ont évolué, passant du respect des exigences de certification halal à l'investissement dans la recherche et le développement pour créer de nouveaux produits halal qui répondent à l'évolution des besoins et des préférences des consommateurs », a ajouté Schéhadé.

Les institutions religieuses jouent également un rôle dans le développement de l'industrie des produits halal en Arabie saoudite notamment par le biais de l'Académie islamique du Fiqh, une organisation internationale qui fournit des lignes directrices et des recommandations pour la certification des produits halal, a déclaré le responsable de Bain & Co. en précisant que de nombreux organismes de certification halal suivent ces lignes directrices pour s'assurer que leurs produits sont conformes aux lois et aux réglementations islamiques.

Au sujet des défis et des opportunités auxquels est confrontée l'industrie des produits halal en Arabie saoudite, tant au niveau national qu'international, Schéhadé a souligné que certains des défis comprenaient la capacité des entreprises à s'adapter, la complexité opérationnelle et les réglementations internationales, ainsi que le récent sentiment croissant d'islamophobie associé à des conditions macroéconomiques défavorables pourrait également jouer un rôle dans la limitation de la consommation de produits halal dans certains pays non-musulmans.

En ce qui concerne les opportunités, le partenaire associé de Bain & Co. a souligné la demande mondiale croissante, la diversification des produits et la position de l'Arabie saoudite en tant qu'exportateur halal de confiance comme étant des opportunités clés.

Expliquant comment la position de l'Arabie saoudite dans l'industrie des produits halal contribue à ses objectifs et stratégies économiques plus larges, Schéhadé a déclaré que le développement d'une industrie forte dans ce domaine servait les objectifs de la Vision 2030 en diversifiant l'économie.

« L'industrie halal contribue de manière significative aux exportations saoudiennes non pétrolières. La position du pays dans ce secteur lui a permis d'augmenter ses exportations de produits halal vers d'autres pays, en particulier en Asie et en Afrique », a-t-il dit.

Le secteur halal est également un employeur important en Arabie saoudite, qui fournit des emplois aux hommes et aux femmes dans divers domaines, notamment la fabrication, la distribution et la certification.

« En outre, l'industrie des produits halal est étroitement liée aux valeurs islamiques et le gouvernement saoudien l'a identifiée comme un moyen de promouvoir les valeurs islamiques de modération et de tolérance », conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %

La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
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  • Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril
  • Le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier

RIYAD : Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril, soulignant la vigueur du secteur hors pétrole et la levée attendue des coupes de production de l’OPEP+.

Dans sa dernière mise à jour du World Economic Outlook, le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier. La croissance du Royaume devrait ainsi dépasser la moyenne mondiale (3 %) l’an prochain, se hissant au-dessus de celle de la plupart des pays du Golfe voisins.

À moyen terme, le FMI anticipe une hausse de la croissance à 3,9 % en 2026, avant une stabilisation autour de 3,5 %.

Le PIB hors pétrole est estimé en croissance de 3,4 % en 2025, légèrement en retrait par rapport aux 4,2 % enregistrés en 2024. Toutefois, les perspectives à moyen terme restent solides, avec une progression approchant 4 % en 2027, pour atteindre environ 3,5 % à la fin de la décennie.

Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées : le taux de chômage des Saoudiens a atteint un niveau record de 7 % en 2024, selon le FMI.

L’inflation demeure maîtrisée—le taux global devrait rester proche de 2 %, grâce à l’ancrage au dollar et au cadre des subventions en vigueur.

Sur le plan budgétaire, le FMI estime que l’augmentation des dépenses publiques en 2025—entraînant un déficit plus élevé que prévu—reste justifiée. Il met en garde contre de nouvelles coupes liées à la baisse des prix du pétrole, qui risqueraient de peser sur la croissance en rendant la politique budgétaire procyclique.

Le Fonds recommande une consolidation budgétaire progressive à moyen terme, notamment via l’augmentation des recettes non pétrolières, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des dépenses publiques.

Malgré certaines pressions liées à la forte croissance du crédit et aux coûts de financement, le secteur bancaire saoudien demeure résilient, selon le FMI. La Banque centrale saoudienne a introduit un coussin de capital contracyclique et continue de renforcer le cadre réglementaire.

Le rapport souligne l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour soutenir la diversification de l’économie hors pétrole. Il appelle à avancer sur la gouvernance, le développement du capital humain, l’accès aux services financiers, la numérisation et le développement des marchés de capitaux — indépendamment des fluctuations des prix du pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Déjà confronté à des "vents de face", le luxe affronte désormais les droits de douane américains

Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis
  • Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne

PARIS: Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis, un de ses principaux marchés.

"Nous affrontons des vents de face, avec les difficultés conjoncturelles de l'économie mondiale", a déclaré Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial LVMH. "S'ajoutent des difficultés géopolitiques et la diminution des voyages touristiques en Europe et aux États-Unis", a-t-il souligné.

Le bénéfice net de LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...) a chuté au premier semestre de 22% à 5,7 milliards d'euros et les ventes ont reculé de 4% à 39,8 milliards.

Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Un accord pas "parfait" mais "nécessaire" dans le "contexte actuel", a défendu Bernard Arnault mardi. Donald Trump avait menacé l'UE de droits de douane de 30%.

Le marché américain représente 25% des ventes de LVMH, qui ouvrira aux Etats-Unis un nouvel atelier Louis Vuitton, sa marque phare, à Dallas fin 2026 ou début 2027. Le groupe possède déjà aux Etats-Unis trois ateliers Louis Vuitton.

Beaucoup de groupes de luxe considèrent que des droits de douane de 15% restent acceptables. C'est "gérable", selon le mot de Kering, qui malgré ses difficultés pour redresser sa marque phare Gucci estime pouvoir augmenter les prix sur "certaines marques" pour compenser, selon sa directrice financière Armelle Poulou.

- Baisse du dollar -

Contrairement à LVMH, le groupe de François-Henri Pinault, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga et Bottega Veneta, ne possède pas d'atelier en Amérique du Nord, où il réalise 24% de ses ventes.

"On vend de la culture française, on vend de la culture italienne. Ça n'aurait pas de sens pour moi d'avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas", estimait récemment François-Henri Pinault.

Prudent, le gérant de Hermès Axel Dumas préfère "attendre les règles du jeu précises". "Les dernières annonces ont besoin d'être affinées", a-t-il dit, soulignant que les droits de douane étaient à 4,7% en début d'année, auxquels se sont ajoutés en avril de nouveaux "frais d'approche" comme Hermès appelle la surtaxe de 10%.

"Si les 15% c'est les 10% plus les 5% qui existaient, il n'y a pas de raison d'augmenter les prix", estime Axel Dumas. A la suite des droits de douane de 10% imposés en avril, le groupe a relevé sa grille aux Etats-Unis de 5% ce qui n'a pas freiné ses ventes dans la zone "Amériques", en hausse de 6,3% au deuxième trimestre.

Hermès, qui lui semble ne pas rencontrer de "vents de face", a annoncé mercredi des ventes en hausse de 7,1% au premier semestre.

Le britannique Burberry ne se montre pas inquiet non plus. Au premier trimestre de son exercice décalé, il a vu ses ventes dans la région "Amériques" augmenter de 4%. La Grande-Bretagne a négocié des droits de douane de 10% pour les produits exportés aux Etats-Unis.

"Évidemment, 19% de notre chiffre d'affaires provient des États-Unis. Certes, cela représente toujours un obstacle, mais 81% de notre activité n'est pas touchée", a estimé lors d'un échange avec les analystes la directrice financière Kate Ferry.

Au-delà de l'impact comptable, les droits de douane pourraient aussi toucher "la confiance des consommateurs (de luxe) à l'échelle mondiale, en particulier dans les importants marchés chinois (environ un tiers des ventes) et américain (environ 25% des ventes)", estime la banque UBS dans une note.

Ils devraient aussi pousser les amateurs américains de luxe à acheter à l'étranger en raison des différences de prix selon les pays, qui peuvent être "de l'ordre de 10%, en plus du remboursement de la TVA en Europe", selon UBS.

La question des changes est majeure, soulignait Axel Dumas: "On a un dollar qui a beaucoup baissé, ça a autant d'impact, si ce n'est plus, que les droits de douane."


L’aéroport international de Dubaï bat un record avec 46 millions de passagers au premier semestre

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  • Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers
  • DXB a accueilli 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre

RIYAD : L'aéroport international de Dubaï a accueilli 46 millions de passagers au cours du premier semestre 2025, marquant sa période de six mois la plus active jamais enregistrée malgré les perturbations de l'espace aérien régional et les vents contraires mondiaux.

Dans un communiqué de presse, l'opérateur Dubai Airports a déclaré que l'augmentation de 2,3 % en glissement annuel souligne la force continue du secteur de l'aviation de l'émirat et la résilience opérationnelle du terminal.

La croissance s'est produite malgré les restrictions temporaires de l'espace aérien en mai et juin, qui ont forcé plusieurs transporteurs du Golfe à réacheminer des vols et à ajuster les horaires en raison de l'intensification de l'activité militaire et des déclarations de zones d'exclusion aérienne dans certaines parties du Moyen-Orient.

Paul Griffiths, PDG de Dubai Airports, a déclaré : "La croissance continue de DXB au cours d'une période de défis régionaux met en évidence la force de Dubaï et des EAU, la souplesse de nos opérations et l'engagement de notre communauté aéroportuaire."

Au cours du seul deuxième trimestre, l'aéroport a accueilli 22,5 millions de passagers, soit une augmentation de 3,1 % par rapport à la même période l'année dernière. Le mois d'avril a été le plus chargé du trimestre et le plus actif jamais enregistré, avec 8 millions de voyageurs.

Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers, avec des volumes quotidiens de 254 000 en moyenne. Janvier a été le mois le plus chargé, établissant un nouveau record mensuel avec 8,5 millions de passagers.

DXB a également assuré 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre, 91 % d'entre eux étant livrés dans les 45 minutes suivant leur arrivée. Le taux de bagages mal traités était de 2 bagages pour 1 000 passagers, bien en dessous de la moyenne de l'industrie qui est de 6,3, ajoute le communiqué.

"Alors que nous entrons dans la seconde moitié de l'année, l'activité de voyage devrait s'accélérer, en commençant par le pic de la fin de l'été et en menant à une saison d'hiver remplie d'événements de haut niveau dans les domaines du divertissement, du sport et des affaires", a déclaré M. Griffiths.

Il a ajouté que le salon aéronautique de Dubaï 2025 serait un événement exceptionnel, prêt à battre les records précédents et à mettre en lumière la vision audacieuse qui guide l'avenir de l'aviation et de l'aérospatiale.

"Sur la base de nos performances à ce jour et de nos perspectives positives, nous prévoyons que le trafic annuel atteindra 96 millions cette année, ce qui nous rapprochera de la barre symbolique des 100 millions", a ajouté M. Griffiths.

L'Inde est restée le premier marché de DXB au premier semestre, avec 5,9 millions de passagers, suivie par l'Arabie saoudite avec 3,6 millions. Le Royaume-Uni a accueilli 3 millions de passagers, tandis que le Pakistan et les États-Unis ont enregistré respectivement 2,1 millions et 1,6 million de passagers.

Londres a été la ville de destination la plus fréquentée avec 1,8 million de passagers, suivie par Riyad, Mumbai, Jeddah, New Delhi et Istanbul.

DXB a également traité plus d'un million de tonnes de fret au cours du premier semestre 2025, soit une augmentation de 0,1 pour cent par rapport à la même période l'année dernière. L'aéroport est relié à plus de 269 destinations dans plus de 107 pays et est desservi par 92 compagnies aériennes internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com