Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"

 Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention(Fournie)
Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention(Fournie)
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Publié le Lundi 01 juillet 2024

Libéré, le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza accuse Israël de "torture"

  • Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d'al-Chifa, le plus grand établissement du territoire palestinien, ont été libérés lundi par Israël et transférés vers des centres médicaux de Gaza,
  • "Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".

Territoires Palestiniens : Le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, a accusé lundi Israël de "tortures", à sa libération après plus de sept mois de détention.

Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d'al-Chifa, le plus grand établissement du territoire palestinien, ont été libérés lundi par Israël et transférés vers des centres médicaux de Gaza, a indiqué une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah (centre).

Cinq d'entre eux ont été admis dans cet hôpital et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès (sud), selon elle.

L'agence de sécurité intérieure israélienne Shin Beth a indiqué dans un communiqué avoir été, avec l'armée, chargée "libérer des dizaines de prisonniers afin de libérer des places dans les centres de détention".

Le Shin Beth étant "opposé à la libération des terroristes de l'unité Nukhba du Hamas impliqués dans les combats et les atteintes aux civils israéliens (...) il a été décidé libérer plusieurs détenus de Gaza qui représentent un danger moins élevé", d'après l'agence.

Le dr Abou Salmiya, qui a indiqué qu'environ 50 détenus avaient été libérés, a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" lors de sa détention en Israël et avoir subi une fracture au pouce.

"Les prisonniers sont soumis à toute sorte de torture", a-t-il accusé lors d'une conférence de presse à l'hôpital Nasser à Khan Younès. "De nombreux prisonniers sont morts dans les centres d'interrogation et ont été privés de nourriture et de médicaments."

"Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".

Le médecin, arrêté fin novembre, a affirmé avoir été détenu "sans inculpation".

- Hôpitaux ciblés -

Les hôpitaux de Gaza ont été durement ciblés depuis le début de l'offensive militaire menée par l'armée israélienne en riposte à l'attaque sans précédent perpétrée dans le sud d'Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus du territoire palestinien.

Israël accuse le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce qu'il dément.

L'hôpital al-Chifa a été le théâtre de raids particulièrement intenses de l'armée. En avril et mai, au moins trois fosses communes y avaient été découvertes, d'après des sources locales.

"Sous (la) direction (de M. Abou Salmiya), l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", avait dit l'armée.

L'hôpital européen de Khan Younès a annoncé que le chef de son service orthopédique, le docteur Bassam Miqdad, figurait parmi les détenus libérés lundi.

Un correspondant de l'AFP a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

- "Renoncement à la sécurité" -

"La libération du directeur du centre médical Chifa, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a dit le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur X.

Dans un communiqué, le Hamas a estimé que "les signes visibles de torture et les témoignages terribles sur leurs tragiques conditions de détention réaffirment le comportement criminel du gouvernement fasciste d'occupation".

En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.

L'armée israélienne avait alors indiqué "ne pas être informée" de tels faits.

Elle avait ouvert une enquête en décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

L'attaque du Hamas ce jour-là a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.900 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.